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Primaire PS: le débat se tend, haro sur Hamon

Paris (AFP) – A trois jours du premier tour de la primaire organisée par le PS, le débat s’est tendu jeudi soir lors du dernier débat télévisé avec des attaques contre l’homme qui monte, Benoît Hamon et son revenu universel, et des piques entre la plupart des sept candidats.

L’imminence du verdict a poussé les uns et les autres à se démarquer en profitant de l’exposition de ce troisième débat décisif diffusé sur France 2, Europe 1, LCP et TV5 Monde.

Benoît Hamon, qui paye sans doute sa bonne dynamique dans les sondages, a vu d’emblée sa proposition phare, le revenu universel d’existence, ciblée par plusieurs de ses concurrents, notamment pour son coût jugé démesuré.

Manuel Valls, recentrant sa campagne après un début très à gauche qui a brouillé son image, a ainsi dit ne pas vouloir d’une « gauche qui fait des promesses à crédit pour ne pas qu’elle perde demain son crédit ». 

Arnaud Montebourg, donné au coude-à-coude avec M. Hamon pour une qualification pour le deuxième tour, a renchéri: « 300 milliards (le coût du revenu universel proposé par M. Hamon), c’est « l’équivalent du budget de l’Etat actuellement », a-t-il grincé. Et pour le financer, « on sait comment dans notre famille politique on raisonne, on dit qu’on va prendre d’abord aux riches, et finalement, quand on s’aperçoit que ça ne suffit pas, c’est le coup de bambou fiscal pour les classes moyennes et les classes populaires », », a-t-il poursuivi, s’attirant une réplique outrée de M. Hamon: « tu n’as pas le droit, ce n’est pas sérieux ».

Vincent Peillon et Sylvia Pinel ont aussi critiqué la mesure de M. Hamon, seulement encouragé par Jean-Luc Bennahmias qui l’a invité à ne pas se « décourager ».

Le thème du protectionnisme a aussi permis à certains d’afficher leurs divergences. M. Montebourg a ainsi épinglé « le gouvernement qui a été dirigée par Manuel Valls » sur le remplacement du fusil Famas, produit en France, par celui confectionné par une « entreprise étrangère, sans lui demander de travailler en France », le fusil HK allemand.

Après un premier débat très policé et une deuxième joute plus animée, celle-ci a été émaillée de petites escarmouches entre des candidats plus désireux d’interagir, comme cet échange entre Vincent Peillon et Manuel Valls sur le mérite de ce dernier dans la réduction du déficit.

– Cette fois, Hollande regarde –

A l’ancien ministre de l’Education qui vantait surtout l’action de François Hollande en la matière, M. Valls lui a demandé de se livrer à « l’exercice intellectuel » de se souvenir qui était Premier ministre durant deux années.

« Je suis obligé de dire quand même que le plus dur a été fait avant ton arrivée », a répliqué M. Peillon, reprochant aussi à l’ex-Premier ministre d’estimer que « c’est la croissance qui fait baisser les déficits ».

Mais certains sujets ont aussi fait consensus, comme la nécessaire amélioration de l’hébergement des SDF, seuls Arnaud Montebourg et Vincent Peillon jugeant possible un engagement de « zéro SDF ». 

Et le nom des ennemis communs a été rappelé, M. Montebourg estimant que cette fin de quinquennat était « la dernière station-service avant le lepénisme », et M. Valls rappelant qu’en matière de sécurité, le débat les opposait tous d’abord « à la droite ».

« Quand on veut un Etat fort on ne peut pas mettre en cause 500.000 fonctionnaires », a-t-il souligné en allusion au programme de François Fillon.

Dans le même temps, les autres candidats à gauche ont organisé des rendez-vous qui parasitent ce débat.

Jeudi matin, Emmanuel Macron a ainsi détaillé le processus d’investiture des candidats d’En Marche! aux législatives, en clamant haut et fort qu’il n’y aurait « aucun accord d’appareils ».

Jean-Luc Mélenchon était pour sa part dans la soirée en meeting à Florange, dont les hauts fourneaux étaient au cœur de la campagne de 2012.

François Hollande, grand absent de la primaire, regardait pour sa part, selon son entourage, le débat depuis la préfecture de Charleville-Mézières, où il est en déplacement. Avant de s’envoler quatre jours pour un voyage officiel en Amérique du Sud qui le privera d’un vote au premier tour. 

Les candidats à la primaire du PS élargie lors du dernier débat télévisé à Paris, le 19 janvier 2017. © AFP

© POOL/AFP Eric FEFERBERG
Les candidats à la primaire du PS élargie lors du dernier débat télévisé à Paris, le 19 janvier 2017

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