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Primaires à gauche: le PS approuve, EELV reste prudent

Paris (AFP) – Le Parti socialiste a approuvé et Europe-Écologie Les Verts acté avec prudence samedi le principe de leur participation à une primaire de la gauche et des écologistes, tout en renvoyant au mois de juin leur décision finale sur un processus qui semble avoir peu de chances d’aboutir.

« Le parti socialiste réaffirme sa volonté de voir la primaire de toute la gauche aboutir », peut-on lire dans un texte voté à l’unanimité du Conseil national du PS, le parlement du parti.

Il « suggère un vote durant la première quinzaine de décembre » -en conformité avec la date proposée par le comité d’organisation de la primaire, les 4 et 11 décembre, qui réunit depuis le mois de février les initiateurs de l’appel Notre primaire, le PS, EELV et le PCF.

Le PS a renvoyé au mois de juin sa décision quant au fait de participer avec un ou plusieurs candidats. Le Premier secrétaire du PS et des proches du président de la République comme Bruno le Roux ou François Rebsamen se sont dits favorables à la candidature unique de François Hollande.

« Le Parti socialiste décidera dans l’esprit de pluralité des modalités de candidature à la candidature à la primaire citoyenne lors d’un conseil national » qui doit se tenir le 3 juin, précise la motion.

Alors que les communistes et les écologistes se montrent plus que réticents à soutenir François Hollande s’il devait sortir gagnant de la primaire, le texte affirme que le PS « rejette toute tentative de lui fixer un périmètre excluant a priori une des sensibilités de l’ensemble de la gauche. Il demande simplement que les candidats, et les partis qui les soutiennent, s’engagent à soutenir le gagnant ». 

Une condition qu’Europe Écologie-Les Verts a globalement rejetée samedi. « Nous n’avons jamais engagé le parti sur un soutien éventuel à François Hollande », a affirmé lors du conseil fédéral (parlement du parti) Marine Tondelier, chargée par EELV de représenter les écologistes au comité d’organisation.

La motion adoptée par le parti (57 voix pour, 16 contre, trois votes blancs) se contente d' »accueillir avec intérêt » l’organisation d’une primaire de gauche, le terme de « soutien » ayant été gommé. 

Le texte exige en outre la mise en place d’un « périmètre politique » qui obligerait le gagnant vis-à-vis des autres candidats. « Périmètre politique » qui serait déterminé dans des débats citoyens publics lancés dès la semaine prochaine. 

« Le sujet, c’est qu’on ait ces débats et après on verra la confrontation des candidats », a dit le député européen EELV et initiateur de la primaire Yannick Jadot. « Aujourd’hui, on ne prend pas la décision, aujourd’hui on se demande si EELV accueille ou aborde avec enthousiasme un grand débat citoyen », a-t-il poursuivi au micro. 

Et, a-t-il rappelé, « si les conditions ne sont pas remplies, en juin, on dira non ». Le congrès d’EELV doit se tenir le 11 juin. 

De nombreuses voix se sont fait entendre au conseil fédéral pour intégrer à la motion la condition de ne pas avoir à soutenir François Hollande, ou sa ligne politique « social-libérale », si celui-ci remportait le scrutin. Voix qui sont néanmoins restées minoritaires lors des votes.

Même prévention du côté du PCF qui précisera ses conditions sur la primaire à l’issue de son conseil national vendredi prochain: le président est, selon son secrétaire national Pierre Laurent, « disqualifié pour porter les couleurs de la gauche » en 2017.

Le PCF doit aussi se prononcer la semaine prochaine pour la tenue de débats permettant de définir un socle politique commun.

Difficile dans ces conditions de voir comment le processus pourrait aboutir, même s’il est très largement soutenu par les Français. Près de deux Français sur trois et 75% des sympathisants de gauche y sont favorables, selon un sondage Opinionway pour Le Figaro publié samedi.

En revanche, en cas de primaire ouverte, le chef de l’État n’aurait les faveurs que de 5% des personnes interrogées, arrivant bon dernier. Parmi les proches de François Hollande, nombreuses sont les voix hostiles à un processus qui acterait la faiblesse du président et qui semble peu conforme à l’esprit des institutions.

Le premier secrétaire du PS et député de Paris Jean-Christophe Cambadélis au siège du PS le 7 mars 2016. © AFP

© AFP/Archives DOMINIQUE FAGETLe premier secrétaire du PS et député de Paris Jean-Christophe Cambadélis au siège du PS le 7 mars 2016

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