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Prison ferme et inéligibilité contre Félix Faatau

© Valentine Bluet

L’ancien représentant et maire de Huahine, Félix Faatau, a été condamné mardi après-midi à 18 mois de prison ferme, 200 000 Fcfp d’amende et 5 ans d’inéligibilité. Entre 2008 et 2011, l’ancien élu avait fait bénéficier ses proches du matériel et des moyens de sa commune. La cinquième condamnation de Félix Faatau pour des atteintes à la probité.

Mardi matin, l’ancien représentant et maire de Huahine, Félix Faatau, a été condamné pour des faits de « détournement de fonds publics » lorsqu’il était tavana entre 2008 et 2011. L’enquête avait été ouverte en 2010 après deux courriers de dénonciation envoyés par l’actuel maire de Huahine, Marcelin Lisan. Pour l’anecdote, Marcelin Lisan a lui-même été condamné en appel en janvier 2017 pour des faits similaires à la suite également d’une dénonciation de l’opposition…

Après enquête, les gendarmes avaient découvert une série de délits plus incroyables les uns que les autres. Félix Faatau avait notamment mis le bus et les chauffeurs de la commune à disposition de l’entreprise de transport scolaire gérée par sa fille. Les camions de livraison de la commune avaient servi à livrer le matériel de l’entreprise de son frère. Félix Faatau avait également encaissé personnellement l’argent des factures d’eau d’un administré. Il avait encore payé des « bénévoles » pour remplacer les grévistes de la cuisine centrale. Et enfin, il avait utilisé l’association culturelle présidé par sa sœur, Alice Faatau, comme « une caisse de financement pour la commune ». En tout, le maire avait pris 1,4 million de Fcfp dans les caisses de l’association pour les reverser dans celles de la commune…

Félix Faatau pense avoir « géré la commune comme un bon père de famille »

A la barre, comme lors de l’instruction, Félix Faatau a reconnu les faits mais n’a pas semblé se rendre compte de leur illégalité. « Je n’ai pas détourné, par exemple les grévistes. Il faut bien donner à manger aux enfants, en tant que maire, il faut que ces élèves aillent à l’école », s’est expliqué le maire, assurant ne pas « vouloir profiter de la commune au contraire ».

Interrogé par le président du tribunal sur sa gestion de la commune, Félix Faatau a estimé avoir gérer la municipalité « comme un bon père de famille ». Finalement, le tavana s’est défendu en expliquant ne pas vraiment savoir différencier ce qui était autorisé de ce qui ne l’était pas. Difficile à croire quand on regarde le casier judiciaire de l’ancien élu, déjà quatre fois condamné pour « recel d’ingérence, complicité de prise illégale d’intérêt ou encore favoritisme ».

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« Des élus à la barre du tribunal, apparemment c’est courant ici. Mais avec un casier d’un page, ce n’est pas très courant », s’est étonné le président du tribunal. L’avocat de l’ancien tavana, Me Smaïn Benouar, a expliqué que Félix Faatau subissait une très forte pression de ses administrés. « Le tavana est une institution, quelqu’un d’important, il s’est toujours fait dépouiller ».

Le tribunal correctionnel a finalement condamné Félix Faatau à 18 mois de prison ferme mais sans mandat de dépôt, 200 000 Fcfp d’amende et 5 ans d’inéligibilité. L’ancien élu a annoncé son intention de faire appel.

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