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Projet Aoa : régénérer une forêt native

 

C’est un grand projet, comme aime le répéter le maire de Teva i Uta et ministre de l’Agriculture, Tearii Alpha. Aoa, qui a germé pendant de longues années dans l’esprit de l’ingénieur en agriculture Christophe Balsan, est lancé. Sur un domaine de 250 hectares, une forêt native polynésienne va être régénérée.

Exit les miconia, tulipiers du Gabon, falcata et autres espèces invasives, pour laisser la place au mara, aux fougères, aux lianes… aux espèces endémiques. C’est l’objectif de ce grand projet appelé Aoa, du nom de l’entreprise qui le mène : « Régénérer les forêts natives, contrôler les plantes envahissantes pour arriver à renouveler la biodiversité des forêts tahitiennes », a expliqué Christophe Balsan, ingénieur en agriculture qui a présenté son projet ce jeudi matin à la mairie de Teva i Uta. C’est sur cette commune que les 250 hectares ont été trouvés. Le domaine Aoa fait partie d’un grand bassin versant de plus de 1 000 hectares, encadré à l’ouest et à l’est de hautes crêtes, au nord par le bord de la caldeira et au sud par le lagon de Atimaono. En aval, la vallée s’appelle Moaroa, le même nom que la rivière qui la traverse, puis elle se divise en deux : Vaitunamea, la vallée principale, et Mairipehe. Une multitude d’espèces a été identifiée : des espèces indigènes en prenant de l’altitude avec également des animaux comme le ’ū’ūpa (pigeon vert), le ’ōtātare (rousserole), le ruro (martin-pêcheur), des anguilles marbrées, des insectes, des mollusques… Toute une faune qui vient avec une biodiversité riche, que Christophe Balsan veut tenter de sauver en arrachant les envahissants qui les étouffent.

Au-delà du remplacement des espèces invasives par des espèces endémiques, les acteurs du projet Aoa souhaitent aussi développer un axe agroforesterie pour retrouver des pratiques culturelles ancestrales autour des plantes alimentaires, cérémonielles et médicinales et une fois le projet bien avancé, ouvrir ce grand parc au public et aux enfants pour qu’ils découvrent le fonctionnement d’un écosystème et sa préservation. Christophe Balsan espère développer un pôle scientifique pour valoriser les travaux des équipes et faire que le projet « ne soit pas un feu de paille ». Le terrain est déjà en train d’être nettoyé et des plantes germent lentement mais sûrement dans la pépinière depuis quelques mois. Elles seront petit à petit introduites dans la vallée. Il est aussi question d’ouvrir un laboratoire in-vitro pour cultiver des espèces plus difficiles à reproduire.

Pour que l’entreprise soit autonome financièrement, deux axes vont être développés : un site Internet grâce auquel le public pourra acheter des actions de préservation ou bien compenser volontairement ses voyages en avion et des partenariats avec des entreprises locales qui souhaiteraient investir dans la préservation de l’environnement. Des produits de l’agroforesterie pourront également être vendus, une réflexion est en cours pour faire de l’huile essentielle avec du gingembre cultivé sur place.  Pour Tearii Alpha, ce projet est « au cœur d’une grande ambition : trouver et réveiller les potentialités de la zone de la communauté de communes Terehēamanu » mais c’est aussi l’occasion de « se reconnecter avec la nature et reconquérir la planète ».

Projet Aoa

De g.à d. Marie Fourdrigniez, écologue, Gaspard Toscan du Plantier, DG de la Sofidep, Tearii Alpha et Christophe Balsan, gérant de Aoa.

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