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PSG: l'après Blanc vire au noir

Paris (AFP) – Aurier condamné à de la prison ferme, recrutement raté, greffe de nouvel entraîneur qui ne prend pas, psychodrame Ben Arfa: l’ère Unai Emery devait marquer un renouveau après la page Laurent Blanc, mais le PSG voit son début de saison et son image plombés sur et en dehors du terrain.

. Image brouillée

Serge Aurier, condamné lundi à deux mois de prison ferme pour violences sur policiers lors d’une altercation à la sortie d’une boîte de nuit parisienne fin mai, vient de faire voler en éclats le storytelling des propriétaires qataris depuis leur arrivée à l’été 2011.

Le Paris SG, avec un budget annuel estimé à 500 millions d’euros, était censé devenir le FC Hollywood, mélange de compétiteurs et de stars glamour: les joueurs du club de la capitale sont d’ailleurs les seuls en France à apparaître dans des spots de pub TV.

Kevin Trapp, le gardien allemand, est la tête de gondole parfaite: le beau gosse, photographié pendant ses vacances auprès d’une top model brésilienne, vante les mérites de produits de beauté avec ses partenaires Angel Di Maria et Marquinhos.

Serge Aurier fait tache. Le défenseur international ivoirien de 23 ans avait créé un énorme scandale la saison dernière avec une séquence sur le réseau social Périscope où il insultait entre autres Zlatan Ibrahimovic et surtout son entraîneur d’alors, Laurent Blanc, l’homme qui l’avait fait venir de Toulouse. Brièvement écarté du groupe professionnel, le joueur, un des meilleurs à son poste en Europe, avait finalement été réintégré en quarts de finale de la Ligue des champions, vitrine idéale pour exposer un joueur avant de le vendre.

Sa condamnation lundi est embarrassante, même s’il n’ira pas en prison. Depuis la pacification des tribunes du Parc des Princes dans les années 2010, débarrassées de ses fans les plus virulents, le PSG pensait ne plus côtoyer la rubrique judiciaire. C’est raté.

. Terrain miné

L’épisode Aurier pourrait passer comme un épiphénomène si le club survolait les débats sportivement. Mais ce n’est plus le cas. Le PSG s’est séparé cet été de son entraîneur Laurent Blanc, incapable aux yeux de ses dirigeants de transcender ses troupes, encore éliminées pour la 4e fois consécutive en quarts de finale de la Ligue des champions, objectif ultime.

Pour remplacer ce technicien limogé avec 22 millions d’euros d’indemnités, selon la presse, les Qataris se sont tournés vers Unai Emery, ex-entraîneur encensé à Séville (trois Europa League gagnées).

Mais la greffe ne prend pas. Laurent Blanc n’avait trébuché qu’à la 28e journée du dernier championnat, le 28 février contre Lyon (2-1). Et à l’époque, ça faisait 36 matchs consécutifs que le PSG n’avait plus perdu en Ligue 1 ! Emery est déjà tombé deux fois en L1: à Monaco (3-1) le 28 août, lors de la 3e journée, et à Toulouse vendredi soir (2-0) lors de la 7e journée.

La gestion des hommes du technicien basque pose de nombreuses questions. Hatem Ben Arfa, un des joueurs les plus spectaculaires du championnat, qui sortait d’une saison étincelante avec Nice, a ainsi été écarté du groupe lors des quatre dernières rencontres. Emery avance des « choix sportifs »: entre les lignes, HBA n’en ferait pas assez à l’entraînement et trop sur le terrain, où son show parasiterait le jeu simple prôné par le nouveau coach.

Mais Nice, ancien club de Ben Arfa, prouve qu’il faut être souple avec les joueurs fantasques: Mario Balotelli, l’enfant terrible du foot italien, a déjà marqué 4 buts en Ligue 1 avec un emploi du temps aménagé.

La nouvelle star du foot français, c’est « Balo »: car le PSG a laissé partir libre Zlatan Ibrahimovic (à Manchester United), sans le remplacer. Jesé, qui n’était que la doublure de Karim Benzema au Real Madrid, est arrivé cet été mais n’a toujours pas marqué…

L'Argentin du PSG Angel Di Maria dépité après la défaite à Toulouse, le 23 septembre 2016. © AFP

© AFP PASCAL PAVANI
L’Argentin du PSG Angel Di Maria dépité après la défaite à Toulouse, le 23 septembre 2016

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