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Que reproche Albert Uderzo à sa fille ?

Le co-créateur d'Asterix accuse sa fille d'harcèlement judiciaire. © MaxPPP

Le co-créateur d’Asterix accuse sa fille d’harcèlement judiciaire. © MaxPPP

ZIZANIE JUDICIAIRE – Le dessinateur Albert Uderzo a porté plainte contre sa fille et son gendre pour « violence psychologique ».

« Je veux me retourner contre ceux qui m’attaquent. Trop c’est trop ». Albert Uderzo, cocréateur d’Astérix, a décidé de porter plainte lundi contre sa fille et son gendre pour « violence psychologique ». C’est la première fois qu’il s’exprimait sur ses tourments judiciaires. Albert Uderzo a en effet convié la presse dans son hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine. « Je me suis tu pendant des années, mais aujourd’hui j’ai décidé de réagir », a déclaré lundi le dessinateur âgé de 86 ans. Un nouvel épisode dans ce conflit familial qui se cristallise autour d’un empire financier de dizaines de millions d’euros.

Acte I : Sylvie Uderzo, vexée de ne pas pouvoir gérer le business Astérix. Ce nouveau rebond judiciaire s’inscrit dans une guerre familiale qui a éclaté en 2007. A l’époque, Sylvie Uderzo et son époux Bernard de Choisy sont remerciés par les éditions Albert René appartenant en partie à Albert Uderzo. Une maison d’édition en charge des albums d’Astérix, conçus après le décès du coauteur de l’irréductible Gaulois, René Goscinny.

Contrairement à tout ce qui a été dit, « c’est moi qui ai pris la décision d’écarter ma fille », révèle aujourd’hui Albert Uderzo. « Elle me disait : ‘toi tu es un artiste. Occupe-toi de ton personnage. Reste dans ta bulle et nous nous occuperons de la gestion de la société' », raconte-t-il. Mais Albert Uderzo refuse la proposition de sa fille. Le dessinateur s’inquiète en effet de l’emprise de son gendre sur Sylvie et de sa mainmise sur la maison d’édition. La société est alors cédée à Hachette Livre en 2008, au grand dam de sa fille, qui souhaitait gérer le business de son père.

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Acte II : elle porte plainte pour abus de faiblesse. En 2011, Sylvie Uderzo – qui a finalement vendu ses parts à Hachette et reçu quelque 13 millions d’euros – contre-attaque. Elle porte plainte contre X pour « abus de faiblesse ». Elle assure que certains membres de l’entourage d’Albert, âgé de 86 ans, profitent de son état de santé pour abuser de ses largesses et influer sur la gestion de son œuvre et de sa fortune. « Ma cliente souhaite uniquement que la lumière soit faite sur la manipulation dont sont victimes ses parents », explique aujourd’hui Nicolas Huc-Morel, conseil de Sylvie Uderzo.

© Max PPP

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Acte III : les expertises médicales ne vont pas dans son sens. Mais le père d’Astérix a toujours démenti être en état de faiblesse. « Des experts m’ont interrogé pendant dix-sept heures. Ils ont conclu qu’ils aimeraient avoir une telle mémoire s’ils arrivent à mon âge », relève-t-il à présent, dans un sourire. Les conclusions des enquêteurs sont d’ailleurs sans appel. « Aucun élément n’a révélé des faits d’abus de faiblesse » dont auraient été ou seraient encore victimes Albert et son épouse Ada Uderzo, selon le rapport remis au juge d’instruction. Ils mettent en avant « l’énergie étonnante », « la grande vivacité intellectuelle » et « la mémoire intacte » du dessinateur.

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Acte IV : Albert Uderzo porte plainte contre sa fille. Dans cette affaire, « on s’achemine vers un non-lieu, mais on pense qu’elle va faire appel (…) nous n’allons plus nous laisser faire », a donc assuré l’avocat du père d’Astérix, Me Pierre Cornut-Gentille. « Ces actes ont pour unique objet de porter atteinte à notre intégrité psychologique, de hâter notre affaiblissement pour mettre la main sur notre patrimoine qu’ils convoitent », estime pour sa part Albert et son épouse Ada.

La suite : une procédure pour faux-témoignage ? Si ces poursuites n’aboutissent pas, Sylvie Uderzo compte sur une autre procédure. En septembre 2013, la fille du dessinateur a en effet porté plainte contre l’expert-comptable du dessinateur, l’accusant de « faux témoignage ».

L’enjeu de cette saga familiale est de taille car Astérix est assis sur un tas d’or. Le célèbre Gaulois est la BD la plus vendue (352 millions d’albums) et la plus traduite (111 langues et dialectes) au monde. Le dernier album, le premier sans Uderzo, est sorti le 24 octobre dans 15 pays.

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Source : Europe1

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