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« Ra’au Tahiti » ou la mémoire des plantes médicinales polynésiennes

© Pascal Bastianaggi

Trente ans après l’ouvrage de Paul Pétard « Plantes utiles de Polynésie et raau Tahiti » considéré comme la bible de la pharmacopée polynésienne, l’Académie Tahitienne ajoute sa pierre à l’édifice en publiant « Ra’au Tahiti ». Premier ouvrage dédié aux plantes médicinales polynésiennes écrit uniquement en reo tahiti.

Il existe peu d’ouvrages consacrés à la médecine traditionnelle locale. Le premier qui vient à l’esprit est celui de Paul Pétard, « Plantes utiles de Polynésie et raau Tahiti » où le botaniste et pharmacien de l’hôpital de Papeete de 1937 à 1945, décrit plus de 220 espèces et leurs propriétés pharmaceutiques. Désormais il  est rejoint par « Ra‘au Tahiti », une publication initiée par l’Académie Tahitienne qui a la particularité d’être uniquement rédigé en langue tahitienne. Ceci afin, selon Flora Devatine, présidente du Fare Vana’a, de « Mettre en valeur le patrimoine polynésien dans sa langue. (…) Symboliquement, c’est important. »

L’ouvrage recueille en ses pages des recettes glanées çà et là de la bouche même de ceux et celles qui utilisent ces remèdes depuis toujours, ayant vu leurs parents les appliquer avec succès pour guérir ou du moins rendre supportable certains maux.

Attention aux apprentis sorciers

« Ecrire n’est pas prescrire », cette phrase inscrite en tête de préface de l’ouvrage résonne comme un avertissement aux apprentis sorciers désireux de s’économiser une visite chez le taote. Ou pire, de s’improviser spécialiste des soins par les plantes. Bien qu’utilisées traditionnellement depuis des lustres, celles-ci contiennent des principes actifs qu’il serait dangereux de sous estimer en ignorant les dosages. Ce dont prévient Yvette Temauri, présidente de la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire de Polynésie française.

Il faut considérer cette publication comme une sauvegarde des connaissances locales en matière de médecine par les plantes, et non comme un plébiscite de la médecine traditionnelle polynésienne en opposition à la médecine occidentale, explique Yvette Temauri.

« Il est nécessaire de créer des passerelles entre les connaissances traditionnelles en matière de médecine et la recherche scientifique », écrit en préambule de l’ouvrage, Tearii Alpha, ministre de l’Economie verte. Pour lui, la médecine du futur sera un mixage entre la pharmacopée traditionnelle et la recherche en blouse blanche.

Si le livre « Ra’au Tahiti » a le mérite de figer pour l’éternité sur papier la médecine traditionnelle polynésienne, encore faut-il que les plantes utilisées à cet effet soit encore de ce monde, certaines se faisant de plus en plus rares. C’est dans le but de sauvegarder certaines espèces qu’une association a vu le jour afin de mettre en place un arboretum entièrement dédié aux plantes médicinales qui se situera sur la commune de Papara.

« Ra’au Tahiti » a été tiré à 4 000 exemplaires et sera bientôt disponible dans les librairies. Pour l’instant le prix de vente n’a pas été encore fixé.

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