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Rapt de Jacqueline Veyrac: sept personnes vont être déférées

Nice (AFP) – Sept personnes, sur les neuf qui avaient été placées en garde à vue après l’enlèvement lundi de Jacqueline Veyrac, 76 ans, une riche hôtelière de Nice, vont être déférées dimanche matin au parquet, a-t-on appris samedi auprès d’une source proche du dossier.

Le casting des ravisseurs présumés de Jacqueline Veyrac, retrouvée saine et sauve, s’est précisé samedi, semblant confirmer la piste d’un rapt crapuleux, avec sept personnes toujours en garde à vue, parmi lesquelles un restaurateur italien, un paparazzi et un ex-policier.

Sept personnes, sur les neuf qui avaient été placées en garde à vue après l’enlèvement lundi de Jacqueline Veyrac, 76 ans, vont être déférées dimanche matin au parquet de Nice, a-t-on appris samedi auprès d’une source proche du dossier.

L’enquête ouverte en flagrance pour enlèvement et séquestration en bande organisée permettait jusqu’à 96 heures de garde à vue. Une conférence de presse du procureur de la République Jean-Michel Prêtre est prévue dimanche à 17H00. 

Celui qui fait figure de principal commanditaire présumé aux yeux des enquêteurs est un restaurateur italien originaire de Turin, Giuseppe S., qui aurait agi par vengeance. Entre 2007 et 2009, il avait pris en location-gérance le restaurant La Réserve à Nice, propriété de la famille Veyrac, mais l’échec avait été retentissant et la société mise en liquidation au bout de deux ans.

« Il aurait eu l’intention de demander une rançon importante pour récupérer l’argent qu’il avait investi à l’époque, ce dont il tenait Mme Veyrac pour responsable », a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête.

Un ancien photographe de presse reconverti dans les filatures, Luc G., surnommé Tintin, également en garde à vue, aurait joué un rôle opérationnel dans l’enlèvement en plaçant des balises sous le véhicule de Mme Veyrac de manière à suivre ses déplacements. Selon le quotidien Nice-Matin, ce paparazzi avait été condamné en 2005 à quatre mois de prison avec sursis et 3.000 euros d’amende pour des clichés volés de la princesse Caroline de Monaco en 1996.

Un ancien policier reconverti en détective, fait aussi partie des personnes entendues qui vont être déférées. Il n’aurait pas participé à l’enlèvement mais pourrait avoir été mis au courant après, ce qui pourrait lui valoir des poursuites pour non dénonciation de crime ou non assistance à personne en danger.

– Un chef cuisinier finlandais hors de cause –

Ce casting pour le moins hétéroclite comporte aussi un Britannique, vivant en SDF sous une tente sur la promenade des Anglais. « Il s’agit d’une connaissance de Giuseppe » qui aurait été recruté pour surveiller les allées et venues de la riche hôtelière, précise la source proche de l’enquête.

En revanche, Jouni T., chef cuisinier finlandais, associé de Giuseppe S. à La Réserve, a été mis hors de cause et libéré. Ce chef, installé de longue date dans la région niçoise, avait décroché un macaron au guide Michelin en 2006 alors qu’il tenait les cuisines de L’Atelier du Goût, un restaurant monté, déjà, avec Giuseppe S., avec qui il était resté en relation depuis.

Plusieurs hommes de main sont enfin suspectés d’avoir pu procéder à l’enlèvement lundi ou à la surveillance de la fourgonnette dans laquelle Mme Veyrac est restée ligotée, allongée sur le plancher arrière, pendant quarante-huit heures. Mercredi, à la mi-journée, dans un quartier résidentiel des collines niçoises, un passant, intrigué par une fausse plaque d’immatriculation partiellement décrochée sur cette fourgonnette, découvrait la captive et la libérait.

Ces développements de l’enquête paraissent ainsi définitivement écarter les autres pistes envisagées au départ d’un différend familial lié à un litige successoral ou encore à des négociations qui auraient mal tourné à propos de la vente présumée du Grand Hôtel de Cannes, un établissement de luxe sur la Croisette qui constitue le fleuron du patrimoine de la très discrète hôtelière niçoise et de ses enfants.

La rue où Jacqueline Veyrac a été enlevée par des inconnus, le 25 octobre 2016 à Nice. © AFP

© AFP VALERY HACHE
La rue où Jacqueline Veyrac a été enlevée par des inconnus, le 25 octobre 2016 à Nice

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