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Rencontres du 1er mai : emprunt CPS, caisse de chômage et poursuite de la réforme de la PSG sont sur la table

©CP/Radio1

Le gouvernement a fait son mea culpa pour n’avoir pas consulté les syndicats avant de prendre les mesures d’urgence de fin mars, et promis de ne pas recommencer. Les syndicats, eux, demandent la reprise des consultations tripartite et la poursuite de la réforme de la PSG, « sinon la CPS s’écroule », répète Patrick Galenon. Rendez-vous est pris pour le 11 mai prochain.

Les syndicats sont tous d’accord, depuis le début de la crise du covid-19 le dialogue est très insuffisant, et il faut que ça change. Ce vendredi matin, à la présidence, c’est d’abord A Ti’a I Mua qui a été reçu par le président du Pays et la ministre du Travail Nicole Bouteau.

A Ti’a I Mua distribue les bons points et les blâmes, mais estime globalement que « quelles que soient les circonstances dans lesquelles ces mesures ont été prises, il fallait les prendre. Je dirais que nécessité fait loi, maintenant il faut rectifier le tir», déclarait le secrétaire général adjoint de A Ti’a I Mua Dimitri Pitoeff à l’issue de la rencontre.

Au centre des préoccupations, la baisse attendue des cotisations qui va mettre la CPS en difficulté. Une baisse qui est déjà de 2 milliards pour le seul mois d’avril, a indiqué Édouard Fritch. A Ti’a I Mua présente une hypothèse extrême – c’est-à-dire sans cotisations nouvelles dans les prochains mois. Avec 15 milliards de Fcfp de trésorerie, la Caisse peut à peine assurer deux mois de prestations. Les retraites, elles, ont un peu plus d’oxygène avec des réserves estimées de 17 milliards pour la tranche A, soit 5 mois de prestations sans apport de cotisations,  et 15 milliards pour la tranche B, soit un peu plus de deux ans sans apport nouveau. Le secrétaire général adjoint de A Ti’a I Mua, Dimitri Pitoeff, estime donc que la première mesure urgente à prendre est un emprunt par la CPS, garanti à 100% par l’État et le Pays.

Autres mesures urgentes, pour A Ti’a I Mua, le maintien du versement des cotisations patronales comme salariales des secteurs institutionnels (Pays, État, communes) et des entreprises ayant une délégation de service public ou ayant maintenu leur activité, la sanctuarisation des réserves de la retraite et la réforme de la protection sociale.

La CAES contestée, une mise en garde sur la CST

A Ti’a I Mua conteste par ailleurs le dispositif CAES (Convention d’aide exceptionnelle de solidarité) qui permet à des ressortissants du RSPF de toucher 50 000 Fcfp par mois pour 20 heures de TIG. « Nous avons dit que le CAES est une cerise sur le gâteau pour une population qui est déjà aidée, a déclaré Dimitri Pitoeff. C’est un dispositif qui va durer trois mois, tout ce que nous demandons c’est qu’il ne soit pas renouvelé. »

A Ti’a I mua évoque les rumeurs d’augmentation de la CST pour financer la solidarité, un impôt « extrêmement injuste puisqu’il frappe à 90% les revenus salariaux », qui pèsent pour moins de 60% du PIB, « alors que les revenus du capital en sont quasiment exonérés. »

Et le syndicat pointe notamment « le volume des fraudes dans les déclarations des patentés, des propriétaires de biens immobiliers à la location, etc. » 

Le gouvernement « prêt à étudier le principe d’une caisse de chômage », selon Patrick Galenon

Les 5 autres centrales syndicales ont ensuite été reçues ensemble, avec la présence notable de Cyril Le Gayic qu’on n’avait pas vu à la présidence un premier mai depuis des années. Pour les syndicats, la crise qui s’annonce sera bien pire que celle de 2008 et le gouvernement n’a pas mesuré le « lourd tribut » que vont payer les salariés du secteur privé. Patrick Galenon parle de 20 à 25 000 emplois perdus, directement et indirectement, suite à la crise du secteur touristique qui ne reviendra pas à la normale avant 2022 ou 2023 selon lui.

Une rencontre est prévue le 11 mai prochain à ce sujet, et surtout sur qui va financer un tel dispositif, « les salariés, le territoire, et pourquoi pas aussi l’État, » dit Patrick Galenon, qui poursuit : « On est obligé d’abord de faire une réforme profonde de la PSG, sur la santé notamment puisqu’on ne l’avait pas faite, dès l’année prochaine c’est-à-dire dans 4, 5 mois. Si on ne fait pas cette réforme, de toute façon la CPS s’écroule, ça tout le monde l’a compris. » Et il prône un retour à une économie endogène, où pêche et agriculture pourraient générer de l’emploi. « Il va falloir que les mentalités changent », conclut-il.

Le président Fritch, à l’issue des deux rencontres, a conclu : « Nous n’avons pas intérêt à nous fâcher. »

 

 

 

 

 

 

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1 Commentaire

  1. Microstring
    2 mai 2020 à 21h44 — Répondre

    Les syndicalistes ont-ils compris que sans patron, il n’y a pas de travail ? J’en doute à lire leurs arguments…

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