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Rentrée et épidémie : la ministre de l’Éducation a confiance dans son « protocole »

Au premier plan, Philippe Lacombe, nouveau vice-recteur, qui avait déjà été en poste en Polynésie en tant que directeur de l’IRD. ©C.R.

Après plusieurs jours de silence médiatique, Christelle Lehartel, entourée du directeur de la DGEE et du nouveau vice-recteur, a fait un point sur la rentrée des classes ce jeudi. La ministre se félicite des chiffres « rassurants » de présence des élèves et des enseignants. Et n’envisage aucune remise en cause générale de la réouverture des classes : établissement par établissement, c’est le « protocole sanitaire » qui continuera à s’appliquer.

Une rentrée en pleine épidémie, mais une rentrée quand même. Après plusieurs jours d’interrogations, de débats, et surtout d’inquiétudes autour de la réouverture des écoles, les responsables de l’éducation sont sortis de leurs silence, ce jeudi après-midi devant la presse. Pas question de bousculer les habitudes : avant d’évoquer la situation sanitaire, la ministre Christelle Lehartel passe en revue les consignes pédagogiques transmises aux équipes en cette rentrée 2020. L’explosion des chiffres épidémiques ? « Ça fait bien sûr partie de nos premières préoccupations », convient finalement la responsable, au bout de quelques dizaines de minutes. Pour rassurer les parents ou les équipes éducatives, le Pays brandit un document : le fameux protocole sanitaire « reçu par tous les établissements et toutes les communes » la semaine dernière.

Vert, jaune ou rouge, en fonction des suspicions ou des confirmations de cas dans un établissement. Le système avait été exposé la semaine dernière non pas par les autorités mais par les syndicats de l’enseignement, dont beaucoup demandent toujours des mesures de précaution plus importantes, voire un report du début des cours. Mais pas question, là encore, de remettre en cause les plans établis. Si 79% des élèves du primaires et 88,5% des collégiens et lycéens ont répondu présent ce jeudi, c’est bien que les parents « responsables de leurs enfants », ont accepté le principe de cette rentrée. Pour Christelle Lehartel, la situation sanitaire est certes inquiétante, mais c’est le « cas par cas » qui doit l’emporter sur une mesure « générale et indifférenciée ».

« L’important c’est que tous les élèves puissent reprendre l’école, confirme le directeur de la DGEE, Thierry Delmas. Pour des raisons pédagogiques, mais aussi des raisons sociologiques et psychologiques ». Raisons pour lesquelles les autorités ont choisi la stratégie « établissement par établissement » et pas des fermetures généralisées. « Preuve que l’on peut gérer », les écoles fermées cette semaine vont bientôt rouvrir : lundi pour la primaire Fariimata et la maternelle de Putiaoro  de Papeete, et « dans le courant de la semaine », « après la fin des tests » pour l’école de Pamatai, fermée sur ordre de la mairie de Faa’a. D’après Thierry Delmas il n’existe à l’heure actuelle aucune autre « alerte » dans des établissements, et la DGEE promet « un contact permanent » avec les directeurs. « Nous allons suivre à la lettre les consignes du ministère de la Santé » insiste quant à elle Christelle Lehartel, qui estime qu’une suspension générale des cours ou un retour à des classes en petits groupes ne seraient envisagées « qu’en cas de réelle catastrophe ».

Côté enseignants, les chiffres sont là encore « plutôt rassurants » pour la ministre. 94% de taux de présence au premier degré, 92,5% dans les collèges et lycées, avec, à chaque fois, des taux un peu plus bas hors des îles du Vent. « On est pas très loin des chiffres normaux d’une rentrée », constate le nouveau vice-recteur Philippe Lacombe. Environ 3% des enseignants du primaire ont tout de même dû reporter leur retour en classe en attendant des résultats de tests, une des consignes strictes du ministère. Mais des CDD – testés avant le départ s’ils partent dans les îles – devraient prendre le relais. La logistique de rentrée, déjà complexe à l’accoutumée, relève désormais du casse-tête.

Les enseignant se « doivent d’être exemplaires », même dans la sphère privée

Le vice-recteur sait que les informations de ces derniers jours ne jouent pas en faveur du corps enseignant. Plusieurs de ces fonctionnaires ont été testés positifs au coronavirus – des nouveaux arrivants, « mais aussi des résidents de retour de vacances », précise Thierry Delmas – et certains seraient à l’origine de foyers de contagion important. « Des vérifications, des procédures sont en cours », explique Philippe Lacombe, laissant entendre que des sanctions devraient être prises dans les prochains jours. Il assure cependant, au terme de plusieurs visites d’inspection, que les règles sanitaires « sont très bien respectées » dans l’enseignement . « Mais il faut que l’on aille plus loin, et c’est dans la sphère privée que l’enseignant, le fonctionnaire d’État doit être exemplaire », insiste le responsable.

Côté pédagogique, enfin, Christelle Lehartel évoque un nécessaire « rattrapage » de certains éléments du programme qui n’ont pas pu être traités l’année dernière pour cause de confinement. Le nouveau vice-recteur, lui, se veut rassurant : dans certaines académies d’outre mer ou de métropole, c’est jusqu’à 6 mois de cours qui ont été annulés, avec moins de « continuité pédagogique » qu’au fenua.

Les trois stades du protocole sanitaire dans les établissements scolaires : 

 

 

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1 Commentaire

  1. MATA
    14 août 2020 à 13h25 — Répondre

    Blablabla…mais 6% du personnel enseignant n’ont pas fait leur rentrée dans le 1er degré. Du m’enfoutisme clairement affiché à l’égard de la ministre et ses recommandations revenir avant la rentrée. Mais finalement quelles sanctions auront-ils ces tire au flanc de l’éducation nationale? Franchement le comportement de ces fonctionnaires enfin pour une partie est à gerber. Entre ceux qui parte à l’étranger en période de confinement, ceux qui font en sorte de de ne pas revenir à temps pour ne pas reprendre comme tout le monde. ET PUIS MERDE à cela alors que beaucoup du privé ont perdu leur emploi.

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