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Reprise des classes : parents d’élèves et syndicats craignent l’improvisation

©CP/Radio1

Les syndicats enseignants et la Fédération des associations de parents d’élèves de l’enseignement public, ainsi que les APE adventistes et protestantes, tenaient ce lundi une conférence de presse sur les conditions de la reprise des classes, après avoir manifesté durant le weekend leur mécontentement de ne pas avoir été consultés. « On demande à pouvoir participer à la co-construction de cette reprise », disent-ils.

L’annonce de l’État et du Pays concernant un retour en classe à partir du 18 mai prochain a un peu freiné les élans des enseignants et des parents d’élèves, qui s’attendaient à une réouverture des établissements scolaires plus rapide : « On devrait peut-être remercier le 58e cas (annoncé deux heures avant par le haut-commissaire, ndlr), grâce à elle on a un peu de marge », a déclaré le président de la Fapeep, Tepuanui Snow, qui rappelle qu’en métropole les organisations syndicales et parentales proposent tout simplement d’attendre la rentrée scolaire après les grandes vacances.

Un cadre défini, par écrit

Un peu de marge pour négocier avec les autorités les conditions du retour à l’école, car ils n’ont pas été consultés avant l’annonce de la réouverture des établissements, et il subsiste encore trop d’inconnues pour qu’ils y adhèrent. « Dans les îles les protocoles ne sont pas en place. Concrètement comment ça s’est passé sur le terrain ? Ce sont les enseignants et les personnels de direction qui les ont mis en place. C’est à la Santé de le faire, pas à l’Éducation », explique Diana Yieng Kow, secrétaire générale de l’UNSA.

Car sans cadre écrit et bien défini, il est difficile aux enseignants de prouver qu’ils sont en danger imminent, et d’avoir ainsi la possibilité d’exercer leur droit de retrait.

Et ils maintiennent leur demande de faire tester élèves et personnels de l’Éducation, soit pratiquement 30 000 personnes. « Bien sur que c’est obligé, s’exclame Tepuanui Snow, c’est un préalable important et qui n’a pas été pris en compte ! C’est leur boulot de penser à notre place, pour s’assurer de la sécurité de nos enfants J’ai entendu qu’on allait fournir des masques aux personnels  enseignants. Et les enfants ? À quoi ça sert de donner des masques aux enseignants si on n’en donne pas aux enfants ? Et on laisse aux maires, ou aux associations, le soin de confectionner des masques pour leurs enfants ! Mais qui doit prendre ses responsabilités ? Est-ce que vous pensez qu’en métropole il y a des associations de parents qui confectionnent des masques ? »

Les annonces de ce matin ont donc suscité plus de questions qu’elles n’ont apporté de réponses, dit Tepuanui Snow. Au-delà de l’enseignement, il y a la question des transports et de la restauration scolaires.

Diana Yieng Kow, elle, a voulu répondre à ceux qui accusent les enseignants. « Le haut-commissaire a parlé ce matin de sens des responsabilités, c’est justement le sens des responsabilités qui nous a fait monter ce collectif. Les enseignants et les enfants sont au travail depuis le 6 avril, ils ne sont pas en vacances, loin de là. C’est une crise inédite, et je peux vous dire que les efforts ont été spectaculaires. » Elle évoque aussi un problème potentiel avec la date choisie : d’après le calendrier scolaire, la semaine du 18 mai est une semaine de vacances pour le premier degré, raison de plus pour qu’une véritable concertation soit mise en place.

Le mouvement national des enseignants mis en danger ?

Autre inconnue, le mouvement des enseignants. Le mois d’avril est traditionnellement charnière de ce point de vue. Pas de problème pour les enseignants polynésiens, « le mouvement interne va se faire », dit Diana Yieng Kow, probablement dans la quinzaine qui vient.  Mais pour les enseignants métropolitains qui doivent arriver ou partir, c’est encore le flou pour l’instant.

 

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1 Commentaire

  1. 28 avril 2020 à 16h32 — Répondre

    Pour les quelques semaines 4 ou 5 qui restent avant les grandes vacances, ne nous faisons pas d’illusions on sait comment se passent les quelques semaines qui annoncent la grande vacation, ne pouvait-on attendre la rentrée ? Les enfants ne seront pas soudainement incultes pour ces quelques jours non scolarisés. Il nous parait évident que la santé est la priorité première des parents, mais pas aux décideurs qui veulent remettre au boulot ces dits parents. Allons soyons pragmatiques et pensons avant tout à la vie, ce virus ne fait pas de cadeau ni de distinction.
    Et allez donc faire comprendre aux écoliers qu’il faut se tenir à distance pour éviter la contamination, un enfant reste un enfant.

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