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Restructuration de Vivarte: deux PSE annoncés et des cessions d'enseignes

Paris (AFP) – Deux plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) et des cessions d’enseignes annoncées: les craintes des salariés du groupe en difficulté Vivarte (La Halle, André, Caroll…) se sont confirmées lundi, selon les syndicats, mais le détail de ces mesures ne sera connu que mardi.

La direction a annoncé le lancement de deux PSE à la Halle aux chaussures et chez Vivarte Services, la filiale fonctions support du groupe, ainsi que des cessions d’enseignes, mais sans fournir de précisions ni sur le nombre de postes impactés, ni sur les enseignes qui pourraient être cédées.

Ces informations devraient être données mardi, lors de comités centraux d’entreprise extraordinaires, aux représentants des salariés qui redoutent jusqu’à 2.000 suppressions de postes.

Interrogée par l’AFP, la direction du groupe d’habillement et de chaussures en difficulté s’est refusée à tout commentaire. 

Le plan présenté lundi en comité de groupe s’articule autour de quatre axes, selon des sources syndicales: fusion des sièges de la Halle et la Halle aux chaussures, « rationalisation des points de vente » de la Halle aux chaussures, « réorganisation de Vivarte Services », et « recherche de repreneurs » pour « certaines » enseignes.

A la Halle aux chaussures, où 97 fermetures de magasins (sur 650) avaient été annoncées en septembre, le plan sera « étendu » et un PSE sera lancé avec une phase de départs volontaires. Avant la réunion, les syndicats tablaient sur un doublement des fermetures envisagées.

Le rapprochement de la Halle aux chaussures et de La Halle va se traduire par une fusion des deux sièges, qui emploient actuellement quelque 520 salariés, un chiffre qui devrait être divisé par deux, selon les syndicats. Cela passerait, selon le projet présenté par Vivarte, par un plan de départs volontaires, sans « aucun licenciement ».

Des magasins mixtes – habillement et chaussures – seront aussi créés.

Chez Vivarte Services, où un deuxième PSE est prévu, également avec une phase de départs volontaires, l’organisation sera « adaptée » à la « réduction du périmètre du groupe réalisée et à venir » pour réaliser 6 millions d’économies par an. Des tâches seront transférées aux enseignes et d’autres confiées à des prestataires extérieurs.

– « Aucun plan stratégique » –

Dans l’attente de précisions chiffrées, les syndicats ont souligné que la direction n’avait apporté « aucune réponse » à leurs questions. 

« Ce qui est ahurissant, c’est que (le nouveau Pdg) Patrick Puy n’a aucun plan stratégique, pas de vision globale » pour le groupe, a observé Karim Cheboub (CGT). Il a regretté, comme Gérald Gautier (FO), l’absence d’objectifs cibles donnés dès lundi. 

Après des mois d’incertitude, les salariés espéraient être fixés. Une cinquantaine d’entre eux s’étaient rassemblés le matin devant le siège du groupe à Paris à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, CFTC et SUD. Ils étaient une quarantaine en début d’après-midi à l’appel de la CFDT. 

Ce nouveau plan de restructuration fait suite aux plans sociaux lancés en 2015 (La Halle, Kookaï, Défi Mode et André), avec à la clé la suppression de 1.850 postes. Sans permettre de redresser la barre. 

L’ancien Pdg Stéphane Maquaire, débarqué quelques mois après son arrivée, avait dévoilé en septembre un plan à cinq ans et lancé une procédure auprès du tribunal de commerce de Paris pour restructurer la dette d’un milliard et demi d’euros. 

La nomination pour une année seulement de M. Puy, spécialiste du redressement d’entreprises, fait craindre aux syndicats un « démantèlement complet » du groupe au seul profit des fonds actionnaires (Oaktree, Babson, GLG et Alcentra), des « fonds vautours » pour le responsable CFDT Jean-Louis Alfred. 

Il faut que les actionnaires « arrêtent de se servir sur l’entreprise », a d’ailleurs réclamé le numéro un de la CFDT Laurent Berger, venu dénoncer la « stratégie financière » d’actionnaires qui font des « restructurations successives sans jamais se préoccuper des hommes et des femmes qui sont derrière ».

Outre la Halle aux chaussures, André est aussi dans le viseur. Sa cession, redoutée par les syndicats, est « probable », a concédé, selon la CGT, M. Puy. 

Ce dernier a « balayé d’un revers de main » le plan alternatif présenté par l’intersyndicale, et notamment l’objectif de croissance de 1,5% (0,6% actuellement), a ajouté M. Cheboub. 

Des syndicalistes de la CGT du groupe d'habillement Vivarte manifestent contre un plan de licenciements, le 5 janvier 2017 devant le ministère de l'Industrie à Paris. © AFP

© AFP/Archives GEOFFROY VAN DER HASSELT
Des syndicalistes de la CGT du groupe d’habillement Vivarte manifestent contre un plan de licenciements, le 5 janvier 2017 devant le ministère de l’Industrie à Paris

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