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Rétro 2017 : Le Tapura en force

Toute cette semaine, Radio 1 décline une série consacrée à la rétrospective de l’année 2017 sur sept thèmes différents : politique, économie, société, justice, événements, culture, sports. Parmi les événements qui ont marqué l’année sur le plan politique : la victoire du Tapura aux législatives, et l’élection à la présidentielle du candidat qu’il soutenait, Emmanuel Macron.

Le Tapura d’Édouard Fritch est sorti grand vainqueur des élections législatives avec les victoires de Maina Sage et Nicole Sanquer. Le Tavini a toutefois créé la surprise avec la victoire de Moetai Brotherson dans la troisième circonscription. Le député indépendantiste est donc le premier élu du parti bleu ciel à siéger à l’Assemblée nationale. Autre première : le Tahoeraa n’a pas réussi à faire élire un seul de ses candidats aux législatives.

Ces élections ont eu lieu un peu plus d’un mois après un autre scrutin national : l’élection présidentielle. Et là encore, le Tapura avait marqué des points. Après avoir apporté son soutien au candidat Les Républicains, François Fillon, au premier tour, le parti d’Édouard Fritch a décidé de soutenir le candidat d’En marche !, Emmanuel Macron, au second tour. Pari gagné : celui qui est depuis devenu président de la République l’a emporté en Polynésie avec 58,4% des voix contre 41,6% pour Marine Le Pen. La candidate du Front national a eu le soutien du Tahoeraa. Un soutien controversé jusque dans les rangs du parti orange. De son côté, le Tavini avait appelé à l’abstention après l’échec d’Oscar Temaru à réunir suffisamment de parrainages pour être candidat à la présidence de la République.

Les territoriales en ligne de mire

Cette année a donc été marquée par deux élections majeures et une autre se profile, en 2018 : les territoriales. Outre le Tahoeraa, le Tavini et le Tapura, quelques candidats se sont déjà déclarés, dont Teiva Manutahi, le chef de file de Porinetia Ora, Tevai Haumani, un jeune mormon de 32 ans, et Marcel Tuihani, avec son propre parti. Le président de l’assemblée a, en effet, claqué la porte du Tahoeraa avec son père, au lendemain des législatives. D’autres fissures sont apparues au sein de la maison orange avec la suspension, puis la démission de Gilda Vaiho-Faatoa du groupe à l’assemblée, et le départ de Patricia Amaru. Ces dissensions internes ne freinent pas Gaston Flosse, qui a demandé, début décembre, son inscription sur les listes électorales de la commune de Arue en vue de sa candidature aux élections territoriales de 2018. La question de son éligibilité fait toujours débat. À l’approche de cette échéance électorale majeure, plusieurs élus ont annoncé leur retraite politique : Jacqui Drollet, ancien secrétaire général du Ia Mana Te Nuna’a, élu depuis 1982 à l’assemblée, l’élue RMA à l’assemblée Armelle Merceron, ancienne ministre de la Santé, de la Fonction publique, et de l’Éducation, l’élu RMA et plusieurs fois ministre, Moehau Teriitahi, et l’élue UPLD et ancienne tavana de Tubuai, Chantal Tahiata.

La suppression du « risque négligeable »

En dehors des combats électoraux, l’événement politique de l’année a été la suppression de la notion de risque négligeable dans la loi Morin. Une victoire des parlementaires polynésiens et notamment de la sénatrice Lana Tetuanui. Mais une victoire en demi-teinte : le gouvernement central a obtenu la création d’une « commission » chargée de « proposer les mesures destinées à réserver l’indemnisation aux personnes dont la maladie est causée par les essais nucléaires ». Il a fallu attendre neuf mois pour que le Premier ministre prenne un décret établissant la composition et la mission de ladite commission. On attend encore sa mise en place concrète.

L’Accord de l’Élysée : signé par Hollande, appliqué par Macron ?

On a aussi beaucoup parlé, cette année, de l’Accord de l’Élysée, signé par le président Édouard Fritch et celui qui était encore président de la République, François Hollande, en mars. Il a ensuite été approuvé à l’assemblée de la Polynésie, en juillet, grâce aux seules voix des élus RMA. Les élus Tahoeraa et UPLD ont voté contre. Ils ont dénoncé « un accord de dupes »« un miroir aux alouettes destiné à berner les Polynésiens ».

À propos des relations État-Pays, deux membres du gouvernement central sont venus en visite officielle au fenua au cours de l’année : Ericka Bareigts, en février, lorsqu’elle était ministre des Outre-mer, puis Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre chargé de la Transition écologique et solidaire, en septembre. La nouvelle ministre des Outre-mer, Annick Girardin, est attendue en janvier, et le président Emmanuel Macron envisage de venir au fenua après les territoriales.

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