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Revenu de solidarité, reports d’impôts, repas solidaires… Le « plan de sauvegarde économique » du Pays

Le vice-président Teva Rohfritsch a détaillé ce matin les mesures du « plan de sauvegarde économique » validé en conseil des ministres. Plusieurs dispositifs doivent encore être détaillés ou votés par l’assemblée de Polynésie Française, mais un « revenu exceptionnel de solidarité » de 100 000 francs par mois sera bien proposé aux travailleurs privés d’activité. Pas de précisions, en revanche, sur le coût de ce plan. Le Pays dit avoir « mobilisé toutes ses réserves », en attendant des précisions sur la « solidarité nationale ». 

Préservation des emplois et de la trésorerie des entreprises, facilités fiscales ou bancaires, aides aux salariés, patentés, ou familles en difficultés… C’est au total une vingtaine de mesures que le gouvernement a présenté ce matin au travers de son « Plan de sauvegarde économique » (document officiel en fin d’article). Pour le vice-président Teva Rohfristch, ministre en charge du budget, il s’agit d’une réaction « forte et solidaire » face à la crise. On y retrouve les dispositifs déjà annoncés aux partenaires sociaux la semaine dernière, mais le plan a depuis été enrichi, entre autres par les propositions des syndicats et du patronat.

100 000 francs par mois pour les suspension de contrats

La plus emblématique d’entre elles : la création d’un revenu exceptionnel de solidarité, qui sera versé, au maximum pendant 3 mois, à tous les salariés en suspension de contrat de travail du fait du confinement. Ainsi qu’à tous les patentés ayant arrêté leur activité à cause de la crise économique ou du confinement. Une mesure qui a pour but d’éviter aux entreprises de devoir procéder à des licenciements économiques en cette période difficile. Son champ d’application exact, ainsi que le mode opératoire devrait être transmis aux chefs d’entreprise « au plus vite » assure le gouvernement, qui veut réunir une commission puis une plénière de l’assemblée de Polynésie Française « dans les jours à venir ». Les précisions du vice-président :

« Assurer la survie des entreprises »

Les entreprises et patentés sont « appelés à passer en mode confinement à domicile » avec mise en congé prioritaire de leurs salariés. Sans surprise, la majeure partie des mesures du plan est adressé aux entreprises : moratoire sur les cotisations patronales, reports d’échéances d’impôts ou des déclarations de TVA, moratoire bancaire ou augmentation des financements Sofidep… Teva Rohfristch a aussi indiqué que des mesures de soutiens « post-confinement », passant notamment par une modification du CSE et des modulations du temps de travail, étaient en préparation.

Bons-repas, suspension des loyers OPH et coup de pouce aux allocations familiales…

Peu développées dans la première mouture du plan, les mesures sociales font cette fois bien partie de la liste. On y trouve la création d’un « CAE solidaire » (appelé convention exceptionnelle de solidarité) qui permettra entre autres de recruter des équipes pour faire fonctionner les cantines scolaires. Ces dernières devraient servir des repas, sur présentation de « bons » émis par le Pays, aux familles en urgence sociale, aux matahiapo ou aux sans-abris… « Nous voudrions dire à ces familles, ces personnes que nous ne les oublions pas en ces temps d’épidémie », a insisté Teva Rohfritsch. Parmi les autres mesures : la suspension des coupures d’eau, d’électricité et de télécoms pour impayés, le report sans frais des échéances bancaires, l’augmentation à 15 000 francs des allocations familiales RSPF ou encore la suspension des loyers OPH, là aussi pour 3 mois. « Il ne faut pas rajouter de la précarité à la précarité », martèle le vice-président.

Combien va coûter le plan ?

En conseil des ministres, le gouvernement a adopté un « collectif budgétaire » pour financer ces mesures, mais n’en a pas révélé le montant total. En reprenant les calculs des partenaires sociaux, qui avaient tablé, eux, sur une allocation de 120 000 francs, le seul revenu de solidarité pourrait coûter jusqu’à 6,7 milliards de francs par mois au Pays. Et ce n’est qu’un des nombreux points du plan de sauvegarde économique. Comment la Polynésie va-t-elle financer ? « On a raclé tous les fonds de tiroirs », résume Teva Rohfritsch. L’ensemble des « capacités financières » et des réserves du Pays ont été mobilisées, les subventions aux établissements publics et organismes extérieures réduits pour gonfler le poste « gestion des calamités naturelles et sanitaires« . Des contacts ont en outre été pris avec les banques pour ouvrir de nouvelles lignes de crédit… Reste que le gouvernement est « en attente des financements » du côté de Paris. Le Pays n’a pas pour l’instant de précisions sur l’étendue de la « solidarité nationale ».

« On vous demande d’arrêter les débats »

Le vice-président a en outre insisté sur la nécessité d’adopter une attitude de responsabilité et de discipline pour « passer ensemble cette crise ». « On vous demande d’arrêter les débats, a insisté Teva Rohfritsch. En ces temps de crise, il faut respecter les consignes » et ainsi rendre plus efficace le confinement. « Trois mois, c’est trop long, il faut qu’on en sorte avant » a-t-il insisté, avant d’ajouter : « on fera les comptes après. Ceux qui ont eu de meilleures idées, ils pourront en débattre à ce moment là ».

 

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1 Commentaire

  1. Motook
    24 mars 2020 à 8h57 — Répondre

    Pas de commentaire , ni de critique aujourd’hui, une simple demande. Est-ce que l’OPT pourrait prolonger le délai de conservation des colis postaux ? Il est bien évident que pendant ce confinement, personne ne pourra venir récupérer ses colis et il serait dommage qu’il soient renvoyés vers l’expéditeur.
    Merci et restez chez vous.

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