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Risque d'attentat: chasse à l'homme en Allemagne pour retrouver un Syrien

Chemnitz (Allemagne) (AFP) – Police en état d’alerte, contrôles renforcés dans les aéroports et gares à Berlin: la chasse à l’homme se poursuivait dimanche en Allemagne pour retrouver un Syrien soupçonné de préparer un attentat, chez qui un explosif très dangereux a été retrouvé.

« La peur du terrorisme gagne toute l’Allemagne! », écrit dimanche sur son site internet le quotidien le plus lu du pays, Bild, alors que le suspect de 22 ans reste introuvable.

Prévenues d’un danger imminent par les renseignements intérieurs qui le surveillaient, les forces de l’ordre ont pénétré samedi dans un logement occupé dans une cité HLM de Chemnitz (est) par le jeune homme, connu des autorités sous le nom de Jaber Albakr et « soupçonné de préparation d’un attentat à la bombe »

« Plusieurs centaines de grammes » d’une « substance explosive bien plus dangereuse que la TNT » ont été retrouvés sur place, selon la police.

Mais elle n’était pas en mesure de dire dimanche si le suspect avait ou non pris la fuite avec une partie de son explosif et donc si un attentat a été déjoué ou reste au contraire un risque. Selon certains médias, il serait en contact avec l’organisation Etat islamique (EI).

« Nous devons partir du principe que cette personne représente un danger », a indiqué le porte-parole de la police locale, Tom Bernhardt.

Dimanche matin, il n’avait toujours pas été retrouvé malgré un avis de recherche, avec photo, lancé dans tout le pays et la mobilisation de la police dans plusieurs régions.

A Chemnitz même, la police a indiqué être encore « massivement présente dans la ville » et vérifier « plus de 80 informations jugées sérieuses » venant de la population. 

Sur les trois connaissances du jeune Syrien interpellées samedi pour vérifications, une a été remise en liberté dimanche sans poursuite.

L’explosif retrouvé dans l’appartement inquiète les autorités. « Rien qu’une petite quantité peut provoquer d’énormes dégâts », a précisé la police.

Selon la chaîne de télévision publique ZDF et le quotidien local de Chemnitz, Freie Presse, il s’agit de TATP, la substance explosive prisée des jihadistes de l’EI, utilisée par les kamikazes des attentats de Paris (130 morts en novembre 2015) et de Bruxelles (32 morts en mars).

Le Syrien est un réfugié arrivé l’an dernier en Allemagne, en même temps que 890.000 autres, et est soupçonné de vouloir s’en prendre à un aéroport allemand, affirme le site internet du magazine Focus.

Dans ce contexte, la sécurité dans les deux aéroports berlinois et dans les gares de la capitale, a été renforcée. Chemnitz est située à 260 km au sud de Berlin.

Les autorités allemandes pensent avoir déjoué à ce jour au moins trois attentats jihadistes cette année dans le pays.

Le mois dernier, trois porteurs de papiers syriens, arrivés en Allemagne par la même filière que les auteurs des attentats de Paris, ont été arrêtés dans des foyers de réfugiés, et un demandeur d’asile syrien de 16 ans, soupçonné de préparer un attentat pour l’EI, a été interpellé à Cologne (ouest).

La police allemande estime à plusieurs centaines le nombre d’islamistes représentant un danger dans le pays.

Elle s’inquiète à la fois de « l’auto-radicalisation » de certains jeunes réfugiés et du fait qu’ils soient approchés par des mouvements jihadistes cherchant à recruter.

L’Allemagne a connu en juillet deux attentats revendiqués par l’EI: un attentat suicide commis par un Syrien de 27 ans, débouté de sa demande d’asile, qui a fait 15 blessés, et une attaque à la hache perpétrée par un réfugié de 17 ans, qui a fait cinq blessés.

Ces actes ont contribué à nourrir l’inquiétude dans une partie de l’opinion à l’égard des demandeurs d’asile, malgré les appels des autorités à ne pas céder aux amalgames, et à doper la droite populiste anti-migrants. Le mouvement Alternative pour l’Allemagne (AfD) a enchaîné plusieurs succès électoraux ces derniers mois et accru la pression sur la chancelière Angela Merkel, de plus en plus critiquée pour sa politique d’accueil des demandeurs d’asile.

Contrôles policiers à la gare de Chemnitz, dans l'est de l'Allemagne, le 8 octobre 2016. © AFP

© AFP Jens-Ulrich Koch
Contrôles policiers à la gare de Chemnitz, dans l’est de l’Allemagne, le 8 octobre 2016

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