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Rodez : quel sort pour le groupe Facebook antiradars ?

© MAXPPP

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Le tribunal correctionnel rend son jugement concernant 15 membres de cette page, poursuivis pour « soustraction à la constatation des infractions routières ».

Des suspensions de permis allant de 15 jours à 4 mois. Voilà ce que risquent mercredi quinze membres du groupe Facebook « qui te dit où est la police en Aveyron ». Tous, s’étaient retrouvés devant le tribunal correctionnel de Rodez en septembre dernier pour « soustraction à la constatation des infractions routières ». Leur tort ? Avoir interagi sur cette page ayant vocation à signaler tout contrôle routier ou radar dans le département.

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Un groupe « informationnel et préventif ». Comme il en existe de nombreux dans toute la France, ce groupe qui compte aujourd’hui plus de 13.000 membres, a vocation à signaler tout contrôle routier ou radar dans le département. Sur le réseau social, les administrateurs préviennent bien que ce rendez-vous se veut « informationnel et préventif, et ne nuira en aucun cas aux forces de l’ordre ». Problème : le procureur local n’a que très peu goûté cet « appel de phare numérique » et a décidé « de réprimer les gens qui cherchent à échapper à la loi ». C’est lui qui a donc initié ce procès dont le jugement a été mis en délibéré à mercredi.

Facebook, une « blogosphère où tout serait permis ». A l’audience en septembre, le procureur s’en était pris directement à Facebook dont il avait avoué ne pas être membre, en dénonçant une « blogosphère où tout serait permis ». La ligne du ministère public dans cette affaire consiste à assimiler ce groupe à un simple détecteur de radar. Un tel dispositif embarqué est interdit par l’article R 413-15 du code de la route. Un automobiliste contrevenant risque ainsi une amende de 1.500 euros et un retrait de six points sur le permis.

« Voilà les terroristes du Net ». La défense a, en revanche, dénoncé une « hypocrisie » de la justice, en faisant valoir que d’autres dispositifs embarqués, « les systèmes d’aide à la conduite », qui sont tout à fait légaux, fournissaient les mêmes informations. Ces dispositifs « sont les grands absents de ce procès », avait lancé dans sa plaidoirie l’avocat Rémy Josseaume, expert en droit automobile, qui défendait 11 des 15 prévenus. L’avocat a également cité, exemplaire en mains, le magazine Autoplus, qui publie chaque année une carte des radars très précise. Le conseil avait en conséquence demandé « la relaxe ou une dispense de peine » pour ses clients, après avoir ironisé en lançant peu avant l’audience: « voilà les terroristes du Net ».

Parmi les 15 prévenus, huit sont également poursuivis pour « outrages » après avoir qualifié les gendarmes sur la page Facebook de noms d’oiseaux peu amènes. A l’encontre de ces derniers, le procureur a requis des amendes de 300 à 500 euros. Tous seront donc fixés mercredi.

Source : Europe1

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