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Saisie record de 7 tonnes de cannabis: enquête de l'IGPN

Paris (AFP) – La « police des polices » enquête sur la saisie de 7 tonnes de cannabis en 2015 à Paris, dont Libération a affirmé mercredi qu’elles faisaient partie d’une opération d’importation d' »au moins 40 tonnes », « supervisée » par la police, a-t-on appris de source proche de l’enquête.

Cette saisie fait l’objet d’une information judiciaire pour « trafic de stupéfiants » et « association de malfaiteurs » dans laquelle l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, a récemment été cosaisie des investigations, a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête, confirmant une information du quotidien.

Les enquêteurs s’interrogent sur d’éventuels liens entre cette saisie et des livraisons de « plusieurs dizaines de tonnes » de cannabis, a aussi indiqué cette source.

« Sous couvert d’une opération d’infiltration secrète baptisée +Janissaire+, destinée à démanteler des réseaux de trafiquants, l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) a directement supervisé l’importation d’au moins 40 tonnes de cannabis en octobre 2015 », a affirmé Libération.

La saisie record de 7 tonnes, le 17 octobre 2015, dans une camionnette garée en plein 16e arrondissement, boulevard Exelmans, par la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) avait à l’époque été encensée par le président Francois Hollande qui avait salué un « coup fatal » porté à des « organisation criminelles ». 

Mais des zones d’ombres étaient apparues en raison des relations entre l’Ocrtis et un indicateur de premier plan, Sofiane Hambli. Le parquet de Paris avait dessaisi l’Ocrtis de l’enquête au profit de la brigade des stupéfiants de Paris et la section de recherches de la gendarmerie de Paris.

Selon Libération, ce « système mis en place au plus haut niveau de la hiérarchie policière (…) a totalement échappé au contrôle judiciaire ». 

Soupçonné d’être lié à cette saisie, Sofiane Hambli avait été arrêté en Belgique en février 2016 et mis en examen à Paris dans le cadre de l’enquête.

L’affaire a relancé le débat sur les relations entre indicateurs et policiers des « stups », au cœur d’une autre information judiciaire contre X ouverte début septembre, selon une source proche de l’enquête.

Elle faisait suite à une enquête préliminaire déclenchée fin 2015 après les dénonciations parvenues à la justice de Stéphane V., se présentant comme un ancien indicateur pour l’Ocrtis. Son témoignage publié en mai dans Libération mettait en cause l’ex-patron de l’office anti-stups, François Thierry, pour avoir facilité l’importation de « plusieurs dizaines de tonnes de cannabis » au bénéfice d’un présumé trafiquant de drogue.

L’IGPN est saisie dans cette enquête dirigée par trois juges d’instruction, dans laquelle François Thierry n’a pas encore été entendu, selon la source.

Badges de la police nationale au dos d'un policier, le 14 janvier 2016 à Boulogne-sur-Mer. © AFP

© AFP DENIS CHARLET
Badges de la police nationale au dos d’un policier, le 14 janvier 2016 à Boulogne-sur-Mer

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