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Sanchez conteste le retrait de l’agrément de sa fédération d’escrime

Bruno Sanchez, le président de la Fédération polynésienne d’escrime, est venu lui-même contester le retrait de son agrément devant le juge des référés du tribunal administratif de Papeete, lundi matin. Il a ferraillé pendant une heure avec le patron de la Direction de la Jeunesse et Sports (DJS), Anthony Pheu.

« Pardon, je ne suis pas coutumier du fait. » Bruno Sanchez a commencé modestement, lundi matin à l’audience en référé du tribunal administratif de Papeete Mais il a vite retrouvé de sa superbe. Le président de la Fédération polynésienne d’escrime (FPE) est venu personnellement contester la décision de la Polynésie française de retirer l’agrément à la FPE le 19 février 2019 pour « méconnaissance des règles de sécurité » et « non respect de textes statutaires et réglementaires ».

À propos de la sécurité des pratiquants, les représentants de la Polynésie française, le juriste M. Le Bon et le patron de la DJS Anthony Pheu, racontent la « saisine » par le maître d’armes Arnaud Bellanger, photos à l’appui, le visionnage de nombreuses images sur Facebook sur lesquelles des jeunes ne portent pas de protection. Bruno Sanchez : « Vous connaissez l’escrime ou pas ? » M. Le Bon : « Non, pas moi. » Bruno Sanchez : « Alors, qui c’est qui parle ? » Anthony Pheu : « La norme pour l’équipement des escrimeurs est-elle d’être protégée des pieds à la tête ? » Bruno Sanchez : « Pour les compétitions, oui. » Le président du tribunal : « Donc à l’entraînement, on peut s’habiller n’importe comment. » Bruno Sanchez : « Non. À l’épée, moi je mets des pantalons. Mais au fleuret, la zone valable étant le torse, on peut venir avec un short. Un short long, pas un string, quand même ! » Le président de la FPE tonne encore : « J’ai un diplôme, une carrière de haut niveau, je n’ai absolument aucun intérêt à ce qu’un accident ait lieu dans ma fédération. D’ailleurs, il n’y a eu aucun incident depuis 2015. »

« Compliqué de retrouver une correspondance entre les chèques et les factures »

Sur le second motif, Anthony Pheu essaie d’entrer dans le détail de la comptabilité de la fédération : « C’est très compliqué pour nous, la DJS, de retrouver une correspondance entre les chèques et les factures. La FPE produit des captures écran des relevés bancaires où l’on voit des flux inexpliqués entre les comptes de la fédération et les comptes des clubs. Il y a une subvention de deux millions de Fcfp qui est justifiée par deux factures, l’une de 514000 Fcfp, l’autre de 3,4 millions de Fcfp pour l’achat d’une piste électrique, mais les fournisseurs métropolitains indiqués sur cette facture nous disent qu’ils n’ont jamais livré de piste électrique à Tahiti. »

Bruno Sanchez : « Quand nous avons appris que la société ne pourrait pas livrer la piste, nous avons utilisé la subvention pour acheter d’autres équipements. » Le président du tribunal : « La subvention était destinée à une piste électrique, mais vous l’avez quand même utilisée pour autre chose… »

« Hé oui, c’est ma mort qu’on veut là »

Bruno Sanchez estime que la perte de l’agrément, et donc de la subvention, constitue une « urgence sportive et humaine » pour la Fédération polynésienne d’escrime. Il conteste aussi les prérogatives d’Anthony Pheu pour « conduire une procédure disciplinaire ».

« Il y a un parti pris délibéré de la part du directeur de la jeunesse et des sports qui, sans aucune prérogative et sans aucune enquête préalable, a décidé de favoriser la fédération concurrente. Il y a une volonté de jeter le discrédit, de nuire personnellement au président de la Fédération polynésienne d’escrime Bruno Sanchez. » Le juge : « Hé ben dites donc ! » Bruno Sanchez : « Hé oui, c’est ma mort qu’on veut là ! » Anthony Pheu : « Ma délégation de signature et les contrôles qui ont été conduits m’ont en effet amené à déposer des éléments auprès du parquet. » Conclusion du juriste M. Le Bon : « Dans cette histoire, M. Bellanger a été un lanceur d’alerte indéniable. Et les services du Pays ont mené les vérifications nécessaires. »

Le président du tribunal : « Bien, nous rendrons la décision aujourd’hui. La séance est levée. »

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1 Commentaire

  1. gaston
    26 mars 2019 à 8h12 — Répondre

    Vous avez affaire des guignoles dans ce pays ,et pour tous c’est comme cela ,Je ne parle pas que du sport .Ils ne connaissent rien ,et ils donnent un avis .appel d’offre etc… Il y a des gens qui doivent ce donner de l’importance .

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