ACTUS LOCALES

Sébastien Lecornu : « la Polynésie peut servir d’exemple » dans la sortie de crise

©C.R.

Le ministre des Outre-mer est arrivé ce jeudi à l’aéroport de Tahiti-Faa’a pour une visite de 8 jours. Dès sa sortie de l’avion il a appuyé les choix de l’État en matière de gestion de crise sanitaire, insisté sur la nécessité d’accélérer le rythme de vaccination pour aborder au plus tôt la sortie de crise. Et assuré que les questions posées par le livre Toxique trouveront une réponse « transparente ».

Président et Haut-commissaire au pied de la rampe de débarquement, délégation d’élus aux abords du tarmac, couronnes de fleurs qui s’empilent… Malgré la crise Covid la tradition a été respectée, ce jeudi soir, pour l’accueil de Sébastien Lecornu, qui n’a toutefois pas échappé au protocole sanitaire mis en place depuis le 1er mai. Le ministre des Outre-mer, vacciné comme les trois collaborateurs qui l’ont accompagné, a été dispensé de quarantaine, mais pas de test de dépistage avant le départ et à l’arrivée.

Crise sanitaire : « On a fait les meilleurs choix possibles »

« C’est une visite assez symbolique » a-t-il expliqué lors de son arrivée dans le terminal de Faa’a. Parce qu’il s’agit de la première visite ministérielle depuis le début de la crise sanitaire, elle « marque symboliquement, mais aussi opérationnellement, la réouverture progressive des activités en Polynésie française », explique le responsable, déjà passé par deux fois par la Polynésie à d’autres postes gouvernementaux, avant de remplacer Annick Girardin aux Outre-mer lors du remaniement de juillet dernier. Cette réouverture est bien sûr au premier rang des sujets qu’il abordera avec le Pays, l’État, ou les acteurs économiques et sociaux. « La meilleure des relances, c’est la reprise de l’activité, mais il n’est pas question de le faire au mépris de la santé des citoyens ou de la santé des touristes » a rappelé le ministre.

Comme Emmanuel Macron à Paris, Sébastien Lecornu assume à Tahiti les choix de l’État dans la gestion de la crise sanitaire. « Je considère qu’on a fait les meilleurs choix possibles », explique-t-il, assumant aussi la fermeture des frontières des Outre-mer, et donc de la Polynésie, le 8 février dernier, pour « la protéger des variants ». « Moi aujourd’hui ce que je constate, c’est que les taux d’incidence sont très bas, beaucoup plus bas que partout et que lorsqu’un cas de variant est identifié, on arrive à le tracer et l’isoler », reprend-il.

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Vaccination : « on peut aller beaucoup plus vite »

Quant à la date de réouverture complète du pays ou à la reprise du trafic touristique depuis la métropole, les autorités avaient déjà précisé que c’est la situation sanitaire des deux côtés de la ligne qui la déterminera. Mais Sébastien Lecornu insiste lui sur le critère du niveau de vaccination au fenua : « aujourd’hui, je n’arrive pas à voir quand est-ce qu’on aura 75 à 80% de population vaccinée » explique-t-il. Cet objectif, non évoqué localement jusqu’à présent et qui devrait être précisé demain lors d’une visite de centre de vaccination, pourrait d’après lui être atteint en août. « La réalité, c’est que je souhaite qu’on puisse aller beaucoup plus vite ». Expliquant qu’il « y a eu un effort important de la part de la République française pour que le Pacifique soit prioritaire » sur les doses de vaccin, le ministre suggère que c’est l’organisation de la campagne et la « responsabilité personnelle » des Polynésiens qui freine aujourd’hui la cadence. « Je vous prie de croire que la Polynésie peut servir d’exemple, assure le responsable. Si on est capable de réussir à l’échelle d’un territoire d’un peu moins de 300 000 habitants et grand comme l’Europe ce rythme de vaccination, ça veut dire qu’on sera capable de réadapter l’activité touristique des autres territoires d’Outre-mer assez rapidement ».

Toxique a posé des questions, « il faut y répondre »

Ce voyage de 10 jours est aussi préparatoire, a-t-il précisé. Préparatoire pour la visite du chef de l’Etat, attendu pour le mois d’août, et qui sera évoquée à Tahiti, aux Marquises, mais aussi avec les représentants des cultes, de la vie culturelle et sociale. Préparatoire aussi de la table ronde de haut niveau sur le nucléaire qui doit avoir lieu en juin à Paris et à laquelle Edouard Fritch a une nouvelle fois appelé tous les acteurs du dossier à participer. Sébastien Lecornu, qui avait eu l’occasion de travailler sur le sujet en tant que secrétaire d’État à la transition écologique, assure qu’il s’agit d’un des « gros thèmes de sa visite ». « Un livre est venu tous nous re-secouer, beaucoup ici, mais je vous prie de croire qu’un jeune ministre de 34 ans aussi a été secoué par ce qui a été dit, a-t-il expliqué en référence à la parution de l’enquête Toxique, en mars. « Il pose des questions, il faudra y répondre », ajoute-t-il, précisant qu’il n’était pas question de mener ce débat « de façon complètement surpolitisée comme certains veulent le faire ».

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