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Sécu: le gouvernement promet le redressement en 2017

Paris (AFP) – A sept mois de l’élection présidentielle, le gouvernement se targue d’avoir « sauvé la sécu » et promet, au prix de nouvelles économies drastiques dans le domaine de la santé, de ramener le solde du régime général quasiment à l’équilibre en 2017.

Pour la première fois depuis seize ans, le déficit en 2017 du régime général (maladie, retraites, famille, accidents du travail) sera ramené à – 400 millions d’euros alors qu’il est encore de 3,4 milliards en 2016, a annoncé la ministre de la Santé, Marisol Touraine qui présente vendredi son projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) incluant 4 milliards d’économies dans la branche maladie.  

Toutefois, en y ajoutant le déficit du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), autre composante de la Sécu qui verse les cotisations retraites des chômeurs et le minimum vieillesse, le déficit atteindrait 4,2 milliards d’euros l’an prochain.

« La gauche fait le job »: « en 2017, il n’y aura plus de +trou de la Sécu+ », s’est empressée de commenter jeudi soir sur son blog Mme Touraine, omettant de dire qu’elle n’incluait pas le FSV dont le déficit ne devrait pas s’améliorer par rapport à 2016 en raison du taux de chômage élevé.

Dans ses prévisions, le gouvernement prévoit un excédent des branches accidents du travail (+ 700 millions comme en 2016) et retraite (1,6 Md) sous l’effet principalement de la réforme Sarkozy qui a reculé l’âge légal de départ à 62 ans, avait pointé la Cour des comptes, mais aussi du décalage du versement des pensions au 1er octobre, se défend le gouvernement. La branche famille serait, elle, à l’équilibre.

L’amélioration la plus spectaculaire est attendue du côté de l’Assurance maladie avec un déficit réduit à – 2,6 milliards d’euros, contre 4,1 en 2016, en dépit de l’accroissement des dépenses liées notamment au vieillissement de la population et aux innovations thérapeutiques.

– Les hôpitaux pas épargnés –

Cet objectif est d’autant plus ambitieux que le gouvernement a annoncé un relèvement de 1,75% à 2,1% de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), utilisé pour freiner leur augmentation naturelle, afin d’honorer les revalorisations des revenus des médecins libéraux et de la fonction publique hospitalière.

Mardi la Cour des comptes s’était d’ailleurs inquiétée d’un possible relâchement des efforts pour maîtriser les dépenses de santé, qualifiant la situation de « fragile ».

Pour tenir son objectif, le gouvernement prévoit donc de réaliser encore plus d’économies (4 milliards d’euros), principalement autour des médicaments. Des mesures seront prises pour « mieux contrôler » les prix de ceux bénéficiant d’autorisations temporaires d’utilisation (ATU) qui n’ont pas encore été mis sur le marché et destinés à certains malades en phase terminale. Le ministère compte également sur le développement des médicaments génériques et la baisse des tarifs des dispositifs médicaux (fauteuils roulants par exemple). Le tout devrait représenter un tiers des économies escomptées.

Les hôpitaux, en forte tension, ne seront pas épargnés. Il leur sera demandé encore plus d’efforts que l’année précédente (845 millions d’euros contre 690 en 2016). Le ministère compte principalement sur le développement des Groupements hospitaliers de territoire (GHT) pour réaliser des économies d’échelle en mutualisant les achats.

Il mise également sur la poursuite du virage ambulatoire qui consiste à diminuer le temps passé à l’hôpital plus coûteux que les soins à domicile et « le bon usage des soins » qui prévoit notamment de baisser les tarifs des radiologues et des biologistes pour dégager de nouvelles économies.  

Enfin, il pourra compter sur une nouvelle taxe sur les distributeurs de tabac à rouler évaluée à 130 millions d’euros pour renflouer les caisses. 

Côté recettes également, déjà sensible en 2016, une hausse de la masse salariale l’an prochain, synonyme de cotisations supplémentaires, devrait aider à assainir les comptes de la Sécu.

La ministre de la Santé Marisol Touraine le 19 juillet 2016 lors d'une visite à Chambray-les-Tours . © AFP

© AFP/Archives GUILLAUME SOUVANT
La ministre de la Santé Marisol Touraine le 19 juillet 2016 lors d’une visite à Chambray-les-Tours

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