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Six mois avec sursis pour rébellion et violence sur un gendarme

Jean-Pierre joue de malchance, du moins c’est ce qu’il pense. Habitant Tubuai, cela fait trois fois dans le courant de l’année qu’il se fait contrôler sur la route au guidon de son scooter. Et la troisième fois, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Revenant d’un match de volley au guidon de son scooter avec sa femme comme passagère, il se fait arrêter par les gendarmes pour défaut d’éclairage. Faute de phare en bon état, c’est le smartphone de sa femme qui faisait office d’éclairage.

« Vous m’emmerdez avec votre contrôle, je rentre chez moi là », balance Jean-Pierre passablement énervé aux forces de l’ordre qui sont au nombre de deux. Un homme et une femme. Le gendarme commence alors à dresser la contravention quand, perdant patience, Jean-Pierre décide de partir. Il enfourche son engin démarre et fait quelques mètres, laissant sa femme avec les gendarmes.

Le gendarme rattrape in extremis Jean-Pierre sur son scooter et ce faisant, les deux hommes chutent. Jean-Pierre se relève alors et de colère jette son casque en l’air. Manque de chance, son casque retombe directement sur la tête de la gendarme, lui occasionnant un jour d’ITT.

A la barre Jean-Pierre explique que les choses ne sont pas passées comme cela. Il explique que les gendarmes se sont jetés sur lui et l’ont mis à terre. Cela, comme lui fait remarquer la juge, en totale contradiction avec le témoignage de sa femme qui abonde dans le sens des gendarmes. Elle indique dans sa déposition qu’elle s’attendait d’ailleurs à ce que son tane les frappe car « il s’était mis en position comme s’il allait se battre. » Précisant « il n’aime pas se faire piquer par derrière. » La juge lui faisant part de la déposition de sa femme, Jean-Pierre assure que « c’est des inventions pour me faire mal, pour m’envoyer en prison. Ça a été changé ce qu’elle a dit. »

La procureure estimant que l’homme a fait preuve de rébellion envers les forces de l’ordre, et que cette attitude ayant tendance à être de plus en plus à la mode ces derniers temps, a réclamé à son encontre 8 mois de prison dont 4 avec sursis.

De son côté la défense a estimé les réquisitions un peu lourdes, d’autant que selon lui, « vous m’emmerdez » n’est pas vraiment une insulte et que la réaction de Jean-Pierre était surtout due à l’amende de 16 000 Fcfp « une somme relativement lourde quand on n’a que 40 000 Fcfp de revenus mensuels.» Après en avoir délibéré le tribunal a condamné Jean-Pierre à six mois de prison avec sursis et un travail d’intérêt général de 117 heures. Il devra aussi s’acquitter de 10 000 Fcfp au titre de préjudice pour chacun des deux gendarmes.

 

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