Un jeune homme de 21 ans a été condamné jeudi après-midi à six mois de prison ferme pour « violences aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le matin du 1er janvier, lors d’une bagarre générale à Outumaoro, le prévenu a lancé un vélo sur un gendarme, faisant exploser la bombonne de gaz lacrymogène.

Jeudi après-midi, un jeune homme de 21 ans a été jugé en comparution immédiate pour des faits de « violences aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le 1er janvier à 5 heures, le Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie avait été appelé pour intervenir sur une bagarre à Outumaoro. Sur place, les gendarmes avaient assisté à une rixe impliquant une trentaine de personnes, le clan du bas du quartier contre celui du haut. L’un des gendarmes avait tenté de disperser la bagarre en usant du gaz lacrymogène. C’est à ce moment qu’une carcasse de vélo avait été lancé dans la direction du gendarme qui n’avait pu que se protéger avec ses bras. Le vélo avait alors percuté la bombe lacrymogène qui avait explosé. Le gendarme s’en est sorti avec des blessures au visage et des brûlures sur le bras nécessitant sept jours d’ITT. Les gendarmes étant dans l’impossibilité d’identifier l’agresseur, une enquête a été ouverte. Deux participants à la bagarre ont alors clairement identifié le prévenu comme étant l’auteur des violences.

Jeudi après-midi, à l’audience, le jeune homme a nié être l’auteur du « lancé de vélo ». « Je ne suis pas un gars nerveux quand je bois » s’est justifié le prévenu. Il a expliqué être intervenu dans la bagarre parce que sa compagne était en train de se faire tabasser. Un passage à tabac dont les deux témoins l’incriminant ne sont pas étrangers. De son côté, le gendarme a une nouvelle fois indiqué ne pas pouvoir identifier son agresseur à cause de la situation : « C’est rare de voir une bagarre comme ça, tous le monde mettait des coups de poing ».

Le vice-procureur Robert Danielsson a profité de ses réquisitions pour « saluer le travail difficile de la Gendarmerie (…)le parquet vous assure de son soutien moral et judiciaire ». Le vice-procureur est ensuite revenu sur les deux témoins : « Pourquoi ils accuseraient gratuitement celui là ? Il n’y a pas de conflit entre eux. Ils disent ce qu’ils ont vu ». Des témoignages qui ont convaincu le parquet de la culpabilité du prévenu dont le casier judiciaire porte déjà une condamnation pour outrage sur des policiers. Le vice-procureur a ainsi requis entre 8 et 10 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.

Le tribunal a finalement condamné le jeune homme à six mois de prison ferme sans mandat de dépôt « au regard du contexte de faits ». Le prévenu est donc reparti libre du tribunal avec pour obligation de rencontrer le juge d’application des peines pour aménager sa condamnation. Le jeune homme devra également indemniser le gendarme à hauteur de 110 000 Fcfp.