ACTUS LOCALESÉCONOMIESOCIAL

Smig, emploi local et dette nucléaire au menu des discussions du 1er mai

©Radio1


Boycottée par trois des cinq centrales syndicales du Pays, la traditionnelle rencontre des partenaires sociaux avec le gouvernement a tout de même eu lieu ce dimanche 1er mai à la présidence. L’occasion de parler Smig, emploi, mais aussi PSG et assises de la Santé.

Deux centrales représentatives sur cinq. Maigre participation, côté syndical, pour la traditionnelle rencontre entre le gouvernement, au grand complet, et les représentants des salariés, ce 1er mai. Pas de surprise concernant A tia i mua et O oe to oe rima, membres de l’intersyndicale qui avait manifesté le 17 mars contre la TVA sociale. Jugeant la méthode gouvernementale « inquiétante » – notamment sur son « interprétation » du code du travail concernant le Smig -, les deux organisations avaient décliné d’avance l’invitation. Otahi, qui a elle aussi dénoncé le niveau de revalorisation du Smig, n’était pas non plus présente ce matin. « Dommage », a simplement commenté Édouard Fritch, qui décrit cette rencontre comme un « moment important de démocratie et de dialogue ».

Restait donc la CSTP-FO, premier syndicat du Pays en termes de représentativité, et la CSIP de Cyril Le Gayic. Les deux organisations l’assurent : la question du Smig – qui aurait dû, pour les syndicats, être revalorisé à hauteur de 3,37% ce 1er mai, au lieu des 2% annoncés par le gouvernement – se règlera désormais devant les tribunaux plus qu’en salle de réunion. « Pas un sujet », donc, pour Patrick Galenon qui explique n’avoir aucun doute sur le recours administratif qui devrait être déposé :

Ce recours, le gouvernement l’attend aussi : « on est habitué à ça », précise Édouard Fritch qui « attend« , lui aussi, l’arbitrage des juges. Et qui a en attendant invité les syndicats à discuter, dans les entreprises, de la revalorisation « du reste » des fiches de paie, celles qui ne sont pas directement concernées par la hausse du salaire minimum.

L’emploi local « pour la fin 2022 »

Mais c’est surtout autour du suivi du protocole d’accord du 29 novembre que les discussions se sont articulées. La mise en place d’un « fonds d’aide aux salariés ayant involontairement perdu leur emploi » a été confiée a Virginie Bruant. Les syndicats l’attendent de pied ferme et assurent que les salariés « sont prêts à faire leur part en contribuant ». Toutefois, vu l’urgence des mesures de « maintien du pouvoir d’achat » la concrétisation de cet embryon de caisse chômage n’est plus prioritaire du côté de l’exécutif. L’application de la loi sur l’emploi local, l’est en revanche un peu plus. Le dossier avance désormais sous l’égide de Pierre Frebault, nommé délégué interministériel sur le sujet après son éviction de l’Arass. La commission tripartite (CTEL) est en place, le cadre du tableau d’activités professionnelles général est posé, et la liste des activités protégées est en préparation a expliqué le président. « L’application concrète » de la loi promulguée en 2019 et « retardée par des recours », est prévue pour la fin d’année. Bref, « il y a des choses qui ne vont pas assez vite, mais on essaie de tenir la route sur les engagements qui ont été pris », résume Édouard Fritch.

Lors de son allocution d’ouverture, Édouard Fritch a aussi voulu insister sur l’effort d’aide a l’emploi déployé ces dernières années. Sept milliards de francs pour la seule année 2021 en comptant notamment les CAE, 21 259 contrats en 4 ans, et qui auraient pesé à eux seuls 4,5 milliards l’année passée.

La dette nucléaire sortie du programme des assises de la Santé

Enfin, c’est de protection sociale que le gouvernement et les deux syndicats se sont entretenus. Après la réforme de la gouvernance, qui s’appliquera une fois les recours évacués, et la TVA sociale pour le financement, l’exécutif veut lancer la « troisième phase » de la réforme, et la mise en place de la « protection sociale universelle ». En clair, la fusion des trois régimes actuels (RSPF, RNS, RGS) et leur reforme sous l’égide d’un comité stratégique en cours de constitution. Prochain rendez-vous : les assises de la Santé, qui doivent démarrer le 6 mai prochain et qui doivent aboutir, après 2 mois de groupes de travail, de mesures d’économie que ce soit pour l’assurance maladie ou les retraites. Les syndicats veulent associer à ce rendez-vous une question importante, celle de la dette nucléaire de l’État à l’égard de la CPS. Édouard Fritch leur a demandé de ne pas « mêler » ce dossier aux assises concentrées sur les questions « locales ». Et propose la mise en place d’un comité spécifique pour « enfin » se mettre d’accord sur l’évaluation de cette dette. Le président rappelle que Paris a signé des conventions Santé, et donc aidé financièrement la CPS, « dans l’esprit » de s’acquitter de son passif post-CEP, mais propose tout de même « d’aller à la rencontre » de l’État pour en discuter :

Au passage, c’est la question de la réévaluation du minimum vieillesse qui a été évoquée. D’accord pour les syndicats, à condition que le pays prenne en charge cette augmentation, ainsi que l’allocation complémentaire de retraite, qui « relèvent de la solidarité ». Un point qui a fait consensus dans la réunion, explique Patrick Galenon.

Article précedent

Heiura Les Verts : « Miser sur l’intelligence, miser sur la conscience»

Article suivant

Journal de 7h30, le 02/05/22

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Smig, emploi local et dette nucléaire au menu des discussions du 1er mai