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SNCF: le conflit se durcit dans un contexte social tendu

Paris (AFP) – La situation se complique encore pour le gouvernement: le conflit sur le temps de travail des cheminots se télescope une nouvelle fois avec la fronde contre la loi travail avec une nouvelle grève à la SNCF, cette fois illimitée, à partir de mardi soir.

La grève à la SNCF, qui s’annonce relativement forte mercredi, vient alourdir le climat, alors que le gouvernement cherche une sortie de crise après trois mois de grèves et manifestations, tout en affirmant sa volonté de ne pas reculer sur la loi travail. Reculer serait « une faute politique », a répété Manuel Valls mardi.

A dix jours de l’ouverture de l’Euro de football, dont la SNCF est transporteur officiel, le gouvernement a exercé des pressions ces derniers jours pour que la SNCF cède à quelques revendications syndicales. Mais l’appel à la grève CGT-SUD-Unsa a été maintenu et seulement 40% des Transiliens, le tiers des Intercités et la moitié des TER circuleront mercredi, selon la SNCF. Les TGV ne seront pas épargnés, avec 60% de trains prévus.

Il s’agit de la huitième journée de grève depuis début mars au sein du groupe ferroviaire. 

En cause, les négociations sociales dans le rail, dont les bases ont été posées en février par le gouvernement et qui sont entrées dans leur phase finale.

Elles visent à bâtir une convention collective unique au secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé) en vue de l’ouverture élargie à la concurrence à partir de 2020. L’UTP (qui regroupe SNCF et entreprises privées) considère désormais la négociation terminée et a transmis aux syndicats un projet d’accord, ouvert à signature jusqu’au 8 juin. 

Quant aux négociations avec la direction de la SNCF, elles portent sur une réorganisation du travail plus flexible. Un nouvel accord sur le temps de travail est « une nécessité », « j’ai souhaité qu’on accélère » les discussions, a expliqué le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, aux manettes des négociations tout le week-end.

Lors de ces tractations, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, « n’a pas menacé de démissionner », assure M. Vidalies pour tenter de couper court aux rumeurs. « Aujourd’hui le sujet n’est pas à l’ordre du jour », estime le Premier ministre, qui s’est dit mardi « préoccupé » par « l’avenir de la SNCF ».

– Des avancées pour l’Unsa –

Selon la CFDT, le gouvernement a véritablement « forcé la main de l’entreprise ». Très satisfait du « relevé de décisions » communiqué lundi, le syndicat (quatrième force) a levé son préavis.

L’Unsa a maintenu son préavis. Mais le deuxième syndicat, qui dit avoir reçu plusieurs « lettres d’engagement de la SNCF », se réunira de nouveau mardi soir. 

La CGT-Cheminots et SUD-Rail ont été laissés à l’écart de ces négociations de dernière minute.

Le texte arraché par le gouvernement à la SNCF préserve globalement les règles actuelles, notamment les repos hebdomadaires des conducteurs. 

Mais il prévoit aussi la possibilité, pour les seuls syndicats signataires, de négocier des accords dérogatoires lorsque les « conditions économiques locales ou sectorielles particulières le justifient ».

Dans les transports, d’autres mouvements sont annoncés: jeudi à la RATP à l’initiative de la CGT (rejointe le 10 juin par SUD) pour demander la réouverture des négociations salariales et le retrait du projet de loi travail mais « il n’y aura « pas de perturbation majeure », selon Alain Vidalies. 

Dans l’aérien, l’ensemble des syndicats de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) appellent à la grève de vendredi à dimanche pour des revendications internes (baisses d’effectifs et renégociation du cadre indemnitaire) si leurs revendications ne sont pas satisfaites, mardi, lors d’une ultime réunion.

Parallèlement, le SNPL, syndicat de pilotes majoritaire à Air France, a voté pour le principe d’une grève dure en juin contre des mesures de productivité.

Sur le front des carburants en revanche, l’Union française des industries pétrolières faisait état d’une « très nette amélioration », même si dans plusieurs régions, des entreprises de construction étaient en rupture de ravitaillement et tournaient pour certaines au ralenti.

Additionnées aux différentes, ces difficultés laissent craindre un impact négatif pour l’économie et l’image de la France, se sont inquiétés patronat et classe politique.

A peu près 60% des TGV est assurée, 50% des Transilien et 45% des Intercités malgré la grèce, selon le ministre des Transports Alain VidaliesAn employee of the France's national state-owned railway company (SNCF) wears a pin reading "on strike" as they block the access to an oil depot near the Total refinery of Donges, western France, on May 25, 2016 to protest against the government's planned labour law reforms.France has been using strategic fuel reserves for two days in the face of widespread blockades of oil depots by union activists, the head of the oil industry federation said on May 25, 2016.. © AFP

© AFP/Archives JEAN-SEBASTIEN EVRARD
A peu près 60% des TGV est assurée, 50% des Transilien et 45% des Intercités malgré la grèce, selon le ministre des Transports Alain VidaliesAn employee of the France’s national state-owned railway company (SNCF) wears a pin reading « on strike » as they block the access to an oil depot near the Total refinery of Donges, western France, on May 25, 2016 to protest against the government’s planned labour law reforms.France has been using strategic fuel reserves for two days in the face of widespread blockades of oil depots by union activists, the head of the oil industry federation said on May 25, 2016.

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