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Soignants et travailleurs sociaux en tête d'une journée d'action

Paris (AFP) – Infirmiers, aides-soignants, assistantes sociales ou encore éducateurs spécialisés manifestent et font grève mardi pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, rejoints par d’autres représentants des services publics.

Ce mouvement se télescope également avec une grève des contrôleurs aériens et à Air France.

Les hospitaliers et autres employés des établissements privés et publics des secteurs de la santé et du social sont une nouvelle fois appelés à la grève par une intersyndicale FO-CGT et SUD ainsi que 16 syndicats et associations d’infirmiers salariés et libéraux. 

A Paris, une manifestation nationale est prévue à partir de 13H00 place Denfert-Rochereau (14e) et doit rejoindre les Invalides (7e). Des rassemblements sont également annoncés dans une quarantaine de villes.

Le personnel pouvant être assigné pour assurer le continuité des soins, les hôpitaux ne devraient pas être perturbés.

Le 8 novembre, plusieurs milliers d’infirmiers et d’aides-soignants avaient déjà défilé partout en France à l’appel d’un mouvement unitaire, inédit depuis 1988.

« Manque de personnel et de moyens », « épuisement professionnel », course « à la rentabilité », perte de sens: les maux dénoncés par les hospitaliers et leurs collègues du secteur social sont nombreux.

« Notre plus grande souffrance c’est de ne pas pouvoir prodiguer des soins de qualité », déplore Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI).

« On est dans des processus industriels, avec des patients qui deviennent des clients. Or l’hôpital est le règne de l’imprévisibilité. Aucun patient ne réagit comme c’est écrit dans un tableau Excel », dénonce pour sa part Thierry Amouroux, du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI).

Au-delà des revendications des infirmiers, l’intersyndicale réclame « l’abandon » des groupements hospitaliers de territoire (GHT), du plan triennal d’économies de « 3,5 milliards » d’euros ou encore « l’arrêt des fermetures de lits ».

Elle fustige également la remise en cause des 35 heures alors que « les comptes épargne-temps explosent ».

« Les agents du service public ne sont pas un coût, ils sont une richesse ! Soutien à l’action CFDT d’aujourd’hui ! », a tweeté le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

Face à la colère du secteur et après le suicide d’au moins cinq infirmiers l’été dernier, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait dévoilé début décembre un plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers.

– ‘Défense du service public’-

Les fédérations de fonctionnaires notamment CGT, FO, FA-FPT (Autonomes), FSU ont appelé les agents à rejoindre le mouvement afin de « défendre le service public hospitalier et la sécurité sociale » 

Elles dénoncent aussi la « réforme territoriale et ses conséquences: fusion de communes, de conseils régionaux, création de métropoles », qui « entraînent des mobilités forcées et des inquiétudes grandissantes chez les agents et dégradent le service public ».

Cette journée d’action coïncide avec un appel à la grève à Air France de plusieurs syndicats au sol afin de peser sur les négociations salariales ouvertes mardi. Plusieurs centaines de salariés ont manifesté en matinée à proximité du siège de la compagnie à Roissy.

Le programme de vols sera, comme pour les autres compagnies, uniquement affecté par la grève lancée pour toute la semaine par le troisième syndicat de contrôleurs aériens, l’Unsa. Motif: la réorganisation du temps de travail des aiguilleurs. 

Selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), 27,5% des vols traversant le sud et l’ouest du pays ont été préventivement annulés mardi (7% de la totalité des vols) et des retards de 30 à 60 minutes étaient observés en matinée à Bordeaux, Toulouse, Nantes, Marseille et Lyon. 

Cette grève affectait également les dessertes du Sud de l’Europe, du Maghreb et des Canaries. A Orly, 33% des vols étaient supprimés, conformément aux prévisions, selon une source aéroportuaire. 

Pour finir, un mouvement unitaire est prévu dans le secteur de l’énergie pour « la revalorisation des salaires » et contre « la casse des industries électriques et gazières », qui regroupent quelque 150.000 salariés. Les services de collecte de déchets pourraient également être perturbés, notamment à Paris.

© AFP/Archives JEAN-PHILIPPE KSIAZEK
Manifestation d’infirmiers et sage-femmes le 8 novembre 2016 à Lyon

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