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Sous pression des syndicats et du gouvernement, la SNCF veut en finir

Paris (AFP) – Après deux jours de grève reconductible, la SNCF retrouvera finalement lundi les syndicats pour une dernière réunion de négociation sur le temps de travail des cheminots, qu’elle a renoncé à avancer de trois jours devant les tensions suscitées en interne.

Dans l’après-midi, l’entreprise avait souhaité « accélérer » les discussions, sous la pression des syndicats réformistes et du gouvernement, qui l’a forcée à maintenir l’essentiel des règles actuelles.

La SNCF avait ainsi accepté, à la demande de l’Unsa, d’avancer le rendez-vous à vendredi. Mais un autre syndicat au moins est « monté au créneau » et la direction a fait machine arrière, ce qui permettra au final de « travailler avec plus de sérénité », a expliqué à l’AFP Roger Dillenseger, porte-parole du syndicat réformiste.

La CFDT et SUD ont confirmé la date de lundi. Contactée, l’entreprise n’a elle ni confirmé, ni démenti. Selon une source interne, la CGT et SUD se sont opposés au changement de date.

Jeudi, la grève lancée mardi soir à l’appel de trois syndicats (CGT, Unsa, SUD) a été suivie par 15,2% des personnels, toutes catégories confondues, contre 17% la veille, selon l’entreprise. Elle été reconduite pour vendredi mais sans l’Unsa, qui a annoncé « suspendre » sa participation après avoir obtenu des « éclaircissements » au projet d’accord transmis mercredi soir par l’entreprise.

La SNCF discute depuis fin mars avec les syndicats un nouvel accord d’organisation du temps de travail, le précédent devenant caduc au 1er juillet. 

Mais ce qui devait être l’accord social le plus important à la SNCF depuis la mise en place des 35 heures à la fin des années 90, a tourné à la désillusion pour son président Guillaume Pepy, qui espérait des dizaines de millions d’euros d’économies par an. 

Le week-end dernier, pressé de désamorcer ce conflit, alors que les cheminots CGT et SUD sont très mobilisés contre la loi travail, le secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies a forcé le patron de la SNCF à renoncer à assouplir la règlementation actuelle, et notamment les règles préservant les repos des cheminots. Au point que toute la journée de lundi, les rumeurs de démission de Guillaume Pepy ont couru.

– Perturbations encore importantes vendredi –

Désormais, l’état-major de la SNCF espère que la CFDT et l’Unsa approuveront le projet d’accord dès qu’il sera soumis à signature, et que la CGT, premier syndicat, n’exercera pas son droit d’opposition. A ces conditions, la grève « peut s’arrêter rapidement », explique-t-on.

La CGT entend aussi « poursuivre les négociations » au niveau de la branche, où les discussions sur le même thème ont été closes par l’UTP (qui regroupe la SNCF et les entreprises ferroviaires privées) la semaine dernière. Un projet d’accord est ouvert à la signature jusqu’au 8 juin. 

La CGT et SUD s’inquiètent de l' »écart » entre ce texte et le projet d’accord d’entreprise qui pourrait favoriser les concurrents de la SNCF et le dumping social.

A l’appel de ces deux syndicats, plusieurs centaines de cheminots ont manifesté jeudi à Paris près de la gare Montparnasse et au Congrès des maires de France, Porte de Versailles, où intervenait François Hollande, pour demander également le retrait du projet de loi El Khomri.

De source policière, on indiquait jeudi soir, que plusieurs centaines de personnes parmi lesquelles des groupes de casseurs ont manifesté en marge du rassemblement des cheminots. Des dégradations et des jets de projectiles ont conduit à dix interpellations.

Pour vendredi, l’entreprise s’attend à des perturbations encore importantes, similaires aux deux jours précédents: seulement 40% des Transiliens et RER en Ile-de-France, le tiers des Intercités de jour (aucun la nuit), la moitié des TER et six TGV sur dix sont ainsi prévus.

Des agents de la SNCF en grève le 1er juin 2016 à la gare de Lyon Perrache. © AFP

© AFP Jeff Pachoud
Des agents de la SNCF en grève le 1er juin 2016 à la gare de Lyon Perrache

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