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Succession de Cameron: les deux prétendants finalistes connus jeudi

Londres (AFP) – La course à la succession du Premier ministre David Cameron devait livrer les noms des deux finalistes jeudi, tandis que le FMI pressait Royaume-Uni et Union européenne de s’entendre sur un « calendrier » du Brexit pour réduire l’incertitude économique.

Les députés conservateurs votaient dans la journée pour le deuxième et dernier tour de ce scrutin qui devait départager au départ les cinq prétendants à la succession de M. Cameron. Mais après un premier tour, mardi, l’ancien ministre de la Défense Liam Fox a été éliminé et le secrétaire d’État aux Retraites Stephen Crabb a jeté l’éponge.

Restent en lice la ministre de l’Intérieur Theresa May, arrivée largement en tête mardi avec 165 voix, soit la moitié des députés tories, la secrétaire d’Etat à l’Énergie Andrea Leadsom et le ministre de la Justice Michael Gove.

Eurosceptique notoire, même si elle avait rejoint le camp du maintien dans l’UE, Mme May fait figure de candidate de consensus pour rassembler des tories divisés après l’âpre campagne référendaire. Andrea Leadsom et Michael Gove ont été de leurs côtés deux acteurs majeurs du camp du Brexit.

A l’issue du scrutin, dont le résultat devait être connu en milieu d’après-midi, les deux finalistes seront départagés durant l’été par un vote par correspondance des 150.000 adhérents du Parti conservateur.

– Lagarde veut un « calendrier » –

L’élu(e) sera désigné(e) officiellement le 9 septembre, et aura la lourde tâche de mener les négociations de sortie du l’UE tout en tenant la barre d’un pays pris dans les turbulences économiques du Brexit.

Afin de limiter ces dernières, la patronne du FMI Christine Lagarde a appelé Britanniques et Européens à s’entendre au plus vite sur un « calendrier » de séparation.

« Le mot clé dans cette affaire de Brexit est l’incertitude et plus cette incertitude va durer plus le risque sera grand », a-t-elle déclaré lors d’un entretien à l’AFP.

Le déclenchement de la procédure de divorce ne devrait toutefois par intervenir de sitôt, a déclaré le ministre des Affaires étrangères britannique Philip Hammond.

« Ce ne serait pas dans l’intérêt du Royaume-Uni d’invoquer dès maintenant l’article 50 » du traité de Lisbonne, qui lance le processus de séparation, a-t-il dit en rappelant que ce sera au « nouveau Premier ministre » de prendre l’initiative.

L’immobilier a été le premier secteur à être concrètement touché par ce vote historique, présenté par le quotidien The Guardian comme « l’événement politique le plus important pour les Britanniques depuis la Seconde Guerre mondiale ».

Depuis lundi, six groupes financiers ont été contraints de geler leurs fonds immobiliers face à l’afflux de demandes d’investisseurs apeurés souhaitant récupérer leurs placements.

Les Bourses européennes reprenaient de leurs côtés des couleurs jeudi après plusieurs séances de baisse, mais la livre restait sous pression et très affaiblie, surtout face au dollar contre lequel elle évolue à des plus bas en 31 ans.

– Course d’obstacles –

La course à la succession de M. Cameron, qui avait annoncé sa démission au lendemain du référendum du 23 juin, a elle viré à l’aigre ces derniers jours.

Nick Boles, directeur de campagne de Michael Gove, a ainsi dû présenter publiquement ses excuses après avoir incité les partisans de Theresa May à voter pour son candidat afin d’écarter Andrea Leadsom, arrivée en deuxième position mardi.

Dans un message envoyé aux députés, et que la presse s’est empressée de publier, M. Boles se dit « franchement effrayé » par la perspective de voir accéder Mme Leadsom à la tête de l’exécutif, appelant les députés à « stopper AL » (Andrea Leadsom).

M. Boles a assuré sur Twitter que Michael Gove, dont la réputation a déjà été sérieusement écornée par une trahison envers le chef de file des brexiters, Boris Johnson, n’était « pas au courant » de ses agissements.

Andrea Leadsom a de son côté dû rendre public son CV après que des opposants l’eurent accusée d’avoir enjolivé son expérience professionnelle à la City. Mais, selon le Guardian, le document publié présenterait lui-même moult omissions et approximations.

Jeudi matin, elle a présenté sa vision d’un Royaume-Uni post-Brexit. Promettant la « prospérité, pas l’austérité », elle a tenté de convaincre sur les questions économiques, une manière de répondre au procès en incompétence instruit par ses adversaires.

De g à d: Andrea Leadsom,  Theresa May, Michael Gove. © AFP

© AFP/Archives Ben STANSALL, Niklas HALLE’N, CHRIS J RATCLIFFE
De g à d: Andrea Leadsom, Theresa May, Michael Gove

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