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Syrie: Assad veut « libérer chaque centimètre carré » du territoire

Paris (AFP) – Le président syrien Bachar al-Assad se dit déterminé à libérer « chaque centimètre carré » de son pays, en se targuant d’avoir « légitimité » et « soutien populaire » pour mener à bien cet objectif, dans un entretien diffusé lundi par des médias français.

« Nous avons la légitimité pour libérer n’importe quelle zone contrôlée par les terroristes, quel que soit le nom qu’ils se donnent. Qu’ils s’appellent État islamique, qu’ils s’appellent Al-Nosra, qu’ils se disent modérés ou bien Casques blancs, nous n’avons rien à faire des noms », a asséné le président syrien sur la radio privée RTL.

Damas qualifie de « terroristes » tous les opposants à son régime. Al-Nosra est l’ancien nom du groupe Fateh al-Cham qui réunit des combattants de la branche syrienne d’Al-Qaïda. Les Casques blancs sont des secouristes volontaires et bénévoles – récemment récompensés par un prix suédois pour « leur courage exceptionnel, leur compassion et leur engagement humanitaire ».

Dans son entretien à RTL, à la radio et chaîne de télévision publiques France Info et LCP, le président syrien affirme que son régime est « sur le chemin de la victoire », après la reconquête d’Alep, la deuxième ville syrienne, reprise par le régime fin décembre, après des mois de siège et de bombardements aériens.

« Nous avons pour mission constitutionnelle de libérer chaque centimètre carré du territoire syrien, ça n’est même pas discutable », ajoute M. Assad.

Interrogé sur les crimes de guerre dont est accusé le régime de Damas (tortures de prisonniers, largages de barils explosifs sur les populations civiles, bombardements d’hôpitaux…), le président syrien répond: « Si on avait fait des choses pareilles, nous n’aurions pas eu de soutien, je ne serais plus président, le gouvernement ne serait plus là ». 

« Nous avons pu résister durant toute la guerre parce que nous avons le soutien populaire. Et vous ne pouvez pas avoir le soutien populaire, si vous tuez vos propres citoyens. Donc toute cette histoire ne tient pas debout », soutient-il.

Parti d’une révolte populaire en mars 2011, réprimée dans le sang, le conflit en Syrie s’est rapidement militarisé et internationalisé, et a fait plus de 310.000 morts en près de six ans.

Une trêve, globalement respectée, a été décrétée le 30 décembre en Syrie. Des négociations de paix sont prévues fin janvier à Astana au Kazakhstan, parrainées par la Russie, alliée du régime, et la Turquie, soutien de la rébellion.

« On ne sait pas qui représentera l’autre partie », a déclaré le président syrien aux médias français, en soulignant vouloir parler à la « vraie » opposition syrienne. « Quand je dis +vraie+, je veux dire qui a ses racines en Syrie, pas la saoudienne ou la française ou la britannique… ça doit être une opposition syrienne pour discuter des problèmes syriens, le succès de cette conférence dépendra de ce point », a-t-il dit.

Photo fournie par l'agence syrienne Sana le 9 janvier 2017 du président syrien Bachar al-Assad donnant une interview à des médias français à Damas
. © AFP

© SANA/AFP
Photo fournie par l’agence syrienne Sana le 9 janvier 2017 du président syrien Bachar al-Assad donnant une interview à des médias français à Damas

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