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Syrie: le régime tente d'éviter l'encerclement des quartiers d'Alep qu'il contrôle

Beyrouth (AFP) – Le régime syrien tente d’éviter l’encerclement total des quartiers sous son contrôle à Alep après avoir subi un grave revers face à une coalition de rebelles et de jihadistes dans cette deuxième ville de Syrie, enjeu majeur du conflit.

La coalition, l’Armée de la conquête, a annoncé dimanche soir dans un communiqué lancer la bataille pour reprendre la totalité d’Alep.

« Nous annonçons le début de la nouvelle phase pour la libération de l’ensemble d’Alep et nous annonçons que nous allons doubler le nombre de combattants pour qu’ils puissent participer à cette bataille », a déclaré cette coalition. « Nous ne cesserons de lutter que lorsque nous brandirons le drapeau de la conquête sur la citadelle d’Alep », a-t-elle ajouté.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne, au moins 130 civils ont été tués depuis le début de la contre-offensive lancée le 31 juillet par les groupes rebelles à partir du sud d’Alep pour briser le siège de leurs quartiers.

Quelque 700 combattants ont été tués en une semaine, toujours selon l’ONG.

Toute la journée de dimanche, les avions du régime du président syrien Bachar al-Assad et ceux de l’allié russe ont mené des raids sur les quartiers rebelles de la ville divisée, selon un correspondant de l’AFP dans le secteur.

D’autres positions des insurgés au sud de la ville septentrionale ont été également la cible de dizaines de frappes de l’armée de l’air syrienne, selon une source militaire citée par les médias d’Etat. 

« L’armée de l’air a effectué 21 sorties et a frappé les terroristes 86 fois au sud et à l’ouest d’Alep au cours des douze dernières heures », a déclaré cette source citée par l’agence de presse officielle Sana.

Samedi, les rebelles aidés du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra ayant renoncé à son rattachement à Al-Qaïda) ont renversé la situation à Alep en brisant le siège imposé depuis le 17 juillet à leurs quartiers dans l’est, et en encerclant les zones tenues par le régime à l’ouest.

Le régime a reconnu implicitement la menace qui pèse sur ses quartiers où les habitants ont commencé à stocker de la nourriture.

« Nos forces se sont redéployées après avoir absorbé le choc de l’attaque de milliers de mercenaires, et elles ont trouvé une voie alternative pour permettre l’acheminement de nourriture et de carburant » vers les quartiers gouvernementaux, a assuré la télévision d’Etat.

L’armée et ses alliés – combattants iraniens et du Hezbollah libanais, outre l’aviation russe – « ont subi une très sérieuse défaite » à Alep, a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

L’alliance de groupes rebelles et jihadistes a affirmé avoir pris le quartier gouvernemental de Ramoussa, à la périphérie sud d’Alep, ce qui lui a permis de faire la jonction avec les quartiers rebelles de l’est, où quelque 250.000 habitants étaient assiégés par les forces du régime.

– Anxiété dans le secteur prorégime –

Selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, des rebelles évacuaient un petit groupe de civils, la plupart des femmes et des enfants, d’un endroit présenté comme étant à Ramoussa.

Selon M. Abdel Rahmane, c’est maintenant au tour des quartiers prorégime d’être « assiégés ». « Il n’y a plus de route sûre pour les civils se trouvant dans ces quartiers pour entrer ou sortir de la ville ».

Des habitants de ce secteur ont indiqué à l’AFP qu’une foule de gens s’était pressée au marché pour acheter de la nourriture et de l’eau en prévision d’un siège.

« Le prix du sac de pain a été multiplié par quatre, passant de 200 (0,36 euros) à 800 livres syriennes (1,4 euros). Nous avons peur de ce qui arrivera si la route reste coupée longtemps », a déclaré à l’AFP Walaa Hariri, 48 ans, dans le quartier de Fourkane.

L’agence Sana a fait état de 10 civils tués samedi dans des bombardements rebelles.

La guerre en Syrie, déclenchée en mars 2011 après la répression de manifestations pacifiques pro-démocratie, a fait plus de 280.000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes. Plusieurs acteurs internationaux y sont impliqués de même que des groupes jihadistes.

Des combattants  le 6 août 2016 à Alep où le siège des quartiers gouvernementaux a été brisé par une coalition de groupes rebelles, islamistes et jihadistes . © AFP

© AFP THAER MOHAMMED
Des combattants le 6 août 2016 à Alep où le siège des quartiers gouvernementaux a été brisé par une coalition de groupes rebelles, islamistes et jihadistes

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