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Syrie: les rebelles marquent des points contre l'EI

Alep (Syrie) (AFP) – Les rebelles syriens ont réussi mercredi à rouvrir une route de ravitaillement clé dans la province d’Alep après avoir mis en échec une offensive du groupe Etat islamique (EI) attaqué sur plusieurs fronts dans ce pays comme en Irak voisin.

Ailleurs dans cette même province du nord syrien, les secteurs rebelles dans le chef-lieu éponyme ont été la cible de raids aériens meurtriers du régime, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Un baril d’explosifs largué près de l’hôpital Al-Bayane, soutenu par le Comité international de la Croix-Rouge, dans l’est d’Alep, a fait selon l’OSDH 10 morts. Un anesthésiste a été blessé, d’après l’hôpital.

« Le souffle de l’explosion a entraîné l’arrêt des machines et les trois salles d’opération sont hors service. L’hôpital va fermer ses portes jusqu’à la réparation des appareils », a déclaré à l’AFP Marwane al-Radwane, directeur adjoint de l’établissement.

De son côté l’Unicef a fait état d' »attaques contre trois établissements médicaux à Alep en l’espace de trois heures », citant les hôpitaux Al-Bayane et Al-Hakim (à 300 mètres du premier) ainsi que la clinique Abdelhadi Fares, tous dans la partie orientale de la ville divisée.

L’hôpital Al-Hakim, soutenu par l’Unicef, est l’un des rares établissements offrant encore des services pédiatriques, précise l’Unicef dans un communiqué. 

Toujours à Alep, l’OSDH a fait état de cinq civils tués par les bombardements dans les quartiers de Marja et Maadi et de sept morts parmi les combattants rebelles dans le quartier de Sakhour.

« Je pensais que le régime respecterait ce mois sacré (le ramadan) et cesserait ses bombardements », affirme Abou Mohammad, 65 ans. « Nous avons peur de sortir dans la rue le matin ou la nuit après la rupture du jeûne ».

Plus au nord, les rebelles ont réussi à chasser l’EI de deux localités et six villages, selon l’ONG. Ce qui leur a permis de rouvrir la seule route de ravitaillement entre leurs fiefs de Marea et Azaz, qui mène jusqu’à la frontière turque.

L’assaut jihadiste avait poussé à la fuite de milliers de personnes de Marea et de la région nord de la province d’Alep et menacé les dizaines de milliers de déplacés installés dans des camps autour d’Azaz.

« La vie a commencé à reprendre progressivement à Marea, et des habitants commencent à revenir après la réouverture de la route », a indiqué un militant antirégime sur place, Maamoum Al-Khatib.

– Pas de « forte » résistance –

   

Mais « les gens ont toujours peur de regagner leurs foyers en raison des mines placées par les jihadistes sur la route », a-t-il ajouté.

Profitant de la guerre qui ravage la Syrie depuis mars 2011, l’EI occupe dans le nord une bande territoriale près de la frontière turque allant de la province d’Alep à l’ouest vers celles de Raqa et Deir Ezzor plus à l’est.

Les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) et les forces du régime, qui luttent séparément contre les jihadistes, tentent de couper leur voie de ravitaillement menant à la ville de Raqa, chef-lieu de la province du même nom et capitale de facto de l’EI.

Toujours dans la province d’Alep, les FDS, soutenus par les raids de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, sont parvenues à la périphérie de la ville clé de Minbej, située sur l’axe de ravitaillement des jihadistes. 

Les FDS bloquent les entrées est, nord et sud de la ville et cherchent à bloquer celle de l’ouest, selon l’ONG. 

– « Vivre parmi les morts » –

« Durant deux ans et demi, j’ai eu le sentiment de vivre parmi les morts à cause de la terreur que faisait régner l’EI. Aujourd’hui, nous commençons une nouvelle vie », lance à l’AFP une sexagénaire, Awach al-Abboud, qui laisse éclater sa joie en foulant le sol de Khirdeh, l’un des 58 villages de la région « libérés » par les FDS. 

Dans la province de Raqa, l’EI est la cible de deux offensives en direction de Tabqa. Les prorégime appuyés par l’aviation russe sont désormais à 30 km au sud-ouest de la ville et les FDS à 60 km au nord.

De l’autre côté de la frontière, en Irak, les forces de sécurité avancent vers le centre de Fallouja, un bastion de l’EI à 50 km à l’ouest de Bagdad, qu’elles tentent de reconquérir, après s’être emparées d’un grand quartier du sud, selon un porte-parole militaire.

Après que l’ONU a fait état d’abus présumés par des milices propouvoir contre les civils fuyant Fallouja, la France a appelé « toutes les parties au plein respect du droit international humanitaire ».

Ruines à Alep, en Syrie, suite à des bombardements des forces gouvernementales syriennes, le 8 juin 2016. © AFP

© AFP THAER MOHAMMED
Ruines à Alep, en Syrie, suite à des bombardements des forces gouvernementales syriennes, le 8 juin 2016

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