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Syrie: l'ONU réclame des trêves humanitaires régulières à Alep

Nations unies (Etats-Unis) (AFP) – Les Nations unies ont réclamé lundi une trêve humanitaire de 48 heures chaque semaine pour ravitailler les civils pris au piège à Alep (nord de la Syrie), où la France a aussi demandé un cessez-le-feu immédiat.

Cette idée de trêves humanitaires régulières a suscité un « très large soutien » parmi les quinze pays du Conseil de sécurité, a indiqué l’ambassadeur japonais Koro Bessho qui préside le Conseil en juillet. 

A l’issue de consultations à huis clos, les 15 pays n’ont cependant pas publié de déclaration formelle. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France avaient soutenu cette idée lors du débat.

Ces appels font notamment suite au bombardement de quatre hôpitaux de la ville par le régime du président Bachar al-Assad.

Le patron des opérations humanitaires de l’ONU Stephen O’Brien a affirmé que la communauté internationale « ne peut pas laisser la partie est d’Alep devenir une nouvelle zone assiégée, et de loin la plus grande » zone soumise à un siège en Syrie. 

Il a « appelé les parties au conflit, et ceux qui ont une influence sur elles, à agir d’urgence pour instaurer une pause humanitaire de 48 heures chaque semaine » dans l’est d’Alep, de façon à assurer un accès humanitaire « régulier et sécurisé » aux quelque 250.000 civils habitant cette zone.

La population de la partie est d’Alep, une zone contrôlée par des groupes rebelles et que le régime veut reconquérir, « risque d’être assiégée » et son ravitaillement en nourriture risque de se tarir dès la mi-août, a-t-il averti.

« Le temps presse », a-t-il souligné, en qualifiant la tactique des sièges de villes de « médiévale et honteuse ».

Cette initiative « doit venir de vous, le Conseil de sécurité », a-t-il lancé aux ambassadeurs des quinze pays réunis pour un débat sur la situation humanitaire en Syrie.

L’ambassadeur français François Delattre avait auparavant comparé devant des journalistes la situation d’Alep à celle de Sarajevo pendant la guerre de Bosnie.

« Le Conseil de sécurité ne peut pas accepter que ces crimes de guerre — oui des crimes de guerre — se répètent », a lancé François Delattre en référence au récent bombardement d’hôpitaux.

« La France », a-t-il dit, « appelle à une trêve humanitaire immédiate à Alep et dans la Ghouta (périphérie rurale de Damas) 20 ans après le siège de Sarajevo ».

Le régime syrien et ses alliés « sont décidés à assiéger, affamer et bombarder Alep jusqu’à ce qu’ils atteignent leur objectif militaire – éliminer l’opposition — c’est cela le but de ce siège », a déclaré M. Delattre.

« Trop c’est trop », a affirmé l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft. Il a indiqué que le Conseil de sécurité réfléchissait à une initiative éventuelle pour répondre à la crise à Alep mais sans donner de détails.

200.000 habitants des quartiers rebelles d’Alep sont assiégés depuis le 17 juillet et fréquemment pris pour cibles par l’aviation du régime de Bachar al-Assad et de son allié russe.

Des bombardements ont touché ce week-end quatre hôpitaux de campagne et une banque de sang, provoquant notamment la mort d’un nouveau-né, décédé après la rupture de son alimentation en oxygène.

Tout en reconnaissant la nécessité « d’éviter une catastrophe humanitaire », l’ambassadeur russe Vitali Tchourkine a dénoncé « deux poids, deux mesures » dans le traitement de la crise en Syrie.

Il a estimé que « l’attention est concentrée de manière intentionnelle sur des zones où le gouvernement syrien mène une action anti-terrroriste », alors que la coalition militaire menée par Washington en Syrie « a tué des dizaines de civils » dans ses opérations contre les jihadistes.

Ce à quoi l’ambassadrice américaine Samantha Power a répliqué que « la Russie est très, très mal placée pour accuser les Etats-Unis » alors qu’elle soutient les forces de Bachar al-Assad autour d’Alep en faisant preuve d’une « froide indifférence » vis-à-vis des souffrances des civils.

Un homme au milieu de débris après une attaque aérienne à Alep, le 19 juillet 2016. © AFP

© AFP/Archives THAER MOHAMMED
Un homme au milieu de débris après une attaque aérienne à Alep, le 19 juillet 2016

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