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Syrie: l'ONU s'alarme pour Alep, son émissaire à Damas

Alep (Syrie) (AFP) – L’émissaire de l’ONU pour la Syrie est arrivé dimanche à Damas pour discuter avec le régime qui poursuit ses bombardements meurtriers sur les quartiers rebelles d’Alep, où plus d’une centaine de personnes ont été tuées en moins d’une semaine.

Staffan de Mistura devait notamment s’entretenir avec le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem.

L’ONU s’était déclarée samedi « extrêmement attristées et horrifiées par la récente escalade des violences dans plusieurs régions de Syrie », appelant « toutes les parties à cesser les attaques indiscriminées contre les civils et les infrastructures civiles ».

Cette demande concerne en particulier les quartiers rebelles d’Alep, la deuxième ville du pays, soumis à des bombardements d’une violence inouïe de la part du régime de Bachar al-Assad qui tente de les reconquérir.

Au cours des dernières 24 heures, 54 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées, a indiqué dimanche matin l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Cela porte à 103, dont 17 enfants, le nombre de personnes tuées depuis mardi par le déluge de roquettes, obus et barils d’explosifs qui se sont abattus sur ce secteur où vivent 250.000 personnes, selon l’OSDH.

Par ailleurs, sept enfants ont été tués par des tirs rebelles sur Alep-Ouest, la partie de la ville contrôlée par le gouvernement, a annoncé la télévision publique syrienne. 

Un correspondant de l’AFP a constaté dimanche matin que les rues d’Alep-Est étaient désertes. Seuls des ambulances et des secouristes se déplaçaient au milieu des chaussées défoncées et bordées de bâtiments en bonne partie détruits.

L’OSDH a fait état de violents combats dans les quartiers de Boustane al-Bacha et Cheikh Saïd où les forces du régime tentent d’avancer. 

– Une famille de six membres tuée –

Les rares structures encore en mesure de fournir des soins médicaux ont été fortement affectées par les dernières frappes. Médecins sans frontières (MSF) a ainsi dénoncé samedi une « journée noire pour Alep-Est ».

Les équipes médicales ont été contraintes d’évacuer le dernier hôpital pédiatrique, transportant dans l’urgence les nouveaux-nés dans des lieux plus sûrs.

Parmi les civils tués dans la nuit de samedi à dimanche, figurent un couple et ses quatre enfants, tués par l’explosion d’un baril d’explosifs, selon l’OSDH. Des militants ont fait circuler des vidéos montrant les quatre jeunes enfants étendus, sans vie, sur le sol.

La violence des bombardements a également contraint les écoles d’Alep-Est de suspendre les cours samedi et dimanche pour, selon elles, « la sécurité des élèves et des enseignants après les frappes aériennes barbares ».

Les Etats-Unis avaient condamné samedi « avec la plus grande fermeté les terribles attaques contre des installations médicales et les travailleurs humanitaires » à Alep-Est, a déclaré à Lima la conseillère américaine à la sécurité nationale, Susan Rice.

« Il n’y a pas d’excuse pour ces actes atroces (…) Le régime syrien et ses alliés, la Russie en particulier, sont responsables des conséquences immédiates et sur le long terme de tels actes », a ajouté Mme Rice.

La Russie, qui intervient en Syrie depuis plus d’un an pour soutenir le régime, ne participe pas aux bombardements actuels sur Alep-Est. Elle concentre depuis mardi ses frappes sur la province voisine d’Idleb (nord-ouest), contrôlée par une alliance de rebelles et de jihadistes.

Mais Damas et Moscou semblent déterminés à reprendre coûte que coûte la partie est d’Alep, qui échappe au régime de Bachar al-Assad depuis 2012. 

Des experts estiment ainsi que les deux capitales veulent atteindre cet objectif avant la prise de fonction de Donald Trump à la présidence américaine le 20 janvier.

Un jeune syrien pousse son vélo après une frappe aérienne sur un quartier rebelle d'Alep, le 19 novembre 2016 
. © AFP

© AFP AMEER ALHALBI
Un jeune syrien pousse son vélo après une frappe aérienne sur un quartier rebelle d’Alep, le 19 novembre 2016

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