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Syrie : mystère autour de la mort d’un médecin britannique

Le médecin britannique Abbas Khan est mort en Syrie, où il était détenu depuis plus d'un an. © REUTERS

Le médecin britannique Abbas Khan est mort en Syrie, où il était détenu depuis plus d’un an. © REUTERS

Abbas Khan, un médecin britannique, est mort en prison en Syrie. Londres accuse Damas de l’avoir assassiné.

L’INFO. Abbas Khan était parti en mission humanitaire à Alep, en Syrie, pour aider les civils blessés. Ce chirurgien britannique est mort en prison cette semaine après avoir été détenu pendant plus d’un an. Les responsables syriens assurent qu’il s’est suicidé, mais Londres accuse mardi les autorités de Damas d’avoir « de facto » assassiné ce médecin de 32 ans.

32 kilos perdus en détention. Chirurgien orthopédiste, Abbas Khan, qui vivait dans le sud de Londres, s’est rendu à Alep en novembre 2012. Quarante-huit heures après son arrivée, il est arrêté par les forces du régime de Bachar al-Assad, raconte The Guardian. Sa famille n’a ensuite eu aucune nouvelles. Il y a quelques mois, la mère du médecin, Fatima, décide de se rendre à Damas pour le retrouver. En prison, elle découvre son fils, méconnaissable. Abbas Khan a perdu 32 kilos et peut à peine marcher. Fatima Khan assure que son fils, qui a des cicatrices sur tout le corps et à qui il manque des ongles, a été torturé pendant sa détention.

Il devait être libéré bientôt. En août 2013, le médecin, père de deux enfants, est transféré dans une « prison civile », selon sa sœur. « Il semblait aller mieux et a commencé à enseigner l’anglais à d’autres [détenus]. Ma mère a commencé à le voir régulièrement à partir de ce moment-là », explique-t-elle. Un groupe de parlementaires britanniques se mobilise pour obtenir sa libération. La famille d’Abbas Khan reçoit l’assurance des autorités syriennes que le médecin doit être libéré très prochainement.

« Il est mort sous la torture ». Mais mardi, le frère du médecin et un député britannique annoncent la mort d’Abbas Khan. Les autorités syriennes ont expliqué à l’épouse du trentenaire qu’il s’était suicidé.

« Chers tous, c’est avec tristesse que je vous informe que le Dr. Abbas Khan a été tué hier. Une vie innocente a été fauchée, sans raison ».

Mais pour l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Abbas Khan a été torturé. « Il y a des centaines de cas semblables, où le régime affirme que le prisonnier s’est suicidé alors qu’en fait il est mort sous la torture », souligne l’organisation.

Le gouvernement britannique critiqué. La famille du médecin, qui avait commencé à décorer la maison pour son retour, se dit « effondrée, bouleversée et en colère ». Elle accuse le gouvernement britannique d’avoir « traîné des pieds ». « Ils ont traité ce cas comme s’il s’agissait d’un voyageur indiscipliné qui se serait fait attraper en train de boire de l’alcool à Dubaï », dénonce le frère de la victime auprès de la BBC.

Londres accuse Damas. De son côté, Londres assure que toutes ses demandes d’accès consulaire ont été ignorées par Damas et accuse le régime syrien d’avoir assassiné le médecin. « Rien ne saurait excuser le traitement qu’il a subi de la part des autorités syriennes », qui ont « assassiné un citoyen britannique présent dans leur pays pour venir en aide aux personnes blessées pendant leur guerre civile », a protesté le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, Hugh Robertson. De son côté, le régime syrien s’en tient à sa version des faits, assurant une nouvelle fois dans un rapport publié mercredi que le médecin, détenu pour « activités non autorisées », s’était « pendu » dans sa cellule.

Source : Europe1

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