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Table ronde à Paris : Eugène Sommers répond à Hiro Tefaarere


Après la présidence, c’est le Cesec qui a tenu à répondre aux critiques des anti-nucléaires à propos de la table ronde sur le nucléaire qui se tiendra les 1er et 2 juillet. Eugène Sommers estime que la Polynésie ne peut pas se permettre de laisser les enjeux financiers du dossier de côté. Et dénonce les attaques « dégradantes » de Hiro Tefaarere.

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L’essentiel de la délégation polynésienne Reko Tika doit s’envoler dimanche soir à Paris pour participer à la table ronde sur les conséquences des essais nucléaires. Mais avant d’embarquer, il s’agit de soigner la communication autour de cette réunion voulue par la présidence du Pays et convoquée par l’Élysée après la publication de l’enquête Toxique. En rappelant ses objectifs, bien sûr, mais aussi en répondant aux critiques, très vives, des anti-nucléaires qui boycottent le rendez-vous. Hier, Édouard Fritch expliquait qu’il comptait sur Emmanuel Macron pour faire avancer « concrètement » le dossier, sur l’indemnisation des victimes et la loi Morin, sur les mesures de réparation et de sauvegarde dans les Tuamotu, ou encore le remboursement de la dette de l’État à la CPS. Ce matin, c’était au tour du président du Cesec de prendre la parole.

Car le conseil économique et social, représentation de la société civile dans le circuit institutionnel, envoie plusieurs de ses membres (Eugène Sommers, Patrick Bagure, Patrick Galenon, Winiki Sage, Yannick Lowgreen) à Paris et s’était investi dans la démarche avec un vœu adressé à l’État et adopté à l’unanimité moins trois abstentions le 3 juin. Pour les collectifs anti-nucléaires, dont le Tavini et Moruroa e tatou, ce document, qui liste des demandes chiffrées à l’État prouve que l’institution, dont la légitimité est constée sur le dossier, préfère « les finances à la dignité » polynésienne. Le président du Cesec, Eugène Sommers, assume pourtant la « nécessité » de ces revendications pécuniaires, notamment pour assurer le fonctionnement d’une CPS plus que jamais fragilisée. Et répète que la politique de la chaise vide ne fait rien avancer :

Texte et contexte

Du vœu du Cesec « relatif au fait nucléaire, Hiro Tefaarere avait surtout retenu un passage. « Ces essais ont été décidés au nom de l’idéal de liberté, d’indépendance et du bonheur des populations, permettant la dissuasion nucléaire, exclusivement défensive selon le principe de la légitime défense, qui remplit dès lors une mission éthique, celle d’empêcher une guerre », peut-on y lire. « C’est l’alibi de l’État !, avait lancé le président de Moruroa e Tatou dans une conférence de presse aux côtés des responsables de l’Église protestante Maohi, parlant de manque de respect pour les victimes. Honte à eux ! ».

Dans les couloirs du Cesec, on dénonce une phrase « sortie de son contexte ». Et on pointe que le même texte dénonce les objectifs « loin d’être atteints » de la loi Morin, les « difficultés rencontrées par les familles
éprouvées« , les « conclusions variables dans le temps » de l’état sur les conséquences sanitaires, ou la propagande sur la « bombe propre et l’innocuité des essais ». « Je ne vois pas le mal » dans ce texte, a expliqué Eugène Sommers, qui, au terme d’explications confuses, précise tout de même que l’avis « n’a été rédigé que par un seul conseiller ». Il estime que Hiro Tefaarere « a quelque chose derrière la tête » en formulant de telles attaques qui « dégradent » la fonction de président de Moruroa e Tatou. Et s’étonne que l’Église protestante – pourtant historiquement ancrée dans le combat contre le nucléaire, et liée à l’association depuis longtemps – s’associe à cette prise de parole.

Polémique ou pas, la table ronde aura bien lieu les 1er et 2 juillet. Édouard Fritch, lui, s’envole dès ce soir vers Paris.

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