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Tagada, tagada, revoilà les Dalton

Quatre hommes comparaissaient ce jeudi pour tentatives de vols en réunion et tous étaient en état de récidive. Ils ont pénétré dans deux propriétés, l’une à Punaauia et l’autre à Papara, avec la ferme intention d’y « saisir » du paka. Ils ont fait chou blanc mais ont récolté des peines de prison allant de deux à trois ans de prison.

En voyant les quatre prévenus placés côte à côte par taille croissante, on ne peut s’empêcher de penser aux frères Dalton.  Mais là, les rôles sont inversés. Si dans Lucky Luke, c’est le plus petit, Joe, le cerveau, le teigneux et le plus dangereux, cette fois c’est Averell qui lui pique la place de chef.

Comme les personnages de la BD de Morris, les quatre ont élu domicile en prison. Joe, 38 ans, a passé au total 10 années de sa vie derrière les barreaux. Averell, 32 ans, sept années comme William, 34 ans, et Jack, 30 ans, quatre années entre quatre murs. S’ils ne sont pas frères, Joe, Jack et William, tous du quartier Estall, se connaissent depuis des lustres, et Averell, lui vient de Faa’a. C’est à Nuutania que leur association s’est formée, les quatre partageant la même cellule.

Averell, la tête pensante

C’est dans la tête d’Averell que l’idée de braquer des propriétés supposées receler du paka a germé, car il avait des infos en béton. Et c’est dans une voiture de location que leur périple a commencé tout d’abord à Punaauia. Deux d’entre eux portaient des masques anti-covid, Joe avait mis des lunettes de soleil et une casquette, et le dernier, un t-shirt sur la tête.

Mais la propriétaire des lieux était présente. « J’étais en train de dormir quand j’ai entendu du bruit dans mon salon et j’ai vu un homme tenter d’ouvrir la baie vitrée. » Elle s’est mise à hurler et ils ont pris la fuite. À Papara, même scénario, mais cette fois ils s’en sont pris physiquement à la propriétaire. « J’ai entendu une portière de voiture se fermer, je suis donc sortie dans le jardin et un homme m’a demandé où était mon mari. J’ai répondu qu’il était au travail, et ils ont pénétré dans le jardin, m’ont mise à terre et sont partis fouiller le jardin. »

Durant leur inspection, la femme en a profité pour les prendre en photo. Comme à Punaauia, ils ont fait chou blanc, et pourtant du paka, il y en avait en pot sur le balcon. Une information judiciaire sera d’ailleurs prochainement ouverte à ce sujet.

Quatre pages de casier judiciaire pour Joe

À la barre Joe n’en mène pas large. Il geint. « Ils m’ont forcé à monter dans la voiture avec eux, ‘eure, monte dans la voiture’ qu’il m’a dit Averell », « il vous fait peur ? » interroge un assesseur, « C’est un fou, il vient de l’HP et il agresse des gens en prison. » Averell le toise et rigole.

Puis le juge passe en revue le casier judiciaire de chacun. Quatre pages de condamnations pour Joe, deux pour Jack et Averell et une et demie pour William. Quasiment toutes leurs condamnations sont pour vols, parfois avec violence. « Vous faites un concours ? C’est à celui qui a le plus de condamnations », s’informe le juge. S’adressant à Joe : « tu as prévu de passer toute ta vie entre la prison et ton domicile ? », puis aux autres : « qu’est-ce qui vous ferait arrêter vos conneries ? »

« Un travail stable, assure Joe, si j’ai un travail je ne traînerai plus avec des gars comme Averell. S’il n’était pas venu à Estall on ne serait pas là aujourd’hui. » Averell rigole et enchaîne, ironique, « je m’excuse auprès des victimes et de mon copain. Si je ne vais pas en prison je file aux Tuamotu faire du coco et du poisson, il n’y pas de vols à faire là-bas. » Quant à Jack et William, tous deux s’excusent.

Des peines de deux à quatre ans requises

Pour la procureure le pedigree des quatre prévenus « est affligeant. À l’aube de la quarantaine, ils sont tellement fainéants qu’ils préfèrent aller voler du paka plutôt que de le planter (…) Ils se sont inscrits très tôt dans la délinquance et maintenant, ils nous sortent les violons ‘on veut du travail’. » Pour elle, les victimes ont subi un choc et ont été atteintes dans leur intimité, ainsi, elle demande pour Joe et Averell une peine de 4 ans ferme, et pour Jack et William, deux ans ferme.

Après la plaidoirie des avocats et avant d’aller délibérer le juge a laissé la parole aux prévenus. Joe en pleurs, « donnez-moi une dernière chance », Averell, « je demande pardon à la société », Jack et William, « on ne veut pas aller en prison, donnez-nous une dernière chance. »

Leurs suppliques ont laissé de marbre les autorités judiciaires, Joe a écopé de trois ans de prison dont 18 avec sursis assorti d’un mandat de dépôt, Averell trois ans ferme avec maintien en détention, Jack et William, deux ans dont un de sursis avec aussi leur maintien en détention. En espérant que cette fois ils ne soient pas ensemble dans la même cellule avec Averell, surtout pour Joe.

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