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Tahiti – Faa’a : des travaux à un milliard et d’autres chantiers lourds qui ne peuvent « plus attendre »

La société gestionnaire des aéroports de Tahiti Faa’aRangiroaRaiatea et Bora Bora a fait le point, ce matin, sur son activité. La fréquentation aérienne, domestique comme internationale, devrait s’établir cette année au-dessus de celle d’avant-crise. Pour faire face à ce rebond, ADT veut obtenir de l’État le droit de lancer certains gros chantiers, côté piste et terminal domestique à Faa’a. Des contacts sont aussi pris avec de nouvelles compagnies, côté Asie ou Amérique du Sud.  

1,4 million. C’est le nombre total de passagers qui ont transité à Tahiti Faa’a en 2022. Finies les années de crise et la suprématie du terminal domestique, la moitié de ces voyageurs volaient à l’international et le trafic total a représenté 95% de celui de 2019. Les derniers mois de 2022 ont même battu les chiffres d’avant crise, et l’année en cours devrait, « sauf problème grave« , les surpasser sur le domestique comme sur les vols internationaux. ADT, filiale d’Egis dont le Pays détient 49% des parts, prévoit une augmentation globale de 9% du trafic sur les quatre plateformes que gère la société : Tahiti-Faa’a, pour le compte de l’État, mais aussi, au moins jusqu’à la fin de l’année, les aéroports de Bora BoraRaiatea et Rangiroa, particulièrement demandée ces derniers temps.

2 milliards d’investissement déjà validés pour 2023…

De l’activité, donc, mais aussi des projets, pour ADT, qui chiffre à 2 milliards de francs les investissements qui seront réalisés en 2023 sur les aéroports qu’elle gère. La moitié de cette somme sera dépensée par l’État et le Pays pour la réfection des pistes de Raiatea et de Rangiroa, où un poste de stationnement supplémentaire doit aussi être construit. Des chantiers qui seront menés essentiellement de nuit pour ne pas troubler le trafic et qui s’étendront entre le 3e trimestre 2023 pour l’aéroport des Raromatai et le fin du 4e pour celui des Tuamotu. Un autre milliard sera dédié à des travaux de maintenance et de modernisations à Tahiti-Faa’a. Informatique, marquages, réseaux d’eau ou d’électricité, roulements, éclairages ou réagencement de la zone d’embarquement, très sollicitée par l’arrivée de la concurrence… Une multiplicité de chantiers qui ont parfois été décalés pendant la crise Covid et qui sont aujourd’hui jugés urgent par l’État, qui a validé leur financement.

Et de gros chantiers qui pourraient être lancés

Pour le reste, l’aéroport, construit dans les années 60 et « qui a l’âge de ses artères », comme le répète Jean-Michel Ratron, est toujours suspendu au chaotique dossier de sa concession. Après la réattribution à Egis, l’annulation de son offre par la justice, l’attribution à Vinci et l’annulation de cette dernière décision, l’affaire est dans les mains du Conseil d’État, qui vient de terminer son instruction. D’ici « 4 à 6 semaines », donc, les juges parisiens devraient revenir sur la décision en référé du tribunal de Papeete, ce qui voudrait dire que le projet Vinci serait de nouveau retenu et que « d’autres recours » pourraient être menés. Ou confirmer cette décision d’annulation, obligeant l’État a relancer un appel à projets. Une procédure qui rallongerait de plusieurs mois, si ce n’est une paire d’années, la gestion temporaire d’Egis à Tahiti-Faa’a, qui dure depuis 2010. C’est dans cette optique que le directeur général d’ADT a négocié avec Paris de mener, sans patienter jusqu’à une nouvelle attribution, certains chantiers « lourds » mais « qui ne peuvent plus attendre. Côté terminal, la réfection complète de la zone domestique s’avère de plus en plus nécessaire. Côté piste, la création d’une nouvelle bretelle d’accès à la piste et l’extension « d’au moins 50% » des espaces de stationnement pour les compagnies locales, doit donner au trafic polynésien plus de souplesse, et plus de potentiel de développement. D’après Jean-Michel Ratron, ces deux chantiers, difficiles à chiffrer à ce stade, aurait reçu une « validation de principe » de la part de Paris. Reste à attendre la décision du Conseil d’État.

 

Wifi, point Relay et nouveaux chariots à bagages

ADT a aussi fait le point sur le « renouveau de l’offre Wifi », plus rapide et plus généreuse dans l’aérogare, ou sur celui de l’offre commerciale et gastronomique de Tahiti-Faa’a. Après la réfection du Kuriri, et plusieurs changements d’enseignes dans l’aéroport, c’est un point Relay, franchise présente dans les aéroports du monde entier qui devrait prendre la place de l’ancien kiosque à journaux, face à l’enregistrement domestique. S’ajoutera, d’ici le troisième semestre, une nouvelle consigne à bagages. Le précédent prestataire n’avait pas survécu au Covid, il s’agirait cette fois de consignes automatiques accessibles « 24h/24 et 7j/7« , avec possibilité de réserver son casier en ligne et complété par un service de protection des bagages sous film plastique. Tahiti-Faa’a a aussi commandé de nouveaux chariots à bagages, sa flotte actuelle, décimée par les vols, et un peu vieillissante, faisant souvent jaser les passagers. L’opération traine un peu du fait de l’avalanche des commandes post-pandémie chez les fabriquants, mais ADT, qui assure que les chariots resteront gratuits, essaie de se faire une place dans les plannings de production.

Des « contacts » avec des compagnies asiatiques et sud-américaine

Enfin, ADT a fait le point sur le « développement de la connectivité » du fenua. La société s’est associée au Pays et à Tahiti Tourisme pour continuer la prospection auprès d’opérateurs qui pourraient être intéressés par la desserte de Tahiti – Faa’a. L’année dernière, l’arrivée de Delta pour un test de trois mois qui vient de se terminer, semble avoir été succès, puisque la major américaine compte reprendre ses vols en fin d’année et « probablement » les maintenir à l’année. En revanche, le fenua est toujours privé de ligne vers l’Asie en attendant la réouverture du Papeete – Tokyo d’ATN, plusieurs fois décalée et aujourd’hui annoncée pour octobre. Quant à l’Amérique du Sud, ADT ne voit pour l’instant aucune perspective de relance de la ligne Tahiti – Rapa Nui – Santiago du Chili, opéré jusqu’à la crise Covid par Latam. C’est donc vers ces deux zones que se sont orientés prioritairement les discussions, notamment lors du salon World Routes d’octobre dernier. Et si les travaux sont lents en la matière, des contacts sérieux ont été pris explique Jean-Michel Ratron. 

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