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« Tahiti je t’aime » ou le roman de Sylvain

Tahiti je t’aime est une déclaration d’amour d’un fils à son père disparu. Une déclaration qui prend la forme d’un livre retraçant l’enfer des années de guerre d’Adolphe Sylvain, pour se conclure à Tahiti, le paradis. 270 pages illustrés de photos et de souvenirs de la main même du personnage central du livre et de son fils Teva Sylvain. Un livre dont l’écriture a débuté à quatre mains pour se conclure à deux mains suite à la disparition de Sylvain en 1991.

Le photographe Adolphe Sylvain (1920-1991) est l’un de ceux, qui par sa vision de la Polynésie, a contribué à l’élaboration du mythe Tahiti. Un pays d’Eden d’où le malheur est banni et où la beauté est de mise. Dans cet ouvrage, on accompagne Sylvain dans son parcours. De la palette sombre de la Deuxième Guerre mondiale où il participe au débarquement, à celle colorée de sa période tahitienne, on suit la vie d’un homme d’une époque révolue, celle des aventuriers, des hommes d’action à la fibre artistique.

« Le livre a été écrit par mon papa, moi je l’ai terminé et mis en forme. Durant l’écriture mon père est décédé, cela fait maintenant trente ans, et il est resté en l’état dans nos archives. Durant la période de confinement j’en ai profité pour le mener à bout, de peur de ne pas le terminer avant que je ne disparaisse moi-même », explique Teva Sylvain.

Son père, son héros, a eu une vie tellement riche en événements et rencontres qu’il a découvert de nombreuses choses qu’il ignorait sur lui en se replongeant dans les archives. « C’était un miraculé » explique Teva, et comme beaucoup de ceux qui ont vécu un événement traumatisant dans leur vie, son père ne lui avait jamais parlé de la guerre. « Dans la famille on était pas trop informé sur ses faits durant la guerre. »

Si la première moitié de l’ouvrage évoque le parcours de Sylvain, de son engagement pour De Gaulle, de sa capture par les Allemands et de son engagement dans la célèbre 2e division blindée du général Leclerc, l’autre moitié raconte ses années polynésiennes. Les plus belles, là où il a rencontré celle qui l’accompagnera jusqu’à la fin, Jeanine Sylvain.

Bien évidemment, outre des photos de la vie quotidienne de cette époque, quelques clichés de stars incontournables de l’époque viennent aussi illustrer l’ouvrage. Une époque où les vedettes de cinéma se montraient à Tahiti, et ne sautaient pas d’avion en jet privé pour se cacher à l’abri des regards indiscrets sur des atolls privés. Ainsi, Brigitte Bardot, Belmondo, Marlon Brando, Catherine Deneuve et bien d’autres ont tous pris la pose devant le Rollei d’Adolphe Sylvain.

Pour autant, Teva Sylvain, malgré ce devoir de mémoire terminé, compte poursuivre l’aventure avec la réalisation d’un film retraçant la vie de son père, mais aussi en ayant comme projet d’édifier un musée. « Un musée de l’image où parmi celles de mon père, les œuvres de divers photographes qui ont magnifié Tahiti, comme Mackenzie, Gauthier, Viaud, Spitz, Bower et Erwin Christian, seront exposés ainsi que des films tournés à Tahiti qui seront projetés dans des salles conçues à cet effet ».

Le livre de 270 pages est mis en vente au prix de 3 500 Fcfp. Un ouvrage à offrir à ceux qui ont gardé en eux une image d’Épinal d’un Tahiti révolu et magnifié par le prisme déformant du regard de ses amoureux. En attendant, ceux qui voudraient se donner une idée du contenu de l’ouvrage et voir les clichés d’Adolphe Sylvain en grand format, peuvent se rendre au restaurant Le Red à Punaauia, pk 13, qui y consacre une exposition.

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1 Commentaire

  1. 23 novembre 2020 à 7h46 — Répondre

    super Sylvain félicitation et pourquoi pas de nouvelles aventures de Teva :7 !!!

Répondre à puaa689 Annuler la réponse.

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« Tahiti je t’aime » ou le roman de Sylvain