Après Air Tahiti Nui et Air France hier, c’était au tour de French bee d’annoncer, ce vendredi matin, qu’elle continuerait à assurer les liaisons entre Paris et Tahiti, à raison d’une rotation par semaine. Pour contourner le territoire américain, la compagnie low cost effectuera son escale à Point-à-Pitre, en Guadeloupe. Air Tahiti Nui travaillait, elle, sur un passage par Vancouver, mais doit faire face à de nouvelles règles mises en place par les autorités canadiennes.

French bee maintiendra une rotation par semaine sur la ligne Paris – Tahiti dans le mois à venir, a annoncé la compagnie dans un communiqué. Le vol partira de métropole chaque vendredi. Une programmation qui réagit aux annonces faites par Donald Trump mercredi soir. Le président a annoncé une interdiction d’entrée sur le territoire des États-Unis de tous voyageurs non américains (ou résidents) ayant séjourné dans l’espace Schengen (26 pays européens, dont la France) pendant les deux semaines précédentes. Ces restrictions exceptionnelles, visant à ralentir la propagation du coronavirus, doivent prendre effet ce vendredi soir, et durer, a priori, jusqu’au 12 avril.

Pour contourner le territoire américain, les vols de French bee « effectueront une escale technique en Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre, la plus grande base antillaise d’Air Caraïbes, compagnie sœur » précise le communiqué. L’escale de Pointe-à-Pitre « a été privilégiée à la solution canadienne, les autorités locales pouvant déclencher à court terme des mesures identiques à celles prises par les Etats-Unis ».

ATN attend des précisions du Canada, l’option Caraïbes pas exclue

Une prudence qui semble des plus légitimes. Quelques heures après ce communiqué, vendredi matin, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a annoncé un renforcement des mesures de protection contre la pandémie du Canada. Sans mettre en place des mesures aussi radicales que celles de États-Unis, le responsable, lui-même placé en « isolation » depuis que sa femme a été diagnostiquée positive au coronavirus, a parlé d’une limitation des arrivées de vols étrangers.

Or, c’est bien par le Canada que Air Tahiti Nui avait prévu de faire transiter ses vols vers la métropole. Jeudi, l’escale à Vancouver était même « presque confirmée », même si les responsables de la compagnie au tiare avaient précisé étudier plusieurs « plan B ». ATN était, ce vendredi matin, en attente de précisions quant aux nouvelles règles canadiennes. Elle pourrait elle aussi se rabattre sur les Caraïbes : en 2001, ses vols Tahiti – Paris avaient déjà transité, au lendemain du 11 septembre, par la Guadeloupe.

Air France toujours à l’étude

À noter qu’Air France a pour l’instant seulement annoncé que ses vols Paris – Tahiti étaient maintenus jusqu’au 28 mars. Tous les passagers (y compris Français et Polynésiens) pourront embarquer depuis Papeete s’ils n’ont pas visité l’Europe depuis 14 jours. En revanche seuls les citoyens et résidents américains pourront embarquer depuis Paris du fait des restrictions américaines. « Des solution de réacheminements vers la Polynésie sont actuellement à l’étude »,  écrivait hier la compagnie tricolore.