La majorité des  élus de Taiarapu-Est s’est positionnée jeudi après-midi contre le projet de la porcherie industrielle sur le plateau de Taravao. Avant même le vote, le maire, Anthony Jamet s’était positionné contre le projet. Une position considérée par le conseiller municipal, Pierrot Metua, comme « démagogique » en raison des prochaines échéances électorales de 2020 : « c’est du cinéma (…) c’est pour sauver sa peau pour les prochaines municipales ».

Surprise jeudi en fin d’après-midi lors du conseil municipal de Taiarapu. En effet, les élus devaient donner leur avis sur « la demande d’autorisation d’installer et d’exploiter un élevage de porcs sur la commune de Taiarapu-Est par la SCEA Polycultures ».  Un vote reporté la semaine dernière en raison l’absence de plusieurs élus.

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Jeudi, 24 élus présents ont émis un avis défavorable, quatre se sont prononcés pour et un seulement s’est abstenu. Dès le début de la séance, le conseiller maire, Frédéric Hapairai, a réaffirmé son opposition ferme à ce projet. Une autre élue, Marcelle Paheroo, a aussi assuré qu’elle voterait contre ce projet tout en regrettant que la population de la presqu’île ne se soit pas manifestée auprès du gouvernement. Elle a d’ailleurs rappelé l’épisode de Paihoro, ou encore de la prison Tatutu où des manifestations ont eu lieu sans pour autant empêcher les projets de se faire : « Le plus étonnant c’est que tout le peuple qui a manifesté ici, à aucun moment il est allé au gouvernement manifester pour leur montrer le mécontentement de la population d’ici et après nous est en train de se batailler entre nous et on n’a pas le dernier mot ». Autre surprise lors de ce conseil municipal, le tavana, Anthony Jamet, a clairement annoncé qu’il se positionnera  contre ce projet avant même que le vote n’ait eu lieu.

Le conseiller municipal Pierrot Metua a dénoncé le vote à bulletin secret. L’élu qualifie de « cinéma » la position d’Anthony Jamet. Pour Pierrot Metua, avec ce vote le maire fait de la « démagogie » en vue des élections municipales de 2020.

Anthony Jamet affirme que cette décision a « été difficile à prendre ». Le maire assure que ce projet avait un intérêt notamment au niveau de la création d’emploi, mais qu’il y avait aussi des risques notamment environnementaux. Pour le tavana la presqu’île peut servir « de base de développement pour le Pays mais il fait continuer à discuter et il faut que dans certaines occasions que la population soit associée à cette réflexion ».

Certains membres du collectif « Non à la porcherie industrielle à Taravao » comme Laiza Pautehea ont assisté au conseil municipal. Elle espère que le gouvernement suivra l’avis du conseil municipal.