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Tau Hoturau privé de subventions publiques

Publié le mois dernier, le rapport de la commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) pour l’année 2017 sanctionne le Tau Hoturau de Tauhiti Nena de deux ans de privation de subventions publiques pour n’avoir pas déposé de comptes de campagne en 2017.

Dans le cadre de sa mission générale d’analyse des comptes des partis et des groupements politiques en France au titre de l’année 2017, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a publié, le 11 janvier dernier au Journal officiel de la République française, son rapport général sur les comptes des partis, notamment polynésiens.

Si la CNCCFP n’a pas épargné d’observations et d’injonctions le Tavini huiraatiraa, les autres formations politiques polynésiennes n’échappent pas à l’examen minutieux de la Commission permettant ainsi d’apprécier leur respect ou non des obligations légales en matière de financement.

Mention bien pour le Tapura, No oe et te nunaa et Ia hau noa, mais passable pour le Tahoeraa

Ce document sur les comptes des partis au titre de l’exercice 2017 ne comprend aucune observation particulière sur ceux déposés par le Tapura Huiratiraa, créé en février 2016, dans la mesure où il n’a pas bénéficié de l’aide budgétaire publique au titre de l’année 2017 et que les comptes ont été certifiés par deux commissaires aux comptes.

Du côté du No oe e te nunaa de Nicole Bouteau ou du Ia hau noa de Bruno Sandras, les documents comptables remis n’appellent également pas d’observations  de la part de la CNCCFP.

Rappelons en effet que les deux tiers de l’aide publique destinée aux partis et groupements politiques en Poynésie, soit 18 des 25 millions de Fcfp, étaient à l’époque alloués au No oe e te nunaa, car l’ancien parti de Nicole Bouteau, associé au Modem, hébergeait officiellement les parlementaires du Tapura qui, lui, ne pouvait prétendre aux subventions. A ce titre, le parti recevait une fraction de la dotation allouée au Modem dont les candidats ont recueilli plus de 1% dans au moins 50 circonscriptions aux élections législatives.

Les comptes du Tahoeraa présentent quant à eux quelques observations et des questions en suspens sur l’absence de justifications sur les produits de manifestations et colloques ainsi que des recettes d’un banquet républicain pour un montant global d’environ 4 millions de Fcfp.

La CNCCFP relève qu’ “à la date d’examen des comptes du parti, ce dernier n’avait pas répondu aux interrogations de la commission”. Il n’est cependant pas fait mention que ce défaut de transparence aboutisse à un contentieux.

Ai’a api, Te Avei’a et Tau Hoturau recalés

Crée en 1982 par Emile Vernaudon, aujourd’hui proche du Tahoeraa, le Ai’a api n’a pas déposé de comptes pour l’exercice 2017. Idem pour le Te’Avei’a d’Antonio Perez qui a participé à la création du Tapura en février 2016 mais n’a pas satisfait à l’obligation de dépôt en 2017. Les deux formations sont donc privées de subventions publiques pendant une durée de trois ans.

Plus problématique, le cas du Tau Hoturau, le parti fondé en juin 2016 par Tauhiti Nena. Pour n’avoir déposé aucun compte pour sa première année d’exercice plein, en 2017, la formation politique se coupe ainsi de toute possibilité de financement par l’aide publique auquel elle aurait pu prétendre pendant deux ans.

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