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Tavini et Tahoeraa s’estiment « majoritaires » pour demander l’évolution statutaire

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Le Tavini Huiraatira a détaillé vendredi matin l’argument qui sera défendu à l’Assemblée Nationale par le parti indépendantiste et le Tahoeraa pour demander une évolution statutaire et une loi constitutionnelle pour la Polynésie. « Il y a deux partis, qui représentent la majorité numérique de l’électorat, qui demandent l’ouverture d’un débat institutionnel plutôt qu’un énième toilettage du statut », explique le représentant et député Tavini, Moetai Brotherson.

Le Tavini Huiraatira est revenu vendredi matin au cours d’une conférence de presse sur son « avis minoritaire » annoncé la veille lors de la séance consacrée à l’avis sur le projet de toilettage du statut d’autonomie. Une opportunité ouverte par l’article 9-1 du statut, spécifiquement pour les projets de modification de la loi organique.

Sur le fond, le Tavini a expliqué que le projet de toilettage du statut d’autonomie ne prenait pas en compte la réinscription de la Polynésie sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU en 2013 et ne s’inscrivait pas dans le processus de décolonisation demandé par les Nations Unies. Le parti indépendantiste demande donc à la France de reconnaître « l’intangibilité » de la résolution des Nations Unies le 17 mai 2013.

Dans son avis, le Tavini réaffirme ensuite ses griefs contre le « cadre statutaire » actuel et demande que la France « s’engage dès le premier semestre 2019 à faire adopter par le Parlement une loi constitutionnelle fixant (…) ce processus de décolonisation ». C’est sur ce dernier que l’avis minoritaire diverge de celui du Tahoeraa. Le parti de Gaston Flosse entendant demander une loi constitutionnelle pour remplacer le statut d’autonomie actuel par un statut de « Pays associé », première étape vers son statut « d’Etat souverain associé ».

Le député Tavini, Moetai Brotherson, explique que la prochaine étape sera d’aborder cette proposition du Tavini à l’Assemblée Nationale lors des prochains examens de révision constitutionnelle et de révision de la loi organique.

Et si le président Edouard Fritch répondait hier à l’opposition que la population avait choisi de refuser leurs propositions statutaire lors des dernières territoriales, les deux partis Tavini et Tahoeraa ont leur argument. Ils estiment qu’étant tous deux d’accords, au moins, pour la loi constitutionnelle, leurs scores cumulés (50,78%) dépassent celui du Tapura (49,18%). Ils seraient donc ainsi majoritaires à demander cette évolution statutaire.

Signe du rapprochement qui s’est opéré ces derniers mois entre les deux partis d’opposition, ce n’est pas la première fois que le Tavini et le Tahoeraa se présentent en « minorité majoritaire ». Cela avait déjà été le cas lors de la présentation de leur proposition de loi du Pays pour la péréquation des tarifs de l’électricité.

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1 Commentaire

  1. Microstring
    17 novembre 2018 à 8h19 — Répondre

    Ces deux-là sont prêt à toutes les compromissions pour s’imposer. Honte à ces personnes qui n’ont aucune morale si ce n’est de vouloir s’imposer par tous les moyens…

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