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Terrorisme: coup de filet en Belgique avant le match contre l'Irlande

Bruxelles (AFP) – Des dizaines de perquisitions nécessitant une « intervention immédiate » ont été menées en Belgique dans le cadre d’un dossier de terrorisme, mais le gouvernement a décidé de « maintenir » les événements publics, notamment ceux liés au match Belgique-Irlande de samedi, tout en renforçant la sécurité.

« Dans les heures qui viennent, nous allons prendre des mesures complémentaires et adaptées en matière de sécurité », a promis à l’issue d’une réunion d’urgence du Conseil national de sécurité le Premier ministre Charles Michel.

Des centaines de retransmissions publiques, notamment dans des « fans zones », étaient prévues en Belgique samedi à l’occasion de la rencontre entamée à 15H00 (13H00 GMT) à Bordeaux (sud-ouest de la France) entre la Belgique et l’Irlande dans le cadre de l’Euro-2016 de football.

« Les différents événements qui sont prévus dans les prochains jours sont maintenus », avec des « mesures adéquates et complémentaires », a expliqué M. Michel, qui a « encouragé » la population à « respecter les consignes des services de sécurité ».

En France, une source policière a précisé à l’AFP qu’il n’y avait « pas eu de projet détecté ou de menace particulière pour le match qui se joue cet après-midi à Bordeaux ».

– Niveau d’alerte inchangé –

L’Organe de coordination pour l’analyse de la menace terroriste (Ocam) n’a pas pour autant réhaussé son niveau d’alerte, qui reste à 3 (menace « possible et vraisemblable »). Le niveau 4, le plus élevé, considère la menace comme « sérieuse et imminente » et entraînerait la quasi-paralysie du royaume.

Toutefois, selon le parquet fédéral, qui centralise les enquêtes antiterrorisme en Belgique, le coup de filet qui s’est déroulé dans la nuit de vendredi à samedi ne pouvait pas attendre plus longtemps.

« Les éléments recueillis dans le cadre de l’instruction nécessitaient d’intervenir immédiatement », a-t-il expliqué, sans plus de détails.

Selon la chaîne privée flamande VTM, la menace pesait sur des événements liés à Belgique-Irlande.

Les perquisitions se sont déroulées dans 16 communes, principalement à Bruxelles mais aussi en Flandre (nord) et en Wallonie (sud).

« Quarante personnes ont été interpellées et 12 d’entre elles ont été privées de liberté. Le juge d’instruction décidera dans les prochaines heures de leur maintien éventuel en détention », indique le parquet. 152 boxes de garage ont été perquisitionnés, mais « ni arme ni explosif » n’ont été découverts.

Les enquêteurs sont notamment intervenus à Molenbeek, Schaerbeek et Forest, trois communes bruxelloises où les auteurs des attentats de Paris (130 morts) et Bruxelles (32 morts) avaient établi des caches, utilisées pour préparer les attaques ou qui ont notamment servi de refuge à Salah Abdeslam, suspect clé des attaques de Paris, lors de sa cavale de quatre mois.

En Flandre, l’opération s’est déroulée à Zaventem, où se situe l’aéroport international de Bruxelles, où deux kamikazes se sont fait exploser le 22 mars, ainsi qu’à Wemmel et Ninove, dans la grande banlieue de la capitale.

En Wallonie, la police est intervenue à Fleurus –commune jouxtant l’aéroport de Charleroi, le deuxième du pays, et qui accueille l’Institut des radio-éléments, spécialisé dans la fabrication de produit radioactifs pour l’industrie médicale–, ainsi qu’à Tubize (centre) et Liège (sud-est).

« En ce qui concerne les objets emportés et l’identité des personnes arrêtées, nous ne pouvons pas donner plus d’information à l’heure actuelle », a expliqué le parquet.

– Ministres sous protection –

Trois mois après les attentats à l’aéroport de Bruxelles et dans la station de métro Maelbeek, et quelques jours après l’attaque d’Orlando (Etats-Unis) et de l’assassinat d’un couple de policiers en France, la tension est remontée d’un cran en Belgique.

La presse belge avait révélé mercredi que les services de police avaient été avertis que des combattants de l’organisation Etat islamique (EI) avaient quitté récemment la Syrie pour commettre des attentats.

« Ces personnes se sépareraient en deux groupes, l’un pour la Belgique, l’autre pour la France, afin d’aller commettre des attentats par groupe de deux. Toujours selon les renseignements recueillis, ces personnes seraient déjà en possession de l’armement nécessaire et leur action serait imminente », indiquait la circulaire dévoilée par le quotidien La Dernière Heure.

Ces informations « non contextualisées n’ont, en tant que telles, aucun impact direct sur le niveau de la menace actuel », avait relativisé le patron de l’Ocam, Paul Van Tigchelt.

Charles Michel a aussi indiqué que « des mesures particulières » avaient été décidées vendredi après-midi « concernant un certain nombre de personnalités qui font l’objet de menaces particulières ».

Il s’est refusé à identifier les personnes concernées, mais selon la presse belge, il s’agit notamment de M. Michel lui-même, ainsi que du ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, et du ministre de la Justice Koen Geens, ainsi que de leur famille.

Des militaires belges dans la rue à Bruxelles après le démantèlement d'une nouvelle cellule terroriste le 18 juin 2016. © AFP

© BELGA/AFP/Archives Nicolas MAETERLINCK
Des militaires belges dans la rue à Bruxelles après le démantèlement d’une nouvelle cellule terroriste le 18 juin 2016

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