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Tony Géros à Paea, la 5e fois sera-t-elle la bonne ?

Tony Géros était l’invité du journal de midi de Radio1 ce mardi. Ce pilier du Tavini, président du groupe indépendantiste à l’assemblée de la Polynésie et membre du conseil municipal de Paea depuis 25 ans, conduit une des rares listes d’union, avec 13 candidats Tavini, 13 candidats Tahoeraa, et 6 candidats issus de la société civile.

Sa liste se nomme Na manu ‘ra e rua, te hono I te Tumu Nui, plutôt que Amuitahira’a, mais c’est bien l’une des rares listes d’union présentes dans ces élections municipales, avec autant d’orange que de bleu, et complétée par 6 candidats sans étiquette. « J’ai souhaité ce nom pour permettre à la jeunesse de Paea de renouer avec sa culture, dit Tony Géros, et à chaque fois que j’ouvre mes meetings, j’explique l’histoire de Manu Ura. » Et promet de réhabiliter les lieux emblématiques de l‘histoire de la commune.

La jeunesse, donc, avec comme en 2014 un projet d’école des parents : « ça c’est toujours à l’ordre du jour, et bien plus que l’école des parents nous voulons mettre en place avec les forces vives de la commune, à savoir les confessions religieuses, les autorités publiques ainsi que les associations, un comité qui puisse permettre d’accompagner cette jeunesse qui est en difficulté, pour les remettre sur de bons rails. » Mais il rappelle qu’à Paea, épinglée par la chambre territoriale des comptes l’an dernier, « on est à 2 milliards de budget, et sur ces deux milliards il y a quand même un bon petit milliard pour les dépenses de personnel ».  Il ne s’agit donc pas, dit-il, de créer un nouveau et onéreux service de la commune. Côté scolaire, Tony Géros prône « l’aménagement des horaires de démarrage de classe » et des repas de cantine équilibrés.

Côté santé, le programme de Na manu ‘ura comporte la promotion de la médecine préventive traditionnelle, un nouveau centre d’accueil médical et une structure de soins délocalisée sur Maraa.

Non à la Route du Sud

Paea a refusé d’inscrire le projet de la Route du Sud dans son PGA, et les candidats en présence sont unanimes, ils ne veulent pas de ce projet du Pays qui provoquerait l’expulsion de nombreuses familles. Tony Géros rappelle qu’il a toujours été contre cette route, dont la première mouture date de 2004, avant le Taui.

Avec le collectif Mata Atea, qui appelle à voter pour lui, Tony Géros reprend, dit-il, une proposition émise lors des territoriales de 2018, la gratuité des transports publics, qui devront être gérés avec « la plus grande rigueur » pour notamment respecter les horaires. Il estime que le trafic routier pourrait ainsi diminuer de 20 à 25 %. Quant à la promesse du Pays de revoir le tracé de la Route du Sud, «c’est pas qu’on y croit pas, mais pour l’instant on ne nous a pas montré de signes probants qu’il s’oriente effectivement vers une modification de ce tracé. » Tony Géros et ses colistiers attendent donc les études promises.

L’eau potable, toujours un enjeu majeur des municipales

Les listes en présence (celle de Jacquie Graffe, maire sortant, et celle de Jean-Claude Hapairai) font de ce sujet une priorité. Jacquie Graffe n’a donc rien fait ? « Ce n’est pas qu’il n’a rien fait mais c’est de manière nonchalante qu’il a commencé à mettre en place les petites briques que je proposais » en tant que membre du conseil municipal, répond Tony Géros.

C’est d’autant plus dommage, appuie Tony Géros, qu’à l’époque la commune avait « non seulement les moyens financiers, non seulement les ressources humaines, mais on avait également la volonté politique de mener les choses à bien depuis plus de 10 ans maintenant. » Et il affirme que s’il est élu, 80% de l’eau de la commune peut être potable dès le mois de décembre prochain. Mais il faudra aussi s’occuper des 39 à 50% de l’eau qui est perdue dans les fuites dues à la vétusté.

Tony Géros dit que s’il est élu, il « réfléchira sérieusement » à rendre la présidence du groupe Tavini à l’assemblée de la Polynésie française, sans toutefois renoncer à son siège. En conclusion, il met en avant la combinaison de jeunes candidats compétents qu’il encadrerait, fort de ses 25 ans d’expérience communale.

 

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2 Commentaires

  1. 11 mars 2020 à 7h00 — Répondre

    Que des promesses qui sont le reflet des hommes politiques « Votez pour moi tout sera gratuit ou presque! » Ça va être le vrai bonheur à Paea. Mais qu’en sera-t-il après le vote ? C’est la première fois que je vois Tony Geros souriant 😐

  2. Louis Bressson
    11 mars 2020 à 8h43 — Répondre

    Il y a un parallèle intéressant à faire entre Paea et Faa’a. Ces deux communes ont un vieux tavana attachant, un « papa » que leurs administrés n’ont pas envie de mettre à la porte. Et derrière eux deux « jeunes » candidats amoureux de leur commune et pleins de bonnes idées, qui disent avec respect mais insistance depuis « quelques » années à leur maire « s’il te plait, laisse-moi la place, il y a plein de choses à faire pour améliorer la vie de nos concitoyens ». Antony Geros, c’est le Jean-Christophe Bouissou de Paea. Et pour Paea comme pour Faa’a, on se prend à souhaiter un « ticket gagnant-gagnant » avec Géros comme premier adjoint à Paea et Bouissou à Faa’a. Mais Oscar Temaru et Jacquie Graffe auront-ils la sagesse d’accepter l’alternance et de ne pas s’accrocher au pouvoir comme qui vous savez, pour passer la main à leur dauphin naturel avant que la vie ne s’en charge?

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