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Top départ de Galileo, le "GPS européen"

Bruxelles (AFP) – L’Europe a lancé jeudi les premiers services de son système de navigation par satellites, Galileo, avec la promesse d’une localisation plus précise, réservée pour l’instant aux rares possesseurs d’équipements compatibles.

« Après des années d’intense travail, nous sommes prêts à annoncer les services initiaux de Galileo. Galileo est lancé! », a déclaré la commissaire européenne à l’Industrie, Elzbieta Bienkowska 

Mme Bienkowska et Maros Sefcovic, commissaire européen à l’Energie, ont symboliquement lancé Galileo lors d’une cérémonie à Bruxelles, appuyant sur un bouton à l’issue d’un compte à rebours crié par les spectateurs.

Seule une poignée de privilégiés, possesseurs des rares smartphones compatibles avec Galileo – le premier, l’Aquaris X5 Plus du constructeur espagnol BQ, est sur le marché depuis l’automne – peut pour l’instant capter le nouveau signal.

Ces pionniers pourront utiliser gratuitement le système européen pour trouver une pharmacie, le meilleur itinéraire pour partir en vacances ou régler leur foulée au marathon.

« Je suis officiellement un pionnier de Galileo avec mon BqAquarisX5Plus. Adieu GPS ! », a tweeté un utilisateur français peu après l’annonce.

Les objets connectés sont aussi de plus en plus nombreux à passer par les satellites pour communiquer, comme le patch qui permet de géolocaliser les patients souffrant d’Alzheimer ou la balise permettant de retrouver sa place de parking.

Mais pour une arrivée en masse des produits compatibles avec Galileo, il va falloir être un peu patient. « Nous avons besoin des entreprises pour investir et innover avec Galileo. Créer de nouvelles applications, de nouveaux services », a indiqué Mme Bienkowska.

En 2018, selon Bruxelles, tous les nouveaux véhicules vendus en Europe, seront équipés de capteurs Galileo.

« La géolocalisation est au cœur de la révolution numérique en cours avec de nouveaux services qui transforment notre quotidien », a souligné M. Sefcovic.

– Totalement opérationnel en 2020 –

« Quelque 10% du PIB européen dépend aujourd’hui des systèmes de positionnement par satellites, et d’ici 2030 ce pourcentage pourrait grimper à environ 30% », selon l’agence spatiale française, le Cnes.

« C’est un véritable champ d’applications qui s’ouvrent aux acteurs du privé, dont vont bénéficier à tous les citoyens », a indiqué le président du Cnes, Jean-Yves Le Gall. « C’est d’ailleurs ici que se situe le véritable défi, de retrouver Galileo dans chaque poche, dans chaque véhicule, afin de pouvoir profiter des avancées majeures qu’offre le service », a-t-il ajouté. 

L’Europe n’est pas en pole position puisque le GPS américain, le Glonass russe ou encore le Beidou chinois fonctionnent déjà. 

Le service européen se veut plus performant avec notamment un positionnement d’une précision, de l’ordre du mètre, supérieure à celle de ses concurrents. En outre, un service payant permettra une localisation à quelques centimètres près. Autre avancée, pour les opérations de recherche et de sauvetage : un appel de détresse sera visible, en temps réel, de n’importe quel endroit du globe.

« Aujourd’hui, il faut au moins trois heures pour qu’une personne, perdue en mer ou en montagne soit détectée » alors qu’avec Galileo, il ne faudra que « 10 minutes », a affirmé Lucia Caudet, porte-parole de la Commission européenne.

De plus, le signal européen sera daté à quelques milliardièmes de secondes près (un service utile pour les banques, les assurances, les fournisseurs d’énergie). 

Il sera également authentifié, un gage de sécurité notamment pour les futurs véhicules autonomes face aux dangers éventuels d’un piratage à distance.

Au démarrage, la précision de Galileo ne sera pas optimale et le signal ne sera pas disponible tout le temps. Il faudra attendre 2020 – date à laquelle une trentaine de satellites (contre une quinzaine actifs aujourd’hui) seront en orbite – pour que le système européen puisse offrir sa meilleure précision sur tout le globe.

Galileo étant compatible avec le GPS, l’utilisateur pourra accéder aux deux systèmes simultanément et améliorer la qualité et la fiabilité de sa position. 

Le programme Galileo, d’un budget de plus de 10 milliards d’euros a été lancé en 1999 par l’Union européenne et devrait être totalement déployé et opérationnel en 2020.

Une fusée Soyouz décolle de Kourou, en Guyane française, le 17 décembre 2015, avec à son bord un satellite du système Galileo. © AFP

© AFP/Archives jody amiet
Une fusée Soyouz décolle de Kourou, en Guyane française, le 17 décembre 2015, avec à son bord un satellite du système Galileo

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