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« Touche pas à mon charbon » dit l’Australie au Forum des îles du Pacifique

 Le 50e Forum des îles du Pacifique s’est achevé vendredi à Tuvalu (jeudi à Papeete), avec la publication d’un communiqué final qui a été âprement débattu.

Le Forum des îles du Pacifique, dont la 50e édition était placée sous le signe de la lutte contre le réchauffement climatique,  a réaffirmé son adhésion aux objectifs des accords de Paris de 2015. Les pays de la région promettent de continuer à militer auprès des grands pays pollueurs. Ce sera notamment le cas lors de la réunion sur le climat aux Nations Unies le mois prochain.  Le communiqué final indique également que les pays de la zone se félicitent de l’organisation du One Planet Summit voulu par Emmanuel Macron, qui se tiendra en avril prochain à Papeete.

L’Australie climatosceptique pollue le débat

Mais le Forum a accouché dans la douleur de sa déclaration finale, parce que l’Australie a bataillé pour que toute référence à son industrie du charbon en soit expurgée. Plusieurs pays du Forum avaient espéré que le communiqué final adopte un ton aussi ferme que celui employé deux jours avant à l’issue de la rencontre des petits pays insulaires. Mais Scott Morrison, le Premier ministre australien conservateur, s’y est opposé. Tout en assurant que l’Australie attendrait son objectif de 26% de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 – une affirmation d’ailleurs déjà démentie par les Nations Unies.

Le Premier ministre fidjien, Franck Bainimarama, n’a pas caché sa colère : « Un langage édulcoré sur le climat a des conséquences bien réelles – comme des maisons, des écoles, des communautés entières et des sites ancestraux sous les eaux, » a-t-il déclaré. « Je pense pouvoir dire que  nous aurions dû mieux faire pour nos peuples, » a dit le Premier ministre Sopoaga de Tuvalu. « Je suis responsable devant le peuple australien, a répondu Scott Morrison, c’est envers eux que je suis responsable. »

L’Australie avait annoncé, plus tôt dans la semaine, son intention de consacrer 500 millions de dollars australiens à l’aide aux pays du Pacifique, mais il ne s’agit que d’un nouvel emballage plus « vert » d’aides déjà existantes. Bref, si l’Australie pensait faire de ce Forum des îles du Pacifique une plateforme de laquelle contrer l’influence chinoise dans la région, c’est raté.

De nombreux pays étrangers à la région présents au Forum

Les États-Unis, qui avaient envoyé au Forum une large délégation menée par le secrétaire d’État américain à l‘Intérieur David Bernhardt, ont aussi été critiqués pour leur politique environnementale. Au cours du « dialogue post forum » qui inclut également des pays extérieurs à la région et des organisations internationales, la France, l’Union européenne, mais aussi différents pays européens, d’Asie (Chine, Japon et Corée du sud) et d’Amérique (États-Unis, Canada) ou d’autres régions du monde (Cuba) ont aussi exposé leurs partenariats et projets pour la région. Des projets qui doivent, là aussi, s’orienter encore davantage vers des dossiers relatifs à la protection de l’environnement et à la lutte contre les effets des changements climatiques, ont estimé plusieurs délégations. Deux nouveaux pays ont fait acte de candidature pour intégrer le groupe des membres du dialogue post-forum : la Norvège et le Chili.

Enfin, le prochain Forum se tiendra au Vanuatu, puis à Fidji en 2021 – accédant ainsi à la demande du Premier ministre fidjien, Franck Bainimarama, qui est revenu au forum après 10 ans d’absence – et en 2022 à Kiribati.

 

 

 

 

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