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Tournantes : un second procès à huis clos

Peu de temps après le procès en première instance, Aurélie avait été hospitalisée une dizaine de jours, après une tentative de suicide. © MaxPPP

Peu de temps après le procès en première instance, Aurélie avait été hospitalisée une dizaine de jours, après une tentative de suicide. © MaxPPP

Le second procès s’est ouvert mardi alors qu’une des deux victimes s’est retirée du dossier.

L’INFO. Le procès en appel de l’affaire des « tournantes » des cités de Fontenay-sous-Bois s’est ouvert mardi. Avec une seule victime à la barre toutefois. Aurélie, l’une des deux victimes, a en effet fait savoir lundi soir qu’elle se retire du procès. Elle ne souhaite plus se constituer partie civile. La jeune femme et son avocate ne sont donc pas présentes à l’audience qui s’est ouverte mardi matin. Un des accusés manque également à l’appel, selon les informations d’Europe 1.

Plus d’une décennie après les faits, un an après un verdict polémique, l’affaire des « tournantes » des cités de Fontenay-sous-Bois est donc de retour devant la justice dans un climat particulièrement tendu. Sur les 14 accusés jugés en première instance, reste huit trentenaires dont la moitié avait été condamnée, l’autre acquittée. Tous comparaissent en appel à partir de mardi devant les assises des mineurs de l’Essonne pour des viols en réunion qui auraient été commis entre 1999 et 2001 sur deux adolescentes, Aurélie et Nina, âgées de 15 et 16 ans au moment des faits.

>> MISE A JOUR le 26/11/13 : Le président a prononcé le huis clos de droit, conformément à la demande de Nina, désormais seule partie civile.

• Une seule victime reconnue en première instance. C’est Nina qui, la première, avait dévoilé les faits à la police. C’était en 2005, au terme d’un long silence motivé par la peur de représailles. Puis, au cours de leurs investigations, les enquêteurs avaient découvert le cas d’Aurélie. En première instance, à l’issue de plus de trois semaines de débats à huis clos sous haute tension, la cour d’assises du Val-de-Marne avait uniquement reconnu les viols sur Nina.

© MaxPPP

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• Dix acquittements et quatre condamnations. La cour avait ainsi prononcé dix acquittements et quatre condamnations, deux à cinq ans de prison dont quatre avec sursis, une à cinq ans dont quatre ans et demi avec sursis et la dernière à trois ans avec sursis. Un verdict qui avait provoqué la colère et l’indignation des associations féministes, dénonçant « un permis de violer » ou « un naufrage judiciaire pour les femmes ». Le ministère public avait alors décidé de faire appel. « Le verdict est trop éloigné du réquisitoire de l’avocate générale » et « ne correspond pas au déroulement des crimes et à leur appréciation », avait ainsi argumenté la procureure de Créteil.

Nina et Stéphanie, les deux victimes, à la cour d'assises des mineurs du Val-de-Marne. © Max PPP

Nina et Stéphanie, les deux victimes, à la cour d’assises des mineurs du Val-de-Marne. © Max PPP

• « Pas une démarche de vengeance », pour Nina. Nina et Aurélie s’apprêtent donc à vivre une nouvelle confrontation avec l’horreur de leur dossier. « Le nauséeux » de ce qui fût leur calvaire. Le premier procès avait déjà pris le tour d’une épreuve pour les deux jeunes femmes. Dans le huis clos des assises, elles avaient dû tenir bon, sous le feu nourri des questions de la défense, qui cherchait à faire vaciller leur témoignage sur des faits vieux de près de quinze ans. Aurélie avait été hospitalisée une dizaine de jours, après une tentative de suicide. Nina, elle, quittait régulièrement l’audience en pleurs. Pour Nina, aujourd’hui âgée de trente ans, « ce n’est pas une démarche de vengeance », assure son avocat, Me Léon-Lef Forster, au micro d’Europe 1. « Sa difficulté, celle qu’elle a depuis plusieurs années, c’est de pouvoir tout simplement vivre et survivre. C’est une femme qui est complètement déchiquetée, abîmée », raconte le conseil. « Ce qui se joue pour elle, c’est de pouvoir extérioriser la douleur profonde qui est la sienne et qu’elle vit au quotidien », poursuit-il.

Ce procès en appel, prévu pour durer trois semaines, pourrait une nouvelle fois se dérouler à huis clos, sept des huit accusés étant mineurs au moment des faits.

Source : Europe1

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