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Trapenard: transmettre la littérature de façon « jouissive »

Paris (AFP) – Le dandy normalien Augustin Trapenard, qui reçoit l’écrivain Philippe Djian lundi soir dans son émission « 21 cm » sur Canal+, n’a qu’une obsession : transmettre la littérature de façon « jouissive, abordable et néanmoins profonde ».

« Comment mettre le mieux en avant la littérature ? » est la question qui taraude ce grand jeune homme aux yeux bleus, pur produit de l’éducation nationale de 37 ans, ancien enseignant à l’Université Berkeley, aux Etats-Unis.

Canal+ lui ayant « donné carte blanche », il crée en mai « 21 cm », une émission hors plateau. « J’essaie de créer des choses », tant en radio qu’en télévision, dit-il à l’AFP. Le réalisateur, acteur et animateur « Antoine de Caunes m’a appris que je pouvais m’amuser en créant ».

C’est dans la bibliothèque de son appartement parisien, surplombant la Seine, qu’il accueille chaque mois, en deuxième partie de soirée, un écrivain. Il a inauguré son concept avec Patti Smith, et poursuivi l’expérience avec Joann Sfar, James Ellroy… 

« Mes moments de passion, confie-t-il, sont ceux que je passe avec un bouquin, mon chien et mes clopes ».

Cette même passion, il cherche à la partager avec ses invités en les recevant aux côtés de « Jef », son placide cocker poivre et sel, de 13 ans, qui ne le lâche pas d’une semelle. Et sa petite équipe: « A cinq, avec notre stagiaire et les moyens du bord ». 

Lundi, c’est au tour de Philippe Djian, l’auteur du roman culte « 37°2 le matin », de participer à l’émission que le chroniqueur qualifie d' »expérimentale ».

Le public est-il au rendez-vous ? « Quand il y a du foot, on fait de meilleures audiences », s’étonne-t-il. « Le dernier match nous a valu 150.000 spectateurs. Les +footeux+ restent s’amuser avec nous ! ». 

– « Tatoué partout ! » –

Le roman « Les Hauts de Hurlevent » de la Britannique Emily Brontë, le hante depuis l’adolescence. « J’ai commencé vraiment à lire avec lui. A sa découverte, j’en ai éprouvé une incroyable obsession, comme une litanie, je l’ai lu et relu, au point d’en faire mon sujet de maîtrise, puis de DEA et de thèse. » 

Des phrases d’auteurs américains qu’il vénère, William Faulkner ou Scott Fitzgerald, sont inscrites sur sa peau. « Je suis tatoué partout ! », s’exclame-t-il. 

Il dit avoir vécu une période de « consommation littéraire terrible, proche de la névrose obsessionnelle », mais n’avoir jamais été tenté par l’écriture. « Je n’en ai ni le talent, ni le désir, ni l’urgence. »

L’urgence, ce sera donc celle de transmettre, de faire partager: avec son émission « Boomerang » sur la radio France Inter, ce cinéphile, mélomane, amateur de photographie et d’art contemporain, s’ouvre « à l’interview culturelle ».

Il y a trois ans, quand on lui propose la tranche de 9h00 sur France Inter, il répond: « Je ne peux pas, c’est Pascale Clark+ « , rit-il. 

Fan de France Inter depuis toujours – il dit être resté fidèle à la radio même lorsqu’il « sévissait sur France Culture » -, il ne savait pas que la chroniqueuse souhaitait migrer sur une plage du soir. 

Sa carrière à la télévision a commencé sur France 24 quand Canal+ le repère pour l’émission Le Grand Journal. « Je me suis barré immédiatement, Canal c’était mon rêve ! », lance-t-il, ajoutant: « Maintenant, je suis le +dino+(saure) de l’émission ».

Le chroniqueur Augustin Trapenard, le 13 janvier 2017 à Paris. © AFP

© AFP/Archives JOEL SAGET
Le chroniqueur Augustin Trapenard, le 13 janvier 2017 à Paris

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