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Tribunal administratif : seul le CHPF est habilité à prescrire de la chloroquine

Le tribunal administratif vient de rejeter la requête de 4 médecins qui voulaient faire annuler l’arrêté pris par le gouvernement le 8 avril dernier limitant la liberté de prescrire de la chloroquine des médecins libéraux. Le juge administratif reconnait qu’il s’agit là d’une atteinte à leur liberté, mais qu’elle est justifiée dans le contexte actuel de crise sanitaire.

Le 8 avril dernier le Conseil des ministres avait pris un arrêté concernant la délivrance de certains médicaments  en dehors des indications prévues par leur autorisation de mise sur le marché, dans le cadre de la lutte contre la propagation du covid-19. Cet arrêté encadre donc strictement la prescription par les médecins et la dispensation de préparations à base d’hydroxychloroquine et de chloroquine.

Rappelons que ces médicaments sont utilisés pour d’autres pathologies que le covid-19 et que l’engouement pour le traitement préconisé par le Pr Raoult risque de priver d’autres patients de leurs médicaments.  Le gouvernement polynésien, comme le gouvernement central, a donc limité au seul CHPF la mise en œuvre de ces protocoles pour le Covid-19.

C’est ce point que contestaient les quatre médecins. Ils estiment que cet arrêté « porte atteinte au droit à la santé et à l’accès au soin ainsi qu’au libre exercice de la médecine » et qu’en outre, « cette atteinte est grave dans la mesure où elle est susceptible de retarder la guérison de la pandémie ».

De son côté la Polynésie française rejette « l’atteinte grave à une liberté fondamentale, le droit à la santé, » puisque « l’arrêté contesté n’a pas pour objet d’interdire les prescriptions, mais de les encadrer, et que les données médicales actuelles sont encore incertaines quant à l’efficacité des traitements en cause. »

Si le tribunal administratif a reconnu que « les dispositions de l’arrêté du 8 avril porte assurément atteinte à la liberté de prescriptions des médecins », il estime toutefois que « les restrictions apportées à cette liberté sont limitées et justifiées par la crise sanitaire, eu égard à l’évolution des stocks des spécialités pharmaceutiques en cause en Polynésie française. » Le tribunal a donc rejeté la requête des plaignants.

 

 

 

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3 Commentaires

  1. Jean SAIRIEN
    16 avril 2020 à 18h54 — Répondre

    Si le CHPF le prescrit à la demande des patients,sous surveillance, cela semble très raisonnable. Dans le cas contraire, attendez à devoir rendre des comptes lorsque l’évidence ne pourra plus être cachée.

  2. Mahesa
    16 avril 2020 à 21h02 — Répondre

    C’est une honte, un scandale que de créer la pénurie pour imposer des traitements même pas validés. En effet, des comptes seront à rendre, le droit et le devoir de prescription en son âme et conscience font toujours partie du serment d’Hippocrate de tout médecin, n’en déplaise aux iconoclastes aux manettes à Paris, mais pas aux manettes Polynésiennes, que je sache!

  3. Tohivea
    17 avril 2020 à 9h51 — Répondre

    Et comment font-ils en Nouvelle-Calédonie ? Ils font mieux ! Nous, on copie sur les derniers de la classe…

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