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Trump joue l'apaisement, l'Amérique prend sa respiration

Washington (AFP) – Records boursiers, transition et rhétorique apaisées: l’Amérique prend sa respiration après l’élection surprise de Donald Trump, le désormais président élu des Etats-Unis qui poursuit vendredi sa préparation aux plus hautes responsabilités.

Auteur d’un discours conciliant le soir de son élection, Donald Trump a donné jeudi un signe fort de sa volonté d’endosser son costume de président lors de sa rencontre avec le sortant Barack Obama.

Les deux hommes, qui ne s’étaient jamais vus en tête à tête, ont mis de côté des mois de campagne acrimonieuse, insistant, depuis le Bureau ovale, sur leur volonté de mener une passation de pouvoir sans heurts.

« C’était un grand honneur d’être avec vous », a déclaré sur un ton très posé, presque intimidé, le magnat de l’immobilier qui a, pendant des années, alimenté une campagne de rumeurs visant à remettre en cause le fait que Barack Obama était Américain.

Quelques heures plus tard, il a même évoqué sur Twitter « une fantastique journée » à Washington, et une « bonne alchimie » avec le président démocrate.

– Records boursiers et manifestations –

Barack Obama a évoqué de son côté « une excellente conversation » avec celui dont il a répété, en campagne, qu’il représentait une menace pour la démocratie américaine. « Nous voulons faire tout ce que nous pouvons pour vous aider à réussir », a-t-il ajouté.

Parti en solitaire à la conquête de l’investiture républicaine puis de la Maison Blanche, l’homme d’affaires de 70 ans, qui n’a jamais occupé la moindre fonction élective, devait aussi s’assurer du soutien des caciques du parti républicain, qui contrôlent les deux chambres du Congrès.    

Son élection et le séisme politique qu’elle a provoqué ont manifestement fait disparaître les réserves que certains avaient exprimé sur le style et le discours d’un candidat régulièrement taxé de xénophobie et de sexisme.

« J’espère que tout le monde a pu voir ce Donald Trump présidentiel, dont nous savions depuis le début qu’il serait à la hauteur de la fonction », a assuré à la chaîne CNN le président du parti républicain Reince Priebus, qui, selon les médias, pourrait faire partie de la future administration Trump. 

Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a rencontré les deux hommes qui seront chargés de transformer en lois le programme du 45e président américain: Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, et Mitch McConnell, chef de la majorité du Sénat. 

L’élection surprise de Donald Trump, portée par la colère d’un électorat se sentant ignoré des élites et menacé par la mondialisation, a brisé les rêves de la démocrate Hillary Clinton, que tous les sondages donnaient gagnante, de devenir la première femme à accéder à la présidence.

Mais elle menace aussi le bilan de Barack Obama (climat, assurance-santé, libre-échange…) dont la cote de popularité est, cruel paradoxe pour lui, au plus haut.

Le président élu doit poursuivre dans les prochains jours sa préparation aux plus hautes fonctions et travailler à la formation de son équipe. Mais aucun rendez-vous n’était officiellement programmé vendredi. 

L’élection de Donald Trump a du mal à passer pour toute une partie de l’Amérique, notamment chez de nombreux jeunes.

Plusieurs centaines d’étudiants ont manifesté jeudi soir à Los Angeles et San Francisco (ouest), au lendemain de rassemblements dans plusieurs villes américaines. 

Le président élu, qui n’a semble-t-il pas renoncé à s’exprimer sur un ton personnel sur Twitter, a dénoncé des « manifestants professionnels poussés par les médias ».

La Bourse, en revanche, a très rapidement repris ses esprits, alors que les investisseurs s’angoissaient encore la semaine dernière à l’idée d’une présidence Trump: le Dow Jones a battu un record jeudi à Wall Street.

Donald Trump a également eu des contacts téléphoniques avec des dirigeants mondiaux.

Il a invité la Première ministre britannique Theresa May à lui rendre visite « aussi vite que possible » et une rencontre avec le chef du gouvernement japonais Shinzo Abe est envisagée la semaine prochaine.

De leur côté, le Canada et le Mexique se sont dit prêts à renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Donald Trump a plaidé durant sa campagne pour un retour à davantage de protectionnisme aux Etats-Unis, évoquant maintes fois une renégociation, voire une abrogation, de l’Aléna.

Barack Obama et Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 10 novembre 2016. © AFP

© AFP JIM WATSON
Barack Obama et Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 10 novembre 2016

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