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Trump s'apprête à nommer son très influent gendre comme conseiller

New York (AFP) – Le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, devrait être nommé haut conseiller à la Maison Blanche, confirmant ainsi le rôle-clé que joue déjà le riche mari d’Ivanka aux côtés du futur président américain.

La nomination de M. Kushner n’a pas été annoncée officiellement, mais plusieurs médias américains l’ont présentée lundi comme imminente et Kellyanne Conway, très proche conseillère de Donald Trump, l’a également évoqué sur son compte Twitter. 

Les médias spéculent depuis des semaines sur le rôle que le jeune homme – il aura 36 ans mardi – pourrait avoir à la Maison Blanche, tant son influence est devenue prépondérante ces derniers mois.

Si la nomination est confirmée, Jared Kushner deviendra officiellement le plus jeune membre du cercle restreint des proches conseillers du président, aux côtés du très controversé Steve Bannon, conseiller en stratégie et figure de « l’alt-right » proche des nationalistes, et de Reince Priebus, nommé secrétaire général de la Maison Blanche.

Il pourrait même être au-dessus de Bannon et Priebus: tout président a « une ou deux personnes auxquelles il fait intuitivement et structurellement confiance. Jared pourrait bien être cette personne », confiait ainsi récemment l’ex-secrétaire d’Etat Henry Kissinger au magazine Forbes, qui connaît bien Trump. 

Riche président de l’entreprise immobilière Kushner Companies, l’arrivée de Jared Kushner pourrait néanmoins renforcer les critiques sur la brochette des très fortunés conseillers qui entourent le prochain président, élu en partie sur la promesse de se faire le porte-parole des perdants de la mondialisation. 

Il s’expose aussi à des accusations de conflits d’intérêt et de népotisme.

Les avocats de M. Kushner estiment cependant que les lois fédérales anti-népotisme, qui interdisent aux responsables des agences fédérales d’engager des membres de leur famille, ne valent pas dans son cas car la Maison Blanche n’est pas une agence, selon le New York Times. 

Quant aux conflits d’intérêt du jeune homme, une avocate recrutée par M. Kushner a indiqué lundi qu’il « quitterait ses fonctions » aux Kushner Companies, procéderait à des « désinvestissements substantiels » et resterait à l’écart des questions avec « un effet direct et prévisible » sur ses intérêts financiers, dans un communiqué.

« M. Kushner est déterminé à se plier aux lois fédérales américaines en matière d’éthique et nous sommes en contact avec le Bureau fédéral sur l’éthique gouvernementale concernant les mesures à prendre », a ajouté l’avocate, Jamie Gorelick. 

Jared Kushner a en commun avec Donald Trump d’avoir hérité de son père un mini-empire immobilier, lui dans le New Jersey tandis que le père de Trump a démarré dans le Queens et à Brooklyn. 

Pendant la campagne, M. Kushner a d’abord séduit son beau-père par une fidélité à toute épreuve. A l’été 2015, alors qu’un tweet aux relents antisémites circulait parmi les supporters de Trump, alarmant la communauté juive, Kushner, issu lui-même d’une famille juive orthodoxe proche des démocrates, assurait ainsi que Trump n' »est ni antisémite, ni raciste ». 

Lui qui, contrairement à son beau-père, ne tweete jamais et laisse à sa femme Ivanka le soin de promouvoir leur très télégénique famille sur Instagram, s’est hissé au rang de chef d’orchestre de la campagne en menant d’une main experte la campagne du candidat républicain sur les réseaux sociaux. 

Alors que Donald Trump est vilipendé par la Silicon Valley, il utilise ses contacts dans le monde de la high-tech et embauche un spécialiste texan du marketing sur le Net, Brad Parscale, qui, avec son équipe, réussira à mobiliser les fans de Trump mais aussi à décourager des électeurs potentiels d’Hillary Clinton.

Jared Kushner est déjà crédité d’une influence majeure sur plusieurs nominations stratégiques et est désormais incontournable sur de nombreux dossiers: l’équipe de transition de Donald Trump a ainsi demandé aux responsables de l’administration Obama de passer par lui pour toutes les questions de politique étrangère qui pourraient mériter l’attention du nouveau président, ont ainsi rapporté les médias américains.

Grand défenseur d’Israël, Donald Trump indiquait récemment que M. Kushner, à l’origine de son discours de campagne sur Israël, pourrait l’aider à « être celui qui fera la paix entre Israël et les Palestiniens ».

Jared Kushner, dont beaucoup soulignent les talents d’entregent, pourrait aussi influer sur les relations volcaniques de Trump avec les médias. 

Stephen K. Bannon et Jared Kushner le 15 décembre 2016 à Hershey en Pennsylvanie. © AFP

© AFP/Archives DON EMMERT
Stephen K. Bannon et Jared Kushner le 15 décembre 2016 à Hershey en Pennsylvanie

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